La Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des États est entrée en matière, il y a quelques jours, sur le Message relatif à l’encouragement de la formation, de la recherche et de l’innovation pendant les années 2017 à 2020, du 2 février 2016 https://www.admin.ch/opc/fr/federal-gazette/2016/2917.pdf[1]. Le projet soumis aux Chambres détermine la nouvelle période financière débutant donc l’année prochaine, avec une croissance revue drastiquement à la baisse pour 2017, et une reprise les années suivantes, une reprise mise toutefois largement au conditionnel au sein dudit message !
Il est en l’occurrence question de l’ensemble du domaine scientifique de notre pays, notamment des Académies suisses des sciences, des universités et du Fonds national de la recherche. Cette prise de position de la Confédération entraînera obligatoirement des conséquences néfastes à court et moyen termes dont chacun, peu ou prou, fera les frais, et qui n’est pas sans rappeler les suppressions budgétaires que le gouvernement français a entérinées cette année. Dans une tribune publiée dans Le Monde, sept prix Nobel français ont déploré en mai dernier la décision du gouvernement de procéder à d'importantes annulations de crédits pour la recherche, qui « s'apparentent à un suicide scientifique et industriel »[2]. http://www.franceinfo.fr/actu/politique/article/budget-de-la-recherche-des-nobel-denoncent-un-suicide-scientifique-791957. S’inquiétant notamment d’un projet de décret prévoyant l’annulation de 256 millions d'euros de crédits dans le domaine de la recherche et de l'enseignement supérieur, ces sommités affirment que « Ce coup d'arrêt laissera des traces et pour de longues années », et « qu’Il n'y a pas de nation prospère sans une recherche scientifique de qualité ».
Il est bien évident que ce constat s’applique également à la Suisse.
L’Académie suisse des sciences humaines et sociales n’a d’ailleurs pas tardé à écrire à ses sociétés membres, le 30 juin dernier, pour les informer des répercussions inévitables sur ses possibilités de soutien au vu des coupes budgétaires qu’elle va supporter. Une soixantaine de sociétés savantes, couvrant des champs de connaissances aux marges des universités sont concernées par cette politique désastreuse. Certaines de ces sociétés qui n'ont pour seule ressource que celle de l'Académie risquent de connaître un bien sombre futur!
Sciences historiques
Association suisse pour l’étude de l’Antiquité (ASEA)
Société suisse pour l’étude du Proche-Orient ancien
Société suisse d’histoire (SSH)
Société suisse d’héraldique (SHG)
Société suisse de numismatique
Association Suisse Châteaux forts
Société suisse de recherches en symbolique
Association suisse des amis de l’art antique
Arts, musique et spectacles
Société d’histoire de l’art en Suisse (SHAS)
Institut suisse pour l’étude de l’art (ISEA)
Société suisse du théâtre (SST)
Association suisse des historiennes et historiens de l’art (ASHHA)
Société suisse de musicologie (SSM)
Association des musées suisses (AMS)/Conseil International des Musées (ICOM)
Centre national d’information sur le patrimoine culturel (NIKE)
Werner Oechslin Library Foundation
Sciences du langage et littératures
Société académique des germanistes suisses (SAGG)
Société suisse de linguistique (SSL)
Association Suisse de Sémiotique et de Théorie de la Culture (ASSC)
Association suisse de littérature générale et comparée (ASLGC)
Association suisse des études nord-américaines (SANAS)
Société suisse d’études anglaises (SAUTE)
Société suisse d’études scandinaves (SGSS)
Institut suisse Jeunesse & Médias (SIKJM)
Sociedad Suiza de Estudios Hispánicos (SSEH)
Société Académique Suisses des Etudes de l’Europe 'Europe orientale (SASEO )
Cultures et anthropologie
Société suisse des traditions populaires (SSTP)
Société suisse d’ethnologie (SSE)
Société suisse des américanistes (SSA)
Société suisse d’études africaines (SSEA)
Société suisse Moyen-Orient et Civilisation islamique (SSMOCI)
Société suisse pour la science des religions (SSSR)
Société suisse de philosophie (SSP)
Société suisse de théologie (SSTh)
Société suisse d’études juives (SSEJ)
Société suisse d'Etudes Genre SSEG
Sciences économiques et droit
Société suisse d’économie et de statistique (SSES)
Société Suisse de Statistique (SSS)
Société suisse de gestion d’entreprise
Société suisse de législation (SSL)
Société suisse de droit international (SSDI)
Sciences sociales
Société suisse pour la recherche en éducation (SSRE)
Société suisse des sciences administratives (SSSA)
Société suisse de psychologie (SSP)
Association suisse de science politique (ASSP)
Société suisse de sociologie (SSS)
Société suisse des sciences de la communication et des mass media (SSCM)
Association Suisse de Politique Sociale
Société Suisse d’économie et de sociologie rurale (SSE)
Société suisse de travail social (SSTS)
Science – technique – société
Association Suisse des Enseignant-e-s d’Université (AEU)
Société académique suisse pour la recherche sur l’environnement et l’écologie (SAGUF)
Fondation suisse pour la paix – swisspeace
Société suisse d’éthique biomédicale (SSEB)
Swiss Association for the Studies of Science, Technology and Society (STS-CH)
swissfuture – Association suisse pour la recherche prospective (SZF)
[1] À noter que les décisions sur les arrêtés fédéraux relatifs au financement du Domaine FRI ont été reportées à la séance du 25 août 2016. http://www.netzwerk-future.ch/index.php?p=news&l=fr
[2] lundi 23 mai 2016 21:36, France info. Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine, Claude Cohen-Tannoudji, prix Nobel de physique, Albert Fert, prix Nobel de physique, Serge Haroche prix Nobel de physique, Jules Hoffmann, prix Nobel de médecine), Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie, Jean Jouzel climatologue, vice-président du Giec au moment où celui a reçu le Nobel de la Paix et Cédric Villani, médaille Fields, la récompense la plus prestigieuse en mathématiques.