Le site “Les Observateurs.ch” va-t-il trop loin ?

Nous savions que le media créé par Uli Windisch utilisait un certain nombre d’astuces pour proposer des articles à ses lecteurs, notamment les copier-coller de « papiers » repris de part et d’autre. L’article de Martin Grandjean, qui n’hésite pas à parler de déontologie journalistique, est à cet égard particulièrement révélateur (www.martingrandjean.ch/les-observateurs-systematique-copier-coller/).

Nous savions également les positions politiques particulièrement incorrectes de ce media qui pilonne l’opinion publique sur les dangers migratoires et les risques de l’Islam, avec des textes écrits à l’emporte-pièce, dénués de fonds et d’analyse critique, mélangeant les réalités, et distillant au final plus de confusion que de vérités. En termes de désinformation alimentant les peurs les plus primaires, nous ne sommes pas loin d’un autre Observateur qui portait le nom de Völkischer Beobachter il y a 80 ans ! Les connaisseurs apprécieront.

Faut-il encore taxer ce pseudo-journalisme d’incorrecte et ne pas plutôt opter pour l’adjectif « indécent » ?

Avec son nouvel article intitulé « Ne donnez plus d’argent à Médecins sans frontières qui affrètent des bateaux pour migrants » pompé sur un site d’extrême-droite français (http://lesobservateurs.ch/2015/07/20/ne-donnez-plus-dargent-a-medecins-sans-frontieres-qui-affretent-des-bateaux-pour-migrants/), les responsables de ce site, qui avaient déjà ouverte toute grande la porte à la xénophobie, ciblent à présent une organisation humanitaire dont nombre de volontaires ont payé de leur vie leur abnégation. Les morts de Kunduz en Afghanistan, il y a un mois, en témoignent !

Quel choquant paradoxe de voir une organisation humanitaire, qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1999 et qui n’hésite pas à dénoncer publiquement les exactions de gouvernements autoritaires, se faire bafouer aussi grossièrement par quelques réactionnaires, au surplus dénués de tout talent littéraire.

Les détracteurs de MSF trouveront peut-être de quoi s’occuper de manière constructive sur la ligne de front sicilienne qu’ils se plaisent à critiquer. Le site Internet de l’ONG est plus aisé à trouver que celui des sites xénophobes « étrangers » que les rédacteurs de l’Observateurs.ch importent en Suisse.

Christophe Vuilleumier

Christophe Vuilleumier est un historien suisse, actif dans le domaine éditorial, et membre de plusieurs comités de sociétés savantes, notamment de la Société suisse d'histoire. On lui doit plusieurs contributions sur l’histoire helvétique du XVIIème siècle et du XXème siècle, dont certaines sont devenues des références.

17 réponses à “Le site “Les Observateurs.ch” va-t-il trop loin ?

    1. Pourquoi ? Vous êtes un adepte des thèses néo-nazies, et ce qui vous excite ce sont des croix gammées, du racisme encore plus décomplexé et des appels au meurtre ? Je ne comprends pas bien, là…

  1. LesObservateurs.ch sont tout simplement pas intéressants et si ils veulent aller trop loin qu’ils y restent!

  2. Votre article démontre à quel point vous tuez le débat avant qu’il ait eu lieu. Votre argument est de tenter de nous faire admettre que MSF est intouchable car titulaire d’un prix Nobel ! Oui et ??? Cela clôt tout débat et réduit à néant toute critique ?
    Quelle leçon de démocratie et d’ouvrrture d’esprit vous donnez !!!

    1. Vous isolez une phrase et vous faites semblant de ne pas avoir lu l’article, c’est typiquement une stratégie bien connue à l’extrême-droite. En l’occurrence, ce n’est pas le seul argument. Il y a d’autres arguments de taille que vous balayez un peu vite d’un revers de main et auxquels vous vous gardez évidemment bien de répondre (parce que vous n’avez pas d’argument en réalité).

      Et si votre “débat” porte sur la nécessité ou non de secourir des personnes en danger, excusez-moi mais en 2021, dans une démocratie, ce n’est pas digne. Il y a des droits fondamentaux et ils n’ont pas à être remis en cause, c’est la ligne rouge. Vous pouvez toujours vous exiler dans un pays dictatorial si vous êtes si “fétichiste” de la régression. À un moment donné, il faut se mettre en cohérence avec ses idéaux.

      De plus, vous m’excuserez mais pour qu’un débat ait lieu, il faut de prime abord que la personne en cause soit soucieuse de la vérité des faits et qu’elle ne soit pas dans des intentions malveillantes pour servir sa cause. Ce n’est pas du tout le cas ici avec cette extrême-droite décomplexée qui s’affranchit de toute rigueur intellectuelle pour sombrer dans la démagogie la plus crasse et la plus haineuse qui existe.

      Le mot “démocratie”, vous le savez, n’est pas un régime neutre. Ce n’est pas seulement le suffrage universel, et ensuite, 5 minutes pour les nazis et 5 minutes pour les Juifs, ça ne fonctionne pas comme ça. La démocratie, ce sont des valeurs. Et quand on piétine ces valeurs, on se met tout simplement hors du champ de la démocratie.

  3. Au moins des journalistes qui informe le citoyen de la réalité sans déformer ou orienter politiquement l’information . Car il faut du courage , merci uli

    1. Où est le courage de répéter les préjugés du bistrot ?

      Vous parlez de “réalité”, mais la réalité, ce n’est pas ce que l’on perçoit ou ce que l’on voit, c’est un travail d’enquête et d’analyse après avoir collecté les informations.

      Si je ne me fie qu’à ma perception, mes instincts et mes croyances, où est ma légitimité pour me prétendre plus informé et plus courageux que les journalistes ? C’est typiquement le raisonnement obscurantiste par excellence.

      Le rôle des journalistes n’est pas de vous dire ce qui vous plaît ou cadre avec vos certitudes, mais bien de faire appel à votre réflexion. Vous confondez sans doute les faits et les opinions.

  4. Effectivement, nous avons le même problème en France face à une presse uniformisée de gauche qui critique et insulte tous ceux qui ne pensent pas comme eux! Cette pensée totalitaire, de plus en plus de gens la contestent, et hélas, cela ouvre grand les portes aux fake news (mais il y en a des “officielles” qui ne valent guère mieux) sur les réseaux sociaux. Car l’information de qualité se paie, elle prend du temps pour interviewer les sources et recouper les informations. La vérité est souvent au milieu, mais la presse s’est trop fourvoyée ces dernières années (les grands journaux appartiennent à des banques ou des milliardaires) alors pensez-vous que la liberté existe encore ? En France le gouvernement Macron contrôle de plus en plus les médias et ça en devient très inquiétant….Il faut remettre de la pluralité pour que la démocratie qui n’en est plus vraiment une en France, puisse demeurer la garante des libertés de penser et de s’exprimer, sans peur de sanctions ou de mise au ban de la société. M. Zemmour qui ose dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, en fait les frais chaque jour et doit vivre sous protection policière. Idem pour Zineb el zahraoui qui a récemment dénoncé au Sénat l’arrivée des frères musulmans “aux portes du pouvoir”. Voilà où on en est à cause de la pensée unique et totalitaire. Les humoristes des années 80-90 dont Coluche, ne pourrait plus déclamer que 10% de leur répertoire comique. Quelle triste époque.

    1. Vous savez, les mots ont un sens, et je vous invite sérieusement à chercher la définition du mot “totalitaire”. Vous savez ce qu’est le totalitarisme ? Avez-vous déjà vécu dans un régime totalitaire ? Si c’était le cas, vous n’utiliseriez pas ce terme à tort et à travers. Mais là encore, c’est une stratégie bien connue à l’extrême-droite ; se victimiser et crier au complot en permanence pour ne pas qu’on voit ses propres complots.

      Votre Zemmour n’a strictement rien d’un martyre de la liberté d’expression, c’est plutôt quelqu’un qui est opportuniste et qui ne prend aucun risque. Il ne fait que surfer sur la détresse et l’ignorance des gens, et il flatte les bas instincts. On appelle cela de l’obscurantisme. D’ailleurs, vous admettez vous-même “qu’il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas”. Justement, où est le mérite (le travail d’enquête et d’analyse) dans le fait de répéter ce que l’on entend dans les mauvaises discussions de bistrot ?

      Le journalisme, ce n’est pas le bistrot où l’on régurgite ses idées fixes. Le journalisme consiste à enquêter, collecter les informations, à les analyser et à les retranscrire au public. Après, si vous attendez des journalistes qu’ils disent ce qu’il vous plaît et non pas la vérité, c’est bien vous qui avez une curieuse vision de ce que doit être le journalisme. Et paradoxalement, vous qui usez du mot “totalitarisme” facilement, vous reprochez finalement aux journalistes de faire leur travail en ne relayant pas bêtement le discours de quelqu’un qui falsifie les faits et l’histoire (mélange le vrai et le faux) pour satisfaire à des pulsions et servir votre doctrine politique, ce qui est en réalité schizophrénique. Justement, dans les régimes totalitaires, les médias doivent produire des récits dont l’objectif est d’abrutir les masses, à tel point que ces masses en redemandent toujours (le totalitarisme reposant sur le consentement des masses avant tout).

      Ce que vous n’avez semble-t-il pas compris, c’est que l’information n’est pas destinée à vous séduire ou à conforter vos certitudes, elle est destinée à relayer les faits et à nourrir votre réflexion. Si vous ne savez pas faire la différence entre les faits et les opinions, le problème vient de vous et pas des médias soi-disant de gauche.

      Donc non, ce n’est pas de l’information de dire ce que d’autres n’osent pas dire. Il y a une différence entre ce que vous voulez entendre (qui est basé sur l’instinct ou la croyance) et la réalité (qui est basée sur l’enquête et l’analyse).

      Pour le reste, ne vous inquiétez pas, les mass-médias français sont détenus par neuf milliardaires, et les gens comme Zemmour leur plaisent bien, parce que, contrairement à ce que vous dites, ils ne dérangent pas les “puissants”, ce sont justement des idiots utiles du capitalisme. Le sensationnalisme attire plus d’audience que la réflexion, et les grands groupes l’ont bien compris. La haine, la peur, le complotisme, ce sont des business juteux. D’ailleurs, les sensationnalistes opportunistes sévissent à la pelle sur les réseaux sociaux également, ce qui n’a rien d’un hasard. Ils ont compris comment cela fonctionnait et ils espèrent engranger de l’argent grâce à la crédulité de gens comme vous. Ce qui est d’autant plus facile en période de crise économique, sociale ou sanitaire, où les esprits faibles sont à la recherche de réponses simples et de têtes à couper.

      En l’occurrence, on ne doit pas suivre les mêmes médias français. Parce que les médias français sont largement diversifiés, le champ laissé à la droite et l’extrême-droite est largement grand, à tel point que votre protégé (Zemmour), en dépit de ses condamnations pour incitation à la haine raciale, sévit sur une chaîne de grande écoute, sans contradiction, et ce depuis des années. Je vous rappelle que le racisme n’est pas une opinion mais un délit, et que si on était ici dans une démocratie saine, il serait en réalité interdit d’antenne depuis longtemps (comme Dieudonné et Soral), pourtant ce n’est pas le cas. Quelqu’un qui est condamné pour pédophilie ne peut plus exercer en tant qu’éducateur ou professeur. Quelqu’un qui est condamné pour avoir dilapidé la caisse de son entreprise ou braqué une banque ne peut plus exercer dans les professions liées à la comptabilité ou la finance. Au nom de quoi devrait-on tolérer que quelqu’un qui a déjà été condamné plusieurs fois pour incitation à la haine puisse toujours exercer en tant que chroniqueur (sous le seul prétexte qu’il génère de l’audience et engraisse quelques patrons multimilliardaires) ? Là, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.

      Vous parlez de démocratie, mais la démocratie ce n’est pas un régime neutre. La démocratie ce sont des valeurs, de liberté mais aussi d’égalité, les droits fondamentaux, la protection des minorités (et non la dictature de la majorité -ce qui est ici l’ochlocratie-). Ce n’est pas un concept vide de sens que vous pouvez convoquer à tout crin et surtout pour en piétiner les valeurs. Et c’est là où l’extrême-droite se cache volontiers derrière des concepts qu’elle pervertit à sa guise et qu’elle n’hésite pas à violer dès lors qu’elle est en position de force ou de pouvoir. Alors les retournements sémantiques de la part de ce courant politique ne trompent personne hormis ses adeptes. Stop à la victimisation !

      1. Cher Monsieur,
        J’ai bien lu vos commentaires. J’ai pour habitude d’accepter tous les commentaires sur mon blog et de les publier, à l’exception des commentaires injurieux bien entendu. Cela étant, je ne comprends absolument pas votre opinion. Il me semble que nous partageons les mêmes idées. Mon article critique vertement le site des Observateurs, et vous semblez également très critique à l’égard des positions xénophobes. Dès lors, je ne comprends pas vos reproches. N’y-a-t-il pas méprise sur l’article, ou alors avez-vous cliqué sur celui des “Observateurs” en pensant y répondre?
        En vous remerciant pour votre réponse.
        Christophe Vuilleumier

  5. Sur le fond, je donne raison aux sites qui informent sur certaines réalités. Malheureusement la qualité fait défaut. Les journalistes ayant une once de déontologie ne se prêtent pas à la fanfaronnade de caniveau. L’envergure intellectuelle fait défaut et c’est regrettable. A quand une information pluraliste de haut vol que l’on se régale ?

    1. Certaines réalités ? Moi aussi, si je ne me fie qu’à ce que je vois, je peux décréter que c’est la vérité. Et je peux contester jusqu’aux premières découvertes scientifiques en disant que la Terre est plate ou que le Soleil tourne autour de la Terre. Vous croyez que c’est sérieux une minute de raisonner de la sorte ?

      On appelle cela de l’obscurantisme…

  6. Avant de critiquer lesobservateurs.ch qui finalement ont quelques articles de fonds “diablement” intéressants et de nombreuses censures de sites pas officiellement convenables selon vos normes, qu’attendez-vous pour vous pencher sur la TSR-RTS qui non seulement nous rackette mais au surplus manipule les politiques pour avoir encore plus de fric et nous imposer une propagande étouffante de parti-pris anti-Suisses et de coups de brosses à reluire partisans ?

    Pourquoi la TSR-RTS n’a pas été réellement réformée et réduite, sinon parce qu’elle est toujours aux mains de pédophiles avérés qui utilisent le chantage pour se maintenir dans la place et l’argent public pour étoffer le nombre de leurs victimes comme durant des dizaines d’années avec Patrick Allenbach ? Il est vrai qu’il y a des choses cachées par réellement ragoutantes si vous cherchez sur le site ou avec google: ” Pamela Mastropietro”, mais c’est le droit absolu de tout citoyen de se protéger contre l’arbitraire qu’il soit d’inspiration tant nazie que bolchévique ou islamique, même si ces nouvelles sont à plus de 50 km de son domicile, parce que l’immigration de masse n’est plus du tout à cette échelle de valeurs…

    1. “anti-suisses” ? L’extrême-droite n’a pas le monopole de la “Suisse” et ce n’est pas à elle de décider ce qui est ou non “anti-suisse” ou même “parti pris”. Et ce n’est pas parce que l’information ne vous plaît pas que c’est un parti pris.

      Pour le reste, merci d’aller vomir ailleurs.

  7. Désolé “Le Temps” mais ce site est des plus intéressant et chez vous qui commande ? Non réellement je souhaite longue vie au “Observateurs”

    1. C’est très facile d’avoir beaucoup d’audience quand on donne dans le sensationnalisme plutôt que la réflexion, et quand on abrutit le public en flattant ses préjugés et en appelant à la haine. Sauf que ce n’est pas du journalisme.

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