Pour répondre au défi climatique, innovons !


Samedi dernier, quelque 8000 personnes ont à nouveau manifesté pour le climat à Lausanne. Mais au-delà des manifestations, à quoi en sommes-nous ? Que pouvons-nous faire, notamment au niveau du secteur économique ? 

Le réchauffement climatique et la question des réglementations sont aujourd’hui dans toutes les bouches. En Suisse, nous avons vu des normes et des labels s’imposer ces dernières années, dans la construction notamment. Mais répondre aux défis qui se posent demandera bien davantage de créativité et d’ingéniosité que se conformer à des lois et autres directives! Se reposer uniquement sur ces dernières pourrait d’ailleurs finir par ressembler à un oreiller de paresse.

Dans mon blog du 13 février dernier, je revenais sur des résultats concrets : « depuis 2001, les 3852 entreprises qui ont conclu une convention d’objectifs avec la Confédération (…) ont évité l’émission de 2,3 millions de tonnes de CO2 par année. Selon les chiffres de l’Office fédéral de l’environnement, par ailleurs, les émissions de gaz à effet de serre par franc de PIB ont diminué de 39% pendant la période allant de 1990 à 2016 (…). »

Plus que jamais, les solutions pour que l’homme et la planète aient un avenir reposent sur l’innovation. Il s’agit d’investir dans ce domaine, d’encourager les entreprises à développer des processus, des produits et des technologies nouvelles. Agir pour le climat devrait passer par des objectifs et non plus des normes. Ces objectifs stimuleront nos capacités d’innovation, pour économiser de l’énergie et préserver les ressources.

Inviter les entreprises à innover, en leur offrant des conditions favorables pour le faire, permet de réduire notre impact tout en boostant le dynamisme du tissu économique. Des start-up vaudoises sont ainsi sources d’inspiration. Grâce à un container multimodal en matériaux composites, léger et intelligent, AELER veut optimiser le flux logistique des marchandises. Cette start-up, qui a profité du soutien de la Fondation pour l’innovation technologique (FIT), promet de révolutionner le standard actuel. Un seul de ses containers – qui combinent une multitude de senseurs et « l’Internet des Objets » – permettrait d’éviter l’émission de 4,4 tonnes de CO2 par an. Quand on sait que plusieurs centaines de millions de containers transitent dans le monde, c’est vertigineux… De quoi donner un vrai coup de pouce au développement durable !

Dans un autre secteur, TRS (Tyre Recycling Solution) – une start-up qui a profité d’un prêt FIT Early – a développé, depuis Gland, trois technologies novatrices. Elle recycle en effet la gomme des pneus en une poudre de caoutchouc dévulcanisée, le tout en répondant à une exigence d’économie circulaire.

L’impact de ces évolutions technologiques est évident, à l’échelle locale, suisse et mondiale. Trop souvent, nous restons tiraillés entre ce qu’il faudrait faire pour l’environnement et les attentes actuelles en matière de qualité de vie. Pour réduire notre empreinte climatique, n’alignons pas les nouvelles réglementations. Soyons créatifs : rendons plus fertile le terrain de l’innovation. Parce que c’est non seulement croire en l’avenir, mais contribuer à le construire.

Image : Adobe iStock

Claudine Amstein

Claudine Amstein est la directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, depuis 2005. Après avoir été juriste et secrétaire générale de la Chambre vaudoise immobilière, elle en reprend la direction en 1993. Elle a été constituante au Grand Conseil vaudois, avant d’en être députée pendant dix ans. Elle est très engagée dans les associations faîtières de l'économie suisse.