Renouveler notre flotte d’avions de combat est indispensable pour assurer la sécurité de notre pays dans un contexte international toujours plus incertain. Les affaires compensatoires qui en découlent constituent une formidable opportunité pour les entreprises.
Six milliards de francs pour l’acquisition de nouveaux avions de combat! Nul doute que le débat sur cet objet, soumis au vote le 27 septembre prochain, sera passionné. En ces temps de pandémie, certains estiment que cet argent serait plus utile dans d’autres secteurs. A cet égard, l’échec du Gripen en votation populaire, en 2014, est encore dans les mémoires. La situation est toutefois fort différente en 2020. Il y a six ans, il fallait remplacer une partie de la flotte vieillissante des Tiger. Aujourd’hui, il s’agit de renouveler tous les moyens de notre défense aérienne. Avoir la maîtrise de notre ciel est indispensable pour assurer la sécurité de la population, de nos infrastructures et de notre économie.
Au cœur de l’Europe, notre pays peut sembler en sécurité. Or, les tensions internationales s’accroissent ces derniers mois, comme on le voit entre la Chine et les États-Unis. L’Ukraine et la Biélorussie, qui vivent des heurts récurrents, sont à moins de trois heures d’avion d’ici. Et rappelons-nous que les Balkans se sont entredéchirés dans un conflit meurtrier dans les années 1990, presque à nos portes. Assurer la souveraineté de notre espace aérien et avoir les capacités de résister à des tensions qui peuvent dégénérer en conflit est une nécessité doublée d’un devoir.
Souveraineté en jeu
La neutralité nous interdit de déléguer la défense de notre territoire. Le cosmonaute et pilote militaire Claude Nicollier l’a rappelé dans la presse dominicale: «C’est justement parce que nous ne sommes pas dans l’OTAN que nous avons la responsabilité d’assurer la souveraineté de notre espace aérien. Souvenez-vous de l’avion d’Ethiopian Airlines détourné sur Genève en 2014. Ce sont des pilotes italiens qui ont dû l’escorter, car nos Forces aériennes n’étaient pas actives en dehors des heures de bureau, déclenchant un scandale.» Il ajoute que ces futures acquisitions ne sont pas des jets de luxe, mais des avions qui ont des spécifications élevées et un prix: «Un avion de combat moderne et performant, ce n’est pas bon marché.»
L’argument du gouffre financier absurde brandi par les adversaires de ces acquisitions ne tient pas la route. La somme de six milliards ressortit au budget ordinaire de l’armée, et sa dépense sera étalée sur dix ans. Acquérir des avions de combat constitue un exercice complexe qui dure plusieurs années. Les FA-18 seront obsolètes en 2030, il faut donc anticiper et planifier nos besoins.
A tous ces arguments sécuritaires s’ajoute un volet commercial non négligeable: les affaires compensatoires, également appelées Offset. A l’échelle suisse, 30% de ces participations industrielles sont destinées à la Suisse romande. Il s’agit clairement d’une opportunité pour nos entreprises dans leur diversité en termes de transfert de technologie. Elles permettent d’accroître les compétences et l‘efficience de l‘industrie suisse, favorisent l’innovation, ainsi que la création de relations commerciales à long terme et l’acquisition de nouveaux marchés.
Dire oui à ces futurs avions de combat le 27 septembre, c’est contribuer à la sécurité et à la prospérité de notre pays.
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Votre combat ressemble encore à celui d’une arrière garde de lobbyistes qui n’a d’objectif que celui de l’argent.
La somme des entreprises qui auront la chance de décrocher un contrat est minime, par contre, la destination de cet argent doit servir au peuple, et non pas à l’aéropage qui gravite par la force du copinage et du corporatisme autours de nos institutions fédérales !
Il est aberrant de défendre dépenser 6 milliards à l’achat et encore plus de 10 milliards en maintenance de ces avions dans une période que nous vivons !
Nous perdons des emplois, ceux dans la vraie vie, des hôteliers, des cafetiers, des artisans, des petits boulots, etc etc … ! Ce ne sont pas des emplois chez Ruag ou dans les systèmes de mesures pour avions, ou chez les fonctionnaires de Berne.
Vos 6 milliards de compensation, le peuple n’en verra jamais un Kopek !!!
C’est encore un mensonge de notre conseil fédéral.
Avec ces 6 milliards, vous pouvez engager 500 ingénieurs qui sortent de nos écoles, des techniciens pendant des années pour le vrai problème de défense auquel nous seront confronté qui sera la cyber-sécurité.
Il faut donc se réveiller et arrêter de croire que quelques pauvres petits avions vont protéger la Suisse.
Vous parlez d’affaires compensatoires pour la Suisse Romande, avez-vous lu le rapport sur les affaires compensatoire que la Suisse Romande s’est vu octroyer pour le cas du FA 18 ? c’est moins de 8 pourcents depuis plus de 20 ans !!!
Un peu comme le ratio d’employé ou de cadre Suisse Romand dans les administrations fédérales !
L’argument du conseil fédéral est un miroir aux alouettes !
Ce ne sera donc que Prospérité pour les entreprises Zurichoises et Bernoises !
que de la rhétorique désuète pour la promotion de quelques coucous juste bons à vrombir dans les alpes ( j’en ai fait l’expérience aujourd’hui même ! ) .
On a beau analyser les nouvelles menaces qui pèsent sur la sécurité au sens large, les faucons reviennent à leurs solutions obsolètes datant tout au mieux de la guerre froide quand il ne s’agit pas de la 2ème guerre mondiale !!!
La souveraineté défendue par quelques zingues quand pendant la pandémie, la Suisse était à court de masques et devait s’en procurer d’urgence en Chine et qu’il fallait laisser passer des cohortes d’infirmières pour soutenir l’effort sanitaire ! Ce serait à pleurer de rire si ce n’était grave !
Des pertes colossales de données à travers les réseaux , des brèches de sécurité numériques sans compter menaçant les infrastructures …
Dans les airs , on cherche vainement un ennemi qui ne vient pas et ne viendra jamais , du moins sous la forme d’un avion classique, et j’ajoute qu’avec les missiles air-air ou air-sol modernes d’une portée de plus de 100 km, l’ennemi volant n’aurait pas besoin de s’approcher de nos frontières pour nous détruire , pour autant qu’on arrive à identifier cet ennemi imaginaire ! Une bonne défense anti missiles serait bien plus utile !.
Dans un monde globalisé où les intérêts ne recoupent plus les frontières nationales depuis la chute du mur de Berlin, ce mode de pensée est devenu complètement archaïque ! ne subsistent que quelques zones de conflits dans le monde où ces solutions fonctionnent encore , et encore …
On ne discute pas du rôle de la police aérienne qui reste une tache de notre défense encore pour quelques décennies ( ensuite les logiciels intelligents prendront le relais ) , mais ceci ne requiert pas les engins aussi sophistiqués qu’on cherche à acquérir , comme un F35 furtif , qui en plus ne supporte pas les orages (sic) !!!
Une trentaine de Gripen aurait largement suffit , mais ce choix a été retiré des candidatures , sans aucune explication sérieuse .
On aurait pu aussi scinder le crédit en deux de manière à ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier et garder une marge de manœuvre pour les 20 prochaines années . Ainsi, par exemple, en complétant les F/A 18 C/D par les modèles E/F ( super Hornet) , on pourrait prolonger leur usage et faire un choix plus stratégique plus tard .
Il n’y a malheureusement pas de stratèges à l’armée, ce ne sont que des politiciens qui suivent des lobbies au service de groupes industriels , sans plus . Leurs intérêts personnels passent devant …
En réponse à MM. Giot et Bonvin:
Notre pays a indéniablement besoin de ces avions pour assurer sa sécurité (citoyens, infrastructures, économie). Je fais confiance à nos dirigeants quant au choix de l’appareil le plus adapté à nos besoins. S’agissant des FA/18, la Suisse romande n’avait obtenu que peu d’affaires compensatoires pour la raison que l’industrie d’armement y est moins répandue qu’outre-Sarine. Je précise toutefois que la Conférence des chefs de Département de l’économie publique de Suisse occidentale a demandé l’automne dernier – et obtenu – que l’industrie au sens large bénéficie de ces retombées. La Suisse romande aura donc sa part, ce qui permettra à ses entreprises d’engager du personnel, notamment des ingénieurs.
Je partage par ailleurs vos soucis sur la problématique cybersécuritaire. Dans ce domaine, également, il faut absolument investir.
Reste plus qu’à espérer que Top Gun 2 fasse un carton avant la votation. Je crois plus au pouvoir de persuasion de Tom Cruise que de notre conseillère fédérale.
Oui à notre protection. Oui aux avions de combat.