De l’utilité et de l’utilisation de l’Histoire

Ne faut-il pas se poser la question de l’utilité et de l’utilisation de l’Histoire ?

Outre rester l’outil le plus apte à servir les commémorations, l’Histoire est avant tout un instrument permettant de mettre en lumière des problématiques, des évolutions dans le temps, des continuités et des ruptures. Elle est aussi un vecteur drainant dans son sillage des valeurs traditionnelles.

À l’heure du tout sécuritaire, des malversations financières, de la montée en puissance des conflits armés dans le monde, des prisons surpeuplées, d’une délinquance devenue ordinaire, de religions sans partage, de partages sans merci et de combats sans gloire, l’histoire devient un rempart, un recours susceptible d’être instrumentalisé en une arme passive dans une lente crispation de soi-disant valeurs nationales.

Aussi, la médiatisation de recherches et d’ouvrage basés sur des postulats scientifiques ou académiques mettant en lumière l’histoire régionale est de plus en plus fondamentale. L’histoire régionale, qu’elle soit cantonale ou plus largement romande, revêt une importance particulière pour un pays comme la Suisse formé d’une multitude de régions diverses, dotées de langues différentes et de passés distincts.

 

(Extrait du discours inaugural de la 14ème édition du « Forum valaisan des chercheurs Société, territoire, patrimoine », le 30 janvier 2015)

Christophe Vuilleumier

Christophe Vuilleumier est un historien suisse, actif dans le domaine éditorial, et membre de plusieurs comités de sociétés savantes, notamment de la Société suisse d'histoire. On lui doit plusieurs contributions sur l’histoire helvétique du XVIIème siècle et du XXème siècle, dont certaines sont devenues des références.

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