Moderniser les réseaux de téléphonie mobile doit devenir une priorité

La pandémie a accéléré la numérisation de l’économie. Pour développer ces nouvelles technologies, le déploiement de la 5G – au point mort ou presque en Suisse – devient urgent, a fortiori si le recours au télétravail s’étend.

C’est un véritable cri d’alarme qu’a lancé l’Association suisse des télécommunications (ASUT) cet été: pour la principale association du secteur, la modernisation des réseaux de téléphonie mobile avec la 5G ne progresse guère dans notre pays. «L’absence d’aides à l’exécution de la Confédération, des directives plus strictes des cantons et des communes, ainsi que des procédures d’autorisation de plus en plus retardées, bloquent des investissements importants représentant, chaque année, un demi-milliard à un milliard de francs et le déploiement nécessaire de cette infrastructure de base», a-t-elle lancé dans un communiqué. Pour l’ASUT, les politiques et les autorités doivent urgemment soutenir le renouvellement de ces réseaux. Une étude de l’Union internationale des télécommunications montre qu’à défaut, des pays comme la Suisse sont menacés à terme ne plus être en mesure de gérer plus de 60% du trafic de données mobiles. Voulons-nous voir notre compétitivité s’effondrer au moment où l’économie tente de redémarrer après la crise sanitaire?

«Penser digital»

La pandémie, c’est une réalité, a accéléré la digitalisation des entreprises. En témoigne le recours massif au télétravail, pour lequel la 5G constituerait un atout supplémentaire. Elle a surtout montré que celles qui avaient la maîtrise technologique et la capacité à s’en servir ont moins souffert de la crise. Dans «Le Temps» d’hier, l’industriel André Kudelski, qui préside Innosuisse, parle de la digitalisation comme d’«un bouleversement technologique profond. Tous les acteurs n’ont pas encore réalisé qu’il ne s’agit pas simplement de convertir une activité analogique en numérique, mais que c’est la manière de voir les choses qu’il faut changer, en «pensant digital».» La 5G constitue un appui indispensable à cette transition: elle accroît considérablement la capacité des réseaux, les volumes de données et la vitesse de transmission. Elle ouvre la voie à une multitude de nouveaux produits et services, dont les citoyens pourront bénéficier, notamment dans les régions périphériques. L’internet des objets, en plein boom, ne peut pas être utilisé sans cette technologie.

Cessons de croire les apôtres du chaos qui se répandent en anathèmes sur cette (r)évolution technique dans les réseaux sociaux. Le lien supposé entre la propagation du Covid-19 et la 5G en constitue l’exemple le plus grotesque. Comme l’écrivait Avenir Suisse en avril dernier, «il n’est pas étonnant que les scientifiques et les politiciens modérés se fassent discrets; les faits se noient dans une tempête émotionnelle». Le Think Tank souligne que depuis quarante ans, «il n’a pas été possible de prouver de manière cohérente que l’exposition en-deçà des valeurs limites ait des effets nocifs sur la santé».

Comme l’ASUT, j’estime que les autorités doivent prendre des mesures pour permettre le traitement rapide des procédures pendantes en matière d’autorisation. Il s’agit notamment de renoncer aux moratoires illicites, de garantir les ressources nécessaires au sein des autorités chargées des autorisations, ainsi que les aides à l’exécution pour la 5G. La Confédération, qui ne se mouille guère dans ce dossier, doit communiquer plus activement et faciliter le déploiement de l’infrastructure nécessaire. La compétitivité de notre tissu économique en dépend.

Photo: AdobeStock  

Claudine Amstein

Claudine Amstein est la directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, depuis 2005. Après avoir été juriste et secrétaire générale de la Chambre vaudoise immobilière, elle en reprend la direction en 1993. Elle a été constituante au Grand Conseil vaudois, avant d’en être députée pendant dix ans. Elle est très engagée dans les associations faîtières de l'économie suisse.

19 réponses à “Moderniser les réseaux de téléphonie mobile doit devenir une priorité

  1. Utiliser la pandémie pour imposer la 5G à la population, voilà qui démontre le peu de respect du débat démocratique de la part des représentants des vieux milieux eco-politique.

    1. Je n’impose rien, je propose simplement d’accélérer le recours à une technologie indispensable. Les réseaux 4G sont saturés et les besoins en connexion ne cessent de croître. Par ailleurs, en termes de respect du débat démocratique, que dire des collectivités publiques qui ordonnent des moratoires illégaux?

  2. Il faudrait juste rappeler que le télétravail ne nécessite en aucun cas la 5G, à moins que ce soit depuis votre vélo ou votre bateau. En effet, vous avez sûrement un Wifi chez vous et au cas où vous travaillez assis(e) à votre bureau, il existe des câbles (Ethernet Cat 5-7 ) qui ne rayonnent absolument pas et que la plupart des PC/Macs et autres peuvent connecter, au pire avec un adaptateur. Là à la vitesse est celle de votre fibre. Voilà cet argument n’est pas valable, c’est de l’intox ! Pour travailler au bistrot, assez fun en affet, beaucoup d’établissement sont également équipés Wifi.
    La 5G consomme beaucoup plus d’énergie, racontez en moi plus !
    A votre disposition si vous désirez plus de détails, je suis ingénieur EPFL volée 81.

    1. Vous serez sans doute étonné de constater que de plus en plus de collaborateurs utilisent leur smartphone à côté de leur PC pour travailler. La 5G va encore accentuer le phénomène. Disposer d’un moyen de communication moderne et performant à côté des connexions filaires ne peut que faciliter le travail.

      1. Vous n’expliquez pas en quoi la 5G est nécessaire pour le télétravail. Cela étayerait votre discours.
        Sinon c’est juste un peu de comm.

    2. En réponse à Charles-Henri Gremaud.

      Monsieur,
      Avec la 5g, j’ai résilié mon wifi.
      Vous pensez vraiment que je vais payer deux abonnements?, alors que mon téléphone portable permet de partager sa connexion hyper rapide avec mon ordinateur.

      Arrêtez de nous faire payer toujours plus, juste parce que vous avez peur – sans raison motivée – des innovations. Allez consulter Raoult et laissez-nous travailler pour payer vos rentes ou allocs.

      1. Vous allez donc utiliser l’énergie du routeur 5G, celle de l’antenne 5G, celle de votre Smartphone et celle de votre PC, juste pour un partage de connexion. En 2020, alors que la planète est gravement malade de nos excès, cette façon de faire est totalement absurde, mais va se généraliser avec la 5G.
        Le monde tourne à l’envers.

      2. Les offres data mobiles illimitées sont une déformation de la concurrence entre les produits proposés pour nous faire quitter le filaire et augmenter l’utilisation des réseaux mobiles. Si mon abonnement adsl/fibre/téléréseau était moins cher ou pouvait se combiner en une offre avec mon abonnement mobile, j’aurais clairement gardé ce dernier pour économiser le matériel de mon téléphone (batterie, processeur). Mais ces différences de prix entre les abonnements filaires et mobile nous tordent le bras pour passer au tout-mobile… C’est comme les vols en avions qui deviennent (avant le covid en tt cas) moins cher que les trains : cela veut-il dire que les personnes critiquant l’avion n’ont pas de respect pour les finances de ceux qui choisiront ce dernier? Non, c’est le système et la distorsion d’offre/concurrence qui est critiquée.

  3. Bonjour,
    De ce que je constate la 3/4/5 G est utilisée majoritairement pour regarder des séries en streaming (avec matraquage publicitaire inclus) n’importe ou n’importe quand transforment notre société vers “un chacun dans sa bulle” bien triste !
    Pour le télétravail je rejoins l’avis de Mr Gremaud. Quand aux objets connectés, le 99% sont totalement inutiles et consomment inutilement les ressources de notre planète genre la bouteille connectée, la couche connectée et j’en passe !…
    Le 1% qui reste passera très bien sur les réseaux actuels…

  4. Disclaimer: j’ai été très actif dans l’univers des télécoms en Suisse et cette urgence à déployer la 5G me laisse perplexe. Bien sûr, il y a une utilisation toujours plus importante des réseaux mobiles et à terme, elle supplantera le réseau filaire mais contrairement à des pays qui disposent d’une infrastructure “terrestre” faible, nous n’avons pas les mêmes urgences. Si on parle télétravail, l’actualité de ces derniers mois à bien montré comment un réseau mobile peut tomber en panne sur une large région et pour des heures… Par prudence, je conseille de garder à terme deux connexions: une filaire (fibre ou cuivre) qui offre des débits et une qualité très performante et une connexion mobile en backup qui, avec des vitesses de 30 à 40 Mbit/s en moyenne est suffisante pour 90% des activités bureautiques et autres. Les opérateurs sont nombreux à proposer des “bundles”.

    Pour ce qui est de la saturation du réseau actuelle, vous vous trompez de bataille car les opérateurs ont encore de la marge et en particulier sur ce qu’on appelle le backbone. Ceci dit, les opérateurs pourraient limiter des contenus secondaires car c’est important de le souligner, le réseau est saturé par 60% de vidéos (Vod, porno, youtube, Tik Tok, etc.). Des applications qui sont loins d’être “productives” au sens économique du terme.

    Mais ce n’est pas le fond de mon intervention. La 5G a surtout été développée pour supporter des milliers de connexions (IoT, mMTC, etc.) au km2 et des temps de latence beaucoup plus bas… pour le premier argument c’est x10 et le second, c’est :10. En d’autres mots, les progrès sont importants mais il n’ont jamais eu pour objectif de remplacer le filaire. Autrement dit, c’est pour d’autres usages qui pour le moment sont clairement embryonnaires malgré tout ce que Gartner et autres gourous déclarent depuis 5 ou 10 ans.

    Enfin, il y a un dernier écueil et qui, par les temps qui courent, n’est pas anodin: la consommation. Ces antennes et autres consomment 3x plus d’électricité et pour avoir une bonne couverture, il faudra grosso modo 2 à 3x plus d’antennes par opérateur. Pour information, on avait déjà connu cette inflation avec l’arrivée de la 4G. Sans parler qu’il y a un équilibre précaire entre performance (débit, latence, etc.), couverture et nombre de connexions.

    Bref, j’estime être un geek mais tous les arguments en faveur de la 5G que j’ai pu lire jusqu’à aujourd’hui sont franchement légers en regards des coûts financiers et énergétiques requis. Je préférais clairement qu’on améliore la connectivité 4G en train ou voiture entre Genève et Berne plutôt qu’investir dans un nouveau réseau 5G et avoir les mêmes problèmes sur ces axes routiers ou ferroviaires.

  5. Madame,
    J’échangerais volontiers plus longtemps avec vous sur la 5G pour vous démontrer que, beaucoup, parmi les opposants à la 5G, ne sont pas les pourvoyeurs de chaos que vous prétendez.
    Oui, effectivement, la 5G a une utilité. Essayer de développer un nouveau secteur économique. Mais cela doit-il se faire à n’importe quel prix ? Ecologique, sanitaire, démocratique ?
    Vous parlez d’une étude de l’UIT. C’est probablement la même que celle qui dit que la 5G ne peut être correctement déployée en Suisse avec les valeurs limites actuelles.
    Les fréquences de la 5G ont quand même été vendues alors que les opérateurs, l’ASUT, l’OFCOM et les fabricants de matériel le savaient (voir la réponse à la question 4 de la consultation sur la vente des fréquences de la 5G) et que le Conseil des Etats avait refusé par 2 fois d’hausser les valeurs limites.
    Est-ce vraiment une procédure très démocratique ?
    On peut d’ailleurs aussi s’interroger sur le rôle de la Comcom dans cette vente, puisque son président, de par le cabinet d’avocat dont il est le fondateur, bénéficiera des retombées économiques de la 5G.
    Dans ce cadre, critiquer la position des Cantons et de certains élus est un peu inconvenant à mon goût et à celui d’autres personnes. Faut-il rappeler que le rayonnement des antennes adaptatives n’est pas encore mesurable ? Comment délivrer des permis de construire pour une technologie qui ne peut être contrôlée actuellement ?
    Aujourd’hui, Jürg Studerus, faisant partie de l’équipe « Corporate Responsability » de Swisscom et en charge de la numérisation et de l’éthique, du rayonnement et de la santé [etc] a publié, sur le portail Bluewin, un article de prévention concernant l’usage des téléphones portables. C’est un magnifique effort de la part de notre opérateur national. Malheureusement, il a écrit ces mots : « Bien entendu, tous les appareils [téléphones portables] respectent la valeur limite TAS de 2 W/kg. ». Alors qu’il est notoirement connu ce n’est pas le cas : https://www.phonegatealert.org/
    Comment après cela faire confiance à nos opérateurs au sujet des antennes ?

  6. Ah bin ça alors… c’est la pire argumentation que j’aie vue pour vendre la 5G… vive le lobyying !

    Concernant le télétravail, il y a eu certain obstacles: plateforme, sécurité, formation du personnel, disponibilité de laptops (beaucoup d’entreprises n’en fournissent qu’à une partie du personnel pour des raisons de coût, dans le public ce n’est pas prévu et les employés doivent s’équiper à leur frais).

    Par contre, je n’ai pas eu de cas où les utilisateurs n’ont pas pu travailler à cause de la 5G… la majorité des ménages en Suisse sont équipés avec d’excellentes connections ADLS ou fibre. De plus, la 4G est suffisante dans le cas du télétravail et il n’y a pas eu de saturation du réseau.

    Parler de “priorité”, de “cri d’alarme” et demander l’aide de l’état dans un contexte où la population a souffert (car nous manquions de masques y compris pour le personnel soignant – pas de 5G) est totalement inapproprié. S’il on peut tirer une leçon de cette crise, c’est la fragilité d’une société qui n’a pas su mettre les bonnes priorités.

    La digitalisation doit trouver sa place au service de l’humain et non imposer sa dictature. De plus, la digitalisation des entreprises ne passe pas forcément par la 5G qui cible le consommateur (mobilité, objets connectés, augmentation massive de la collecte de données en temps réel, publicité, streaming, etc).

    Le confinement a montré les limites du “tout digital” et à quel point nous avons besoin de contacts physiques, de nous réunir, aller au restaurant, faire du sport, aller au concert, voir un match, etc. C’est dans ces secteurs économiques que va situer le problème dans les mois à venir.

    La mise en place de la 5G viendra en temps utile “aussi lentement que nécessaire et aussi rapidement que possible”.

  7. Madame Amstein,

    On nous vend le numérique comme solution à tous les problèmes. Ceux qui, comme moi, se sont lancés économiquement dans ces technologies dans les années 1980 ont remarqué deux choses. Premièrement, l’évolution constante des systèmes numériques donne naissance tout autant constamment à des problèmes de plus en plus imprévisibles et parfois coûteux. Secondement, du fait même de la transformation rapide des besoins, le numérique rend toutes les activités de conception, de fabrication et de vente de produits ou de logiciels extrêmement volatiles.
    Il existe des milliers d’études —certaines citées par l’OMS— qui montrent que l’exposition aux rayonnements faibles des technologies sans fil présente des risques sanitaires. Des experts mondiaux en rayonnements insistent actuellement pour que le CIRC place les rayonnements dans une classification cancérogène plus élevée.
    Il devient de plus en plus clair qu’augmenter constamment l’électrosmog est un choix de plus en plus hasardeux à soutenir. Tout miser sur la 5G pourrait être le pire choix de la décennie pour l’économie.
    Les scientifiques que je connais n’ont qu’à faire de la tempête émotionnelle. Ils ne s’expriment pas sur la 5G (ou contre la 5G si vous préférez) uniquement par crainte d’une sanction professionnelle.

  8. Comme signalé par Tony, en cas de saturation, qui n’a été que ponctuelle, la gestion par QoS (quality of service) existe depuis belle lurette, que ce soit pour internet ou les réseaux mobiles.
    Et effectivement, la vraie motivation derrière concerne la masse, c’est à dire les particuliers, pour vendre encore plus de services de type streaming, et développer l’IoT (internet des objets).
    Que ce soit ce dernier, ou le réseau 5G, les conséquences sont les mêmes: consommation encore accrue de ressources terrestres, et explosion de la consommation de l’énergie pour alimenter tout ça (sans compter les risques de sécurité avec les objets connectés). Alors même que les problèmes climatiques et de pollution, +énergétiques sont un gros challenge, pourquoi donner un coup d’accélérateur de plus au Titanic? C’est là dessus que des citoyen(ne)s interpellent, mais aussi des scientifiques! A quoi servirait une 5G si on se tapera par exemple chaque année 3 mois de canicule où l’on doit vivre au ralenti, où des gens meurent prématurément à cause du corps humain qui ne peut pas s’adapter aussi vite que les impacts humains sur la planète?
    Ce mythe du progrès technique et de la croissance économique infinie a vécu…
    Et comme signalé aussi, cet épisode du covid est bien là pour nous rappeler nos besoins de base, et aussi les responsabilités les plus prioritaires des gouvernements.
    Enfin, les arguments et stratégies marketing usées passent de moins en moins, le peuple en a tout simplement marrer de se faire enfumer par des arguments à 2 balles, tout ça pour “sauver l’économie et l’emploi”.
    Avant de continuer de nous vendre du rêve technologique, il faudrait peut-être déjà stabiliser ce qui existe et résoudre les problèmes qui ont été crées, au lieu d’en rajouter encore une (grosse) couche.

    1. Je parle des besoins de l’économie en 5G pour des développements porteurs de progrès (médecine, environnement, transition énergétique, par exemple). Pour le reste, c’est un fait, la surconsommation de jeux en ligne et de streaming reste un souci. C’est une question de responsabilité et d’éducation.

      1. Madame,
        Si c’est pour la médecine qu’il faut la 5G, pourquoi faudrait-il des antennes partout sur tout le territoire ? Pour faire des opérations de pointe en pleine forêt ?
        Quant à l’environnement, la 5G ne lui est favorable en rien (consultez par exemple le Shift Projet: https://theshiftproject.org/article/pour-une-sobriete-numerique-rapport-shift/).
        Et pour la transition énergétique, l’idée n’est pas de consommer encore plus, ce que la 5G amènerait forcément (par exemple: https://ecoinfo.cnrs.fr/effets-rebond-du-numerique/).

        Et que proposez-vous donc de faire pour augmenter la responsabilité et l’éducation ? Parce que si vous reconnaissez qu’il y a un problème, proposer une action qui a de forts risques d’augmenter le problème ne semble pas très pertinent.

        Quant à votre argumentation de départ, vous vous gaussez du lien covid-5G qui a fait la gloire de certaines pages internet, mais essayer de prouver la nécessité de la 5G à cause du besoin en télétravail n’est pas plus pertinent.

      2. Madame,
        Je suis entièrement d’accord avec vous que la surconsommation de jeux en ligne et de streaming est une question de responsabilité et d’éducation.
        Malheureusement, ce n’est pas du tout ce qui est au programme. Bien au contraire.
        En Europe, la digitalisation et le déploiement de la 5G sont principalement soutenus par un consortium qui s’appelle Celtic Next (anciennement Celtic Plus). Comme on peut le voir dans leur « Purple Book » de 2012 ( https://www.celticnext.eu/wp-content/uploads/2014/09/Celtic-Plus-Purple-Book-2012-web.pdf ), le noyau dur de ce groupe était à l’époque constitué des entreprises suivantes : Alcatel-Lucent, British Telecom, Deutsche Telekom, Ericsson, Eurescom, France Telecom, Italtel, Nokia Siemens Networks, RAD, Telefonica, Thomson, Telenor and Turkcell.
        Soit quelques équipementiers (dont Nokia et Ericsson) et les opérateurs semi-étatiques des pays qui nous entourent.
        Dans son manifeste ( https://bscw.celticnext.eu/pub/bscw.cgi/d14561/Celtic-Next-Scope-and-Research-Area.pdf ), ce groupe dit à la page 37 que : « Entertainment and gaming, including next generation of multimedia technologies, are undoubtedly considered as the uppermost important research technologies to be developed during the following years. » = « Le divertissement et les jeux, y compris la prochaine génération de technologies multimédia, sont sans aucun doute considérés comme les technologies de recherche les plus importantes à développer au cours des années à venir ».
        Le souci de surconsommation de jeux en ligne, de streaming et de contenus multimédias ne va donc pas baisser et, au contraire, être encouragé.
        Swisscom n’est pas en reste, ni par son partenariat avec Ericsson, ni par la promotion soutenue de ce genre de pratiques : https://www.swisscom.ch/fr/magazine/esports/
        Quant au New Green Deal, grâce à la 5G, je reste dubitatif.
        Concernant l’eHealth, il y a effectivement des développements possibles et prometteurs comme par exemple le projet Safe-Home ( https://www.celticnext.eu/project-safe-home/ ) visant à permettre le maintien à domicile des Seniors. Mais qu’un volet de ce programme prévoie de contrôler à domicile les « unsocial behaviour » de ces mêmes Seniors via des capteurs, des algorithmes et l’intelligence artificielle me laisse perplexe, présage de dérapages de la société digitale et finalement me semble très éloigné des idéaux qui ont présidé aux révolutions vaudoises de 1830 et de 1845.

  9. je ne vois pas ce que la 5G vient faire avec la transition énergétique ! ces 2 sujets ne sont absolument pas liés ! La télé médecine (en fait télé chirurgie ) ne représentera qu’une part infime des transactions de la 5G et en fait fonctionne déjà sans ce niveau technique . Les autres aspects de la télé médecine (télé diagnostic ) restent au niveau des sites web …
    Vos arguments ne tiennent pas la route, cela ne reflète qu’une fuite en avant sans réflexion , sans prise de conscience …

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