Un livre sur l’histoire de l’Ordre des avocats vaudois

Les archives de l’Ordre des avocats vaudois ont été jalousement gardées durant un siècle. Écrire un livre sur cette corporation, vieille de 120 ans, était ainsi une occasion unique, ce d’autant plus que jamais auparavant une confrérie d’avocats suisse n’a accepté d’ouvrir les portes de son passé.

Intimement liés au pouvoir politique cantonal et fédéral, les avocats vaudois sont les héritiers d’une tradition remontant à plus de six siècles. Gardienne d’une culture humaniste et patricienne, animée par une profonde sensibilité aux libertés individuelles, leur confrérie s’est faite dès son origine le recteur d’une orthodoxie traduite au sein de ses usages, veillant aux pratiques de ses membres autant qu’à la stabilité de l’État de droit. Un Ordre qui a ainsi traversé l’entier du XXe siècle en étant confronté à ses grands enjeux, défiant les autorités fédérales en 1917 sur le plan de la sacro-sainte neutralité, s’opposant à l’antisémitisme des années 30, et forçant le gouvernement vaudois à moins d’arbitraire en 1944 à l’égard des internements administratifs.

Une histoire racontée dans le livre « Ordre des avocats vaudois, 120 ans entre tradition et justice », que j’ai eu la chance d’écrire au cours de ces derniers mois et qui vient de paraître !

 

 

Christophe Vuilleumier

Ordre des avocats vaudois, 120 ans entre tradition et justice

Papers-etc éditions

200 pages

Relié / 16,5 x 23,5

ISBN : 978-2-9701227-0-8

[email protected]

 

 

Christophe Vuilleumier

Christophe Vuilleumier est un historien suisse, actif dans le domaine éditorial, et membre de plusieurs comités de sociétés savantes, notamment de la Société suisse d'histoire. On lui doit plusieurs contributions sur l’histoire helvétique du XVIIème siècle et du XXème siècle, dont certaines sont devenues des références.

5 réponses à “Un livre sur l’histoire de l’Ordre des avocats vaudois

  1. Tradition humaniste peut-être, mais “patricienne”, d’où la sortez vous? Cette remarque étonne parce qu’il n’y a jamais eu de patriciat vaudois. Il y a eu une noblesse fastueuse au moyen âge (Grandson, Cossonay-Prangins, etc.) qui s’est ruinée et a quasiment disparu (dernier rescapé le baron de Gingins-La Sarraz, fondateur de la SHSR) . Est restée une petite gentry campagnarde qui existe encore et dont très peu d’éléments (les Goumoens, je pense, étaient les seuls) ont été admis parmi les familles regimentsfähig de Berne. Il y a bien eu des patriciens, oui, mais ils étaient étrangers. C’étaient les baillis de L.L. E.E. Les autres, même nobles, étaient des sujets. Peut-être trouve-t-on encore aujourd’hui, de ci de là, quelques avocats à particule, issus de la gentry susmentionnée. Mais ce ne sont pas des patriciens. Et il y a probablement quelques snobs. Autre point, que vous semblez omettre: au XXe siècle, il y a eu aussi un fort courant maurrassien parmi les avocats vaudois: Me Marcel Regamey, et ses nombreux émules. J’espère que vous en parlez dans votre livre. Ils valent le coup d’œil.

    1. Cher lecteur,
      vos observations commençaient à me manquer !
      Patriciens? Oui, car l’Ordre a été fondé sur une impulsion des Libéraux auxquels justement le baron de Gingins-La Sarraz appartenait, des Libéraux alors empreints largement de culture patricienne. Je pourrais citer La Harpe, dont le brevet d’avocat est publié (pour la première fois) dans mon ouvrage, Charles Boiceau, méconnu de nos jours mais qui fut un inestimable bâtonnier de l’Ordre, ou Aloïs de Meuron. Une caste appartenant plus à une élite patricienne qu’à une bourgeoisie !
      Quant à Marcel Regamey, ne pas l’évoquer serait une erreur. Il fut non seulement bâtonnier mais ses positions marquèrent également l’histoire de la corporation. J’ai eu la chance d’obtenir une photographie de lui prise par Marcel Imsand grâce à la Ligue vaudoise.
      Si vous lisez cet ouvrage, nous aurons peut-être l’occasion d’échanger plus avant sur ce sujet. Je pense que le livre vaut le détour avec des personnages comme Sydney Schopfer ou Charles Simond que nos contemporains ont oublié et qui, pourtant, ont marqué profondément l’histoire vaudoise.

  2. Bon, si vous voulez. Vous prenez le mot patricien dans une acception large: distingué, grand-bourgeois, élitaire, gants jaunes, aristocratique ou se voulant tel. Je donne à ce mot un sens plus étroit et précis, conforme à l’histoire suisse: membre d’une caste gouvernementale fermée, exclusive, détenant la souveraineté et exerçant le pouvoir collectivement, par droit héréditaire. Selon ma définition un patricien vaudois ne saurait exister. Mais sémantiquement on peut admettre votre usage de ce mot, “im übertriebenen Sinne”.

    Est-ce que çet esprit “patricien” existe encore dans le barreau vaudois?

    Bien entendu je lirai votre livre.

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