Notre attractivité économique s’essouffle, mais ce n’est pas une fatalité!

Le canton de Vaud devient moins attractif pour l’implantation de nouvelles entreprises. Les chiffres le montrent depuis quelques années. Derniers en date: les résultats 2016 de Promotion économique vaudoise communiqués récemment. Si l’an dernier, une trentaine de sociétés seulement ont choisi notre région pour y développer leurs affaires, elles étaient plus du double à faire ce choix dix ans auparavant.

Cette baisse d’attractivité de 50% – un phénomène semblable à ce que l’on constate au niveau suisse – s’explique en partie par la crise financière de 2008, mais également par une série de facteurs instaurant une certaine instabilité économique. Nous ne pouvons que souhaiter, par exemple, une rapide solution quant à la réforme de la fiscalité des entreprises, refusée au niveau fédéral en février dernier. Le futur projet qui accompagnera la suppression des statuts spéciaux devra permettre à notre pays de garantir sa compétitivité et son attractivité.

C’est indéniable, les sociétés étrangères nous permettent de concrétiser de nouvelles opportunités d’affaires, de diversifier nos activités et de générer de précieux emplois. Nous en avons besoin pour faire prospérer notre économie. Pour y parvenir, le maintien d’un marché du travail ouvert et d’un accès sans entrave au marché européen constituent deux autres priorités incontournables. Nous devons pérenniser les accords bilatéraux.

L’ implantation d’entreprises étrangères

 a chuté de 50% en dix ans dans le canton de Vaud.

Il est également indispensable de bien traiter nos jeunes pousses – et favoriser un cadre juridique attrayant. Mais le chemin est long: pas plus tard que la semaine passée, le Conseil fédéral a rejeté une motion de la commission de l’économie du national qui réclamait une imposition privilégiée des participations détenues par les collaborateurs de start-up afin de soutenir l’innovation suisse.

Si nous voulons donc, à terme, retrouver notre attractivité d’antan et séduire des acteurs clés pour notre développement économique, il faudra, plus que jamais, mettre tout en œuvre afin d’offrir des conditions cadres optimales. Avec plus de 1000 entreprises accompagnées en moins de quatre ans, le travail fourni par la plateforme Innovaud constitue notamment un exemple d’initiative à suivre.

Claudine Amstein

Claudine Amstein est la directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, depuis 2005. Après avoir été juriste et secrétaire générale de la Chambre vaudoise immobilière, elle en reprend la direction en 1993. Elle a été constituante au Grand Conseil vaudois, avant d’en être députée pendant dix ans. Elle est très engagée dans les associations faîtières de l'économie suisse.