L’industrie 4.0 est une chance pour la Suisse

Les entreprises industrielles vont-elles à nouveau produire en grande série en Suisse? Actuellement, l’industrie manufacturière traditionnelle connait une transformation numérique sans précédent grâce au développement d’usines entièrement robotisées et pouvant fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Après des décennies de production dans les pays émergents, notamment en Chine ou dans les pays d’Asie du Sud-est, l’idée d’une relocalisation fait donc son chemin parmi les entrepreneurs européens.

La relocalisation est possible

L’année passée, le fabricant allemand de chaussures Adidas annonçait par exemple le rapatriement d’une partie de sa production dans une nouvelle usine 4.0, basée à Ansbach en Bavière. Si ce choix stratégique réduit notamment les coûts de transport de millions de produits livrés en Europe, il permet, surtout, l’embauche de quelque 160 ingénieurs et techniciens capables de gérer un parc de machines high-tech. Espérons que cette décision, qui fait preuve d’audace, va contribuer à encourager l’idée qu’une relocalisation est non seulement possible mais également rentable.

Renforcer l’attractivité du secteur

Interviewé dans le cadre d’une série de vidéos consacrées à la digitalisation des entreprises vaudoises (voir vidéo ci-dessus), Eric Schnyder, directeur de la PME Sylvac, spécialisée dans les outils de précision, confirme cette tendance: “Le développement de l’industrie 4.0 et de la robotisation est une réelle opportunité pour l’économie suisse et pourrait signifier le retour d’une production industrielle florissante”. Si nous disposons, certes, d’une formation duale efficace faudra-t-il encore renforcer l’attractivité du secteur afin de disposer de suffisamment d’ingénieurs répondant aux critères 4.0 à l’avenir. Nous avons donc tous les atouts en main pour être les artisans de la quatrième révolution industrielle, à condition de s’y prendre à temps.

Claudine Amstein

Claudine Amstein est la directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, depuis 2005. Après avoir été juriste et secrétaire générale de la Chambre vaudoise immobilière, elle en reprend la direction en 1993. Elle a été constituante au Grand Conseil vaudois, avant d’en être députée pendant dix ans. Elle est très engagée dans les associations faîtières de l'économie suisse.