L’accord-cadre avec l’UE rassemble malheureusement toute la politique bernoise sur le même chemin, celui du cul-de-sac. Car les avis négatifs s’accumulent. Qui en raison des mesures d’accompagnements et de la protection des salaires (syndicats), qui en raison du système d’arbitrage (PDC), des aides d’Etat (cantons) ou encore de la directive de citoyenneté (certains PLR), sans compter les anti UE et libre circulation (UDC)… n’en jetez plus!
Sept ans de travaux avec l’Union européenne, plusieurs changements de super diplomates après, les voix d’abord dissonantes se sont toutes mises à l’unisson au gré des mois, Covid aidant, « contre l’accord ». Aujourd’hui, le temps de pause est terminé, le Conseil fédéral va décider qui il envoie à Bruxelles pour, petit « a », remettre le dossier sur les rails, petit « b », se faire renvoyer à ses études ou, petit « c », trouver le meilleur plan B. Pendant tout ce temps perdu, il apparaît que le politique n’a pas vraiment écouté ceux qui utilisent au quotidien les accords bilatéraux et qui savent d’où provient la richesse de la Suisse : les acteurs économiques.
Pour notre économie, s’accorder avec l’UE est crucial
Face à tant de critiques et de juridisme étroit, la société civile et économique se manifeste pour rappeler l’essentiel sur les sources de notre prospérité et de nos emplois. Le directeur de l’EPFL, Martin Vetterli, met par exemple en garde contre un éventuel échec des négociations. L’objet est évidemment d’une importance capitale pour la recherche en Suisse. On pourrait parler de la problématique de l’Accord de reconnaissance mutuelle (ARM) qui arrive à échéance fin mai, mettant sous tension le milieu de la Medtech. Ou encore du domaine de l’électricité, dans l’attente de négociation, qui se verrait privé d’accès au marché européen. Faute d’accord-cadre, et donc d’adaptation à l’évolution du droit communautaire, non seulement les accords actuels tomberaient en désuétude à moyen terme, mais la Suisse pourrait être reléguée au rang d’Etat tiers. Une réalité préjudiciable à notre industrie d’exportation notamment, d’autant plus au sortir de la crise Covid.
Aujourd’hui, ce sont les faîtières économiques qui proposent des solutions pour sauver la mise aux politiques adeptes de la pensée magique. Au nom de « progrès suisse », des entrepreneurs et l’économie tentent de ramener les négociations sur le droit chemin. Même le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, estime qu’il serait préférable que la Suisse et l’UE sortent de l’impasse, dans une interview à la NZZ. Car l’option d’adapter l’accord de libre-échange conclu en 1972 avec la CEE d’alors, comme certains politiques l’évoquent, ne convainc pas l’économie. Et pour cause : les indicateurs économiques de la Grande-Bretagne post-Brexit semblent ne pas être au beau fixe. En effet, les exportations britanniques ont reculé en janvier de 19% en général, et celles destinées à l’UE de 40%… Au juridisme étroit bernois, ces chiffres rappellent qu’un peu de pragmatisme de terrain pourrait nous éviter une voie bilatérale de garage.
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Les négociateurs ont abordé le sujet de l’accord sous un strict angle de vue juridique, donc un peu étroit ! Aux politiques de revenir à la réalité du terrain, des populations qui font les échanges économiques et culturels. L’avis tranché des néo-populistes zurichois, ringards, n’a finalement que peu de valeur, comme celui plutôt surprenant et un peu décalé du nouveau président de l’USS.
Le problème c’est qu’en Suisse ça n’est pas Mme Amstein qui commande, mais le peuple par le biais de la démocratie directe. Or le CF pète de trouille à l’idée d’une consultation populaire qu’il sait être perdue d’avance et qui pourrait même être une déconfiture de première grandeur (et par induction un triomphe pour l’UDC). Je pense pour ma part qu’un refus populaire net permettrait de remettre l’ouvrage sur le métier avec d’autres bases, plutôt que de rester coincé dans l’impasse actuelle.
Les milieux économiques ont fait venir plus d’un million de travailleurs étrangers pour augmenter leurs bénéfices , pas pour le bonheur des Suisses ! et sans mesurer les conséquences !
L’UE ( qu’on devrait appeler désunion européenne tant les problèmes sont nombreux ) voudrait bien se débarrasser du cas suisse qui lui cause trop de temps en négociations interminables , soit en l’intégrant comme membre à part entière, soit la laissant complètement à l’écart comme pays tiers .
L’accord cadre lui conviendrait sauf que la Suisse cherche toujours à avoir le beurre et l’argent du beurre !
Cet accord ferait de la Suisse une sorte de membre fantôme de l’UE , qui n’aurait qu’à se soumettre aux décisions de Bruxelles … alors pourquoi ne pas ” franchir le rubicon” et devenir un membre de l’UE ?
“Alea jacta est “, comme disait Jules …