Des opportunités pour l’industrie d’exportation

L’accord de libre-échange avec l’Indonésie offrirait de nouvelles perspectives à notre économie. Les PME, en particulier, pourraient profiter de simplifications administratives bienvenues pour accéder à ce vaste marché prometteur.

La votation fédérale du 7 mars prochain sur le partenariat économique de large portée entre les États de l’AELE et l’Indonésie s’est cristallisée, si j’ose dire, sur l’huile de palme. Or, ce volet, dont les standards écologiques et sociaux sont bien réglés, ne constitue qu’une goutte d’eau dans l’accord, la Suisse n’important que 0,0001% de l’huile de palme totale exportée par l’Indonésie. L’essentiel est donc ailleurs.

Ce partenariat constitue une réelle opportunité pour notre industrie d’exportation. Il améliorerait notamment l’accès aux marchés et la sécurité juridique pour le commerce des marchandises et des services. Ainsi, 78% des exportations suisses vers l’Indonésie bénéficieraient de la franchise douanière dès l’entrée en vigueur du texte, et le taux grimperait à 98% au bout de douze ans. L’accord comprend également des dispositions sur les investissements, la protection de la propriété intellectuelle, la réduction des obstacles non tarifaires au commerce, y compris les mesures sanitaires et phytosanitaires, la concurrence, la facilitation des échanges, le commerce et le développement durable et la coopération économique.

Des débouchés pour les PME

Les grandes entreprises ne seraient pas les seules à profiter de cet accord. Les PME, elles aussi, bénéficieraient de nouvelles opportunités. Elles disposent généralement de ressources plus limitées pour surmonter les barrières commerciales ou pour produire leurs biens sur place. C’est pourquoi les simplifications administratives dans le commerce international leur sont particulièrement utiles. On peut faire confiance à nos PME innovantes pour trouver des débouchés dans un si grand marché, qui représente plus de 260 millions d’habitants.

Aujourd’hui, les exportations suisses de marchandises vers l’Indonésie se composent principalement de produits de l’industrie chimique et pharmaceutique (40%), de machines, d’appareils et d’électronique (36%), d’instruments de précision, de montres et de bijoux (8%) et de métaux (6%). Au total, la valeur de ces exportations atteignait en 2019 près de 490 millions de francs suisses. Environ 150 entreprises suisses sont actuellement présentes en Indonésie et y emploient environ 50’000 personnes.

Des réformes économiques profondes ont été lancées dans ce vaste pays pour soutenir le développement économique, augmenter le pouvoir d’achat des Indonésiens et favoriser les investissements étrangers. Les besoins sont grands dans le domaine des infrastructures, des énergies renouvelables, du système éducatif ou de la réduction de la bureaucratie, soit autant de domaines dans lesquels les sociétés suisses peuvent apporter une contribution et une expertise précieuses. Par ailleurs, cet accord assurerait à nos entreprises, grandes et petites, de substantiels avantages par rapport à leurs concurrentes de l’UE et des Etats-Unis, qui ne disposent toujours pas d’accord économique avec ce partenaire.

Toutes ces raisons conduisent à glisser un grand oui dans les urnes le 7 mars prochain.

Photo: AdobeStock

Claudine Amstein

Claudine Amstein est la directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, depuis 2005. Après avoir été juriste et secrétaire générale de la Chambre vaudoise immobilière, elle en reprend la direction en 1993. Elle a été constituante au Grand Conseil vaudois, avant d’en être députée pendant dix ans. Elle est très engagée dans les associations faîtières de l'économie suisse.

5 réponses à “Des opportunités pour l’industrie d’exportation

  1. Encore une fois vous défendez un projet qui va arranger que des multinationales Suisse comme Nestle et autres qui importent des quantités d’huile de palme.
    Que dites vous des milliers de kilomètres carrés de forêt qui ont été déboisés pour faire du Nutella ou autre pseudo-beurre ou kinder surprise bourré d’huile de palme ?
    Que dites vous aussi sur le fait que ce pays est l’un des plus corrompus d’Asie?
    C’est dingue de se fourvoyer à défendre ce genre de cause uniquement orientée sur le profit et bénéfice d’entreprise sans prendre en compte les réelles problématiques de ce pays!

    1. Je ne me fourvoie en rien. Cet accord est exemplaire en termes de durabilité, au point que certaines ONG ne s’y opposent pas. Pour le reste, cet ALE ouvre clairement des perspectives à nos PME en supprimant des obstacles administratifs majeurs.

  2. Vous aimez les chiffres et leur faire dire ce qu’il vous plaît ? Ravi d’apprendre que les sociétés Suisses emploient 0.018 % de la population en Indonésie. Sacré score !

    Les exportations Suisse-Indonésie ne représentent que 0.2 % ! Possible de faire mieux me direz-vous ? … ou pas ..car, avec un salaire moyen de 300 CHF/mois, les Indonésiens achètent peu de Rolex. Il faudra donc trouver autre chose pour relancer l’horlogerie.

    Pour les riches Indonésiens, l’accord de libre-échange ne changera rien car ils peuvent se permettre de payer des taxes sur les biens de luxe importés (“low price sensitivity market” en marketing). Les multinationales, elles, ont déjà une “supply chain” régionale (j’en viens) qui leur permet d’exporter depuis d’autres pays qui font partie d’un accord commercial régional.

    Il vous reste encore la possibilité de convaincre les consommateurs de la 1ère population mondiale musulmane de reporter leurs achats de burqa sur la viande séchée, le fromage et le vin blanc (la fondue est très populaire à Jakarta en plein été).

    D’ailleurs, si aucun accord n’existe encore avec les pays occidentaux, c’est peut-être parce que cela ne fait pas de sens.

    Trève de sarcasmes, c’est bien l’huile de palme et la durabilité qui sont l’enjeu de cet accord.

    Le chiffre dérisoire d’importation d’huile de palme que vous affichez compare le volume mondial d’exportation de l’Indonésie au volume importé en Suisse (qui représente moins de 0.1 % de la population mondiale). Mais cela représente déjà une part très important de l’huile de palme consommée en Suisse (>15 %).

    Avex l’accord, les importations d’huile de palme vont exploser en faisant concurrence à l’huile de Colza produite en Suisse (par des agriculteurs qui paieront leur taxe CO2 et les coûts de leurs salariés en Suisse).

    Pas très réglo, non ? On va donc subventionner le local, et c’est le citoyen qui va alors financer l’huile de palme à bas coût ! C’est un cercle vicieux, il faut repenser notre chaîne de valeur en intégrant la production locale. C’est du simple bon sens !

    Il y a un an, nous prenions conscience avec la pandémie de notre dépendance à des pays lointains en terme de “supply chain”, favorisées par les accord de libre-échange.
    Il est peut-être enfin temps de tirer les leçons de la crise sanitaire donc la cause profonde est une mondialisation parfois dogmatique.

    Ce type d’accord de libre-échange qui enrichit une très petite minorité au détriment de tous, fait partie du passé (un peu comme l’ex-président des USA s’accrochait à l’industrie des carburants fossiles, ou nos banques qui s’accrochaient jadis au secret bancaire).

    La Suisse est plus créative et visionnaire que cela. C’est son futur qui est en jeu et il faut donc voter NON !

    1. Je me permets de rappeler que l’Union suisse des paysans (USP) soutient cet accord. Pour elle, le colza suisse reste protégé des importations d’huile de palme bon marché, car les concessions ne s’appliquent qu’à des quantités limitées et uniquement à l’huile de palme certifiée produite de manière durable.

  3. Mme Amstein répète en boucle le même slogan sans apporter des faits concrets !
    Les promesses durables ne lient que ceux qui y croient ! Que du green washing !
    Elle est bien incapable de citer des exemples d’exportations à part quelques plaques de chocolat. Mais qui mange du chocolat dans un pays chaud ?
    Elle ne semble pas connaitre la culture locale ni ses centres d’intérêts !
    Autrefois, la Suisse était leader dans l’industrie des télécommunications ( le fameux natel ) , mais malheureusement, elle a aussi abandonné ce secteur profitable…

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