L’emploi: prochaine victime de la transition numérique?

L’emploi total devrait augmenter de 2% par an d’ici 2025 au niveau suisse. Il faudra cependant veiller à adapter les qualifications aux nouvelles réalités économiques.

La transformation numérique est désormais une réalité pour bon nombre de PME. Une enquête menée à l’automne dernier par la CVCI auprès de ses membres montrait même que 40% des entreprises vaudoises allaient prochainement procéder à des adaptations en raison de la digitalisation et le même pourcentage de personnes déclara qu’elles allaient “peut-être” le faire. Mais comment prévoir les répercussions qu’un tel bouleversement aura sur le marché suisse du travail? Jusqu’à présent, le nombre d’emplois total a continué à augmenter et cette tendance devrait se confirmer à l’avenir, selon une analyse publiée au mois de juin à l’occasion de la Journée des employeurs. Il sera cependant crucial d’adapter les qualifications à l’évolution des besoins afin de garantir les emplois à long terme.

 

Plus de postes à qualifications élevées

En effet, si globalement l’emploi progresse, la situation est en revanche très variable selon le degré de formation des employés. L’analyse, qui compile près de 100 études nationales ou internationales consacrées aux effets de la numérisation sur l’emploi et transpose les résultats à la Suisse, révèle que le nombre d’emplois de collaborateurs disposant de qualifications “moyennes” a régressé de 10% au cours des 20 dernières années et les activités “routinières” sont de plus en plus souvent réalisées par des machines ou des programmes intégrés. Les postes à qualifications élevées ont en revanche progressé de 7,6% et ceux ne requérant que peu de formation ont augmenté de 1,9%. Il en résulte un accroissement de l’emploi de l’ordre de 2% par an au niveau suisse jusqu’en 2025.

La maîtrise des TIC

A priori, la Suisse est donc tout à fait capable de maîtriser la mutation structurelle qu’impose la transformation numérique. Mais faudra-t-il encore que l’Etat garantisse la mise en œuvre de conditions-cadres efficaces, avec des lois adaptées aux nouvelles réalités. En matière de formation, notre système dual figure parmi les plus efficaces au monde, mais il s’agit maintenant de conserver cet avantage en renforçant l’enseignement et la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). Le virage numérique exige plus que jamais le développement de cette culture de l’apprentissage!

 

 

Claudine Amstein

Claudine Amstein est la directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, depuis 2005. Après avoir été juriste et secrétaire générale de la Chambre vaudoise immobilière, elle en reprend la direction en 1993. Elle a été constituante au Grand Conseil vaudois, avant d’en être députée pendant dix ans. Elle est très engagée dans les associations faîtières de l'économie suisse.

2 réponses à “L’emploi: prochaine victime de la transition numérique?

  1. C’est certain que ce développement va changer tout le principe du travaille comme la révolution industrielle la fait il a bientôt 200 ans. C’est pour cela que la Suisse devrait continuer de se focaliser sur des entreprises qui seront difficilement remplace par l’automatisation, celle du service (une force principale du pays actuellement)!

  2. La ville de La Haye aux Pays Bas a développé un programme spécifique sur le sujet. Cette transition numérique de l’emploi peut être un frein à la transition des villes en “smart cities”, il convient donc de bien réfléchir et s’adapter à ce changement. Et au final : créer de la valeur !

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