Climat: passer à un monde post-croissance et tendre vers la sobriété heureuse

Selon le sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) il ne fait désormais plus aucun doute que les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine ont réchauffé le climat et sont également en partie responsables des récents phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes. Malgré cette évidence scientifique, elles ont continué à augmenter ces dernières années. La concentration de CO2 dans l’atmosphère est aujourd’hui plus élevée qu’elle ne l’a été depuis au moins 2 millions d’années.

 

Les coûts des événements météorologiques extrêmes vont prendre l’ascenseur

Très concrètement, cela se traduit par la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes pouvant provoquer des catastrophes géologiques comme des laves torrentielles, des chutes de pierres du fait notamment de la fonte du pergélisol (le sol gelé en permanence). Les glaciers, qui fondent à vue d’œil, auront tous quasiment disparus à la fin du siècle en Valais si on n’agit pas de manière déterminée. A l’avenir, les étés seront plus secs, les précipitations plus intenses et la limite du zéro degré va continuer à s’élever avec des conséquences, entre autres, sur la couverture neigeuse en hiver.

Le réchauffement climatique a déjà et aura un impact de plus en plus important pour des secteurs économiques importants comme l‘hydro-électricité, le tourisme ou l’agriculture. Dans les régions de montagne, ce sont aussi les coûts liés à la réparation des dégâts après les intempéries et événements météorologiques extrêmes qui vont prendre l’ascenseur. Ainsi que les coûts liés à la prévention et à la sécurisation contre les risques naturels.

 

La croissance n’est pas compatible avec les limites de l’écosystème planétaire

Mais la partie n’est pas encore perdue. Le 6ème rapport du GIEC précise bien que l’augmentation de la température mondiale pourrait être limitée à moins de 2 °C d’ici la fin du siècle par rapport aux valeurs préindustrielles si des mesures conséquentes de protection du climat sont prises. Qu’entend-on par “mesures conséquentes”?

Soutenir les énergies renouvelables? Favoriser les progrès technologiques favorisant la décarbonisation de l’économie? Développer l’économie circulaire? Oui bien sûr! mais ce ne sera pas suffisant.

Si l’on tient compte qu’une partie importante de la population mondiale cherche tout à fait légitimement à sortir de la pauvreté et par conséquent émettra plus de gaz à effet de serre à l’avenir, les pays industrialisés devront prendre leurs responsabilités et nous devrons changer nos modes de vie.

 

Une transition difficile qui passe par un nouvel imaginaire du bonheur

Moins de consommation, moins de déplacements, voilà la direction qu’il faut emprunter. Une transition difficile qu’il faut accompagner par l’invention d’un nouvel imaginaire du bien-vivre. A l’image de la sobriété heureuse prônée par le penseur Pierre Rabhi.

 

« Qu’est-ce que vivre ? Nous avons choisi la frénésie comme mode d’existence et nous inventons des machines pour nous la rendre supportable. Tandis que nous nous battons avec le temps qui passe, celui qu’il faut gagner, nos véhicules, nos avions, nos ordinateurs nous font oublier que ce n’est pas le temps qui passe mais nous qui passons. »
                                                       Pierre Rabhi, dans Vers la Sobriété Heureuse, Actes Sud Editions

 

La croissance économique et l’augmentation du PIB, aujourd’hui indicateurs de la réussite planétaire, ne peuvent pas servir à la lutte contre le réchauffement. La croissance n’est simplement pas compatible avec les limites de l’écosystème planétaire. Sans compter que les richesses que nous produisons, en Suisse et dans le monde, améliorent toujours plus notre confort, mais elles sont mal réparties et ne profitent pas à toute la population.

Si nous voulons que nos enfants et petits-enfants puissent encore voir un bout de glacier ou qu’ils puissent encore vivre dans nos vallées sans que les risques naturels les en empêchent, il faut non seulement des politiques étatiques fortes de protection du climat, mais aussi que nous changions nos valeurs. La publicité nous fait croire que le bonheur est assimilé à la possession de toujours plus de biens matériels. Mais la vraie richesse, c’est celle de nos relations sociales et du partage avec les plus démunis. La protection du climat passera certainement par ce nouvel imaginaire du bonheur.

 

Christophe Clivaz

Christophe Clivaz est le premier conseiller national vert valaisan. Il a été auparavant député (2013-2016) et conseiller municipal à Sion (2009-2019). Politologue de formation (Dr. en administration publique), il s'est spécialisé dans l'étude du tourisme alpin. Il est professeur associé à mi-temps à l'Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne, sur le site de Sion.

24 réponses à “Climat: passer à un monde post-croissance et tendre vers la sobriété heureuse

  1. Cher Monsieur,

    Le dérèglement climatique est une évidence.

    Pouvez-vous cependant m’assurer que le GIEC ne se fonde pas sur les hypothèses les plus alarmistes? N’est-ce pas les mêmes scientifiques qui affirmaient des centaines de milliers de morts de la Covid en Suisse?

    Comment croire à leurs hypothèses à 80 ans pour le climat, alors qu’ils se sont plantés à 80 jours pour la Covid?

    Vous nous agitez la peur d’un futur terrifiant pour nos enfants pour nous contraindre à des restrictions massives de nos libertés. Mais pouvez-vous nous prouver que les hypothèses du GIEC se sont révélées exactes depuis 1988? N’ont-ils pas dit qu’il n’y aurait plus d’arbres dans les Alpes en 2000? Ou que les glaciers de l’Himalaya auraient fondu en 2035, pour ensuite plaider une “coquille” devant l’évidence et défendre à présent 2350…

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/01/20/les-experts-du-climat-epingles-sur-les-glaciers-de-l-himalaya_1294249_3244.html

    Pourriez-vous donc reprendre les hypothèses de 1988 et des années suivantes et nous prouver que les hypothèses émises à l’époque se sont révélées exactes pour 2020 ?

    Le dérèglement climatique est une évidence, mais les hypothèses du GIEC ne sont-elles pas alarmistes ?

    1. Bonjour. Le GIEC s’occupe du climat, pas des forêts ni du COVID. Il établit plusieurs scenarii se basant chacun sur des hypothèses, notamment quant à l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. Ces prévisions passées pour le scénario moyen se sont montrées plutôt “optimistes”, le climat se réchauffant plus rapidement que prévu. Vous trouverez plus d’info sur le GIEC là: https://www.ipcc.ch/languages-2/francais/

      1. Vous avez une source de votre “optimistes” ?

        C’est bien d’avoir des certitudes politiques, c’est mieux de pouvoir les fonder sur des chiffres et des sources afin d’ouvrir un débat.

        Moi, je lis par exemple dans le 1er rapport du GIEC:

        “The numbers given below are based on high resolution models, scaled to be consistent with our best estimate of global mean warming of 1.8°C by 2030. For values consistent with other estimates of global temperature rise, the numbers below should be reduced by 30% for the low estimate or increased by 50% for the high estimate. Precipitation estimates are also scaled in a similar way”

        https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2018/03/ipcc_far_wg_I_spm.pdf

        Donc, en 1988, ils prédisaient une augmentation de température de 1.8 °C pour 2030.

        La réalité: + 0.4 ° C. en 2021
        Il est établi qu’ils s’étaient trompés et avaient mal interprété le brusque saut de température des années 1980.

        https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ab86f2

        Des chiffres plutôt que du mépris. Merci.

      2. Ces scénarii ne valent pas grand’ chose.
        On en connaît pas l’avenir.
        Un volcan qui se réveille et le climat connaîtra une baisse notable.
        Une guerre nucléaire et l’humanité cessera.
        Tout cela devrait nous inciter à l’humilité, mais non, on pense que l’on va maîtriser le climat. C’est une illusion.
        Les actions doivent tendre à vivre en harmonie avec la nature, et entre les peuples.
        Le réchauffement ou le refroidissement ne sont pas maîtrisables.

    2. Je peux vous assurer que le GIEC ne se fonde pas sur les hypothèses les plus alarmistes. Mon blog dans le Temps, rubrique Sciences, contient quelques hypothèses plus alarmistes qui sont des risques réels: la mort des forêts, l’émission de méthane du permafrost. La vague de chaleur de cet été au Canada devrait, selon les modèles du GIEC, se produire tous les mille ans. Cet été, la température a aussi dépassé 45°C en Espagne et au Sud de l’Italie, et en Grèce. Il n’est pas exclu que les modèles du GIEC doivent être révisés vers plus d’alarmisme. Et vive la sobriété heureuse!

      1. Suffit de construire plus de centrales nucléaires de dernière génération et d’arrêter les centrales à charbon/gaz.

        Et l’humanité retrouvera pluies et neige.

        Simple.

  2. Enfin quelqu’un pose le problème climatique dans sa globalité; ” … les pays industrialisés devront prendre leurs responsabilités et nous devrons changer nos modes de vie.” J’ai l’impression que les gens veulent du climat et de la croissance. Je ne pense pas que ca va marcher. L’économie et la prospérité ainsi que le progrès qui en découle ne peuvent pas etre doses. On ne peut pas decider de décroître de 2% par annee en disant dans 10 ans nous serons a -20%, c’est a dire comme nous vivions en 1990. Et on vivait bien en 1990 (sans FB). A deja -6% vous aurez des émeutes, des rues pleines de sans abris, des services étatiques en lambeaux. On verra et restons optimiste, l’Antarctique a vécu l’hiver le plus froid depuis qu’ils prennent des mesures.

      1. Vous arrivez à passer votre message en Chine, en Inde et globalement en Asie ?

        Parce que sans eux, nous pouvons revenir au Moyen-Âge … et les températures continueront à croître en Antarctique. Nous ne devons pas les atteindre pour devenir meilleur dans la gestion de notre empreinte carbone, mais les laisser se développer sans aucune limite = notre perte assurée.

        Nous sommes 500 millions, ils sont des milliards.
        Et leur empreinte carbone par individu se rapproche de la nôtre très vite..

  3. Si je suis conscient que nous sommes la tête contre le mur dans tous les domaines et d’accord avec les objectifs, je m’étonne que deux problématiques fondamentales soient toujours exclues des réflexions :
    – Comment traiter à large échelle la double croissance systémique en particulier dans les pays pauvres, due à la croissance de la population et à la nécessité de permettre aux misérables de devenir pauvres (la phrase n’est pas de moi) ? – Faudra-t-il les empêcher d’améliorer leur qualité de vie ?
    – Que faire de tous ces chômeurs qui seront générés par la décroissance (abandon de productions futiles) et comment financer les mesures sociales inévitables qui en découleront ? – En bref comment générer l’argent nécessaire pour faire tourner la société ?

    1. C’est bien parce qu’il est légitime de laisser les populations pauvres, en croissance démographique, augmenter leur niveau de vie matériel et par conséquent leur empreinte carbone qu’il faut que nous “compensions” cette augmentation par une diminution drastique de la nôtre, ce qui passe selon moi par un arrêt de la croissance dans les pays dit développés. Mais d’autres pensent que la technologie suffira…
      Dans un premier temps il faut déjà chercher à stabiliser le PIB (arrêt de la croissance) avant de songer à une décroissance (diminution du PIB). Pour que cette dernière ne s’accompagne pas de son lot de chômeurs et de laissés-pour-compte il faut trouver de nouveaux mécanismes de fonctionnement de l’économie et de la société comme le partage du travail, le revenu de base inconditionnel ou le revenu de transition écologique. Un vrai champ de recherches et d’expérimentations qu’il faudrait davantage soutenir.

      1. Ce qu’on peut résumer par la formule:

        Privilégions l’avenir de leurs enfants avant les nôtres.

        Et pour y arriver, créons une société d’assistés, sans éducation, sans avenir et sans rêves.

        ça donne envie.

  4. Adaptation ou rėsistance ? Le dilemme du début de la seconde guerre mondiale s’applique parfaitement à notre situation. Malheureusement à moins d un improbable revirement ça sera l’adaptation qui va gagner. Les mesures vraiment efficaces engendreraient de telles perturbations ėconomiques et sociales qu’elles sont quasiment impossibles à mettre en oeuvre, tout au moins en démocratie. Le fait que les générations futures ne puissent plus admirer un glacier ne pèsera pas lourd face aux considérations économiques.

    1. “Le fait que les générations futures ne puissent plus admirer un glacier ne pèsera pas lourd face aux considérations économiques”

      Penser que le prix à payer sera limité à ça est oublier les autres effets beaucoup plus difficiles à gérer que va amener un réchauffement >= 3°C qui sera la résultante d’une politique laxiste. Changement hydrologiques, baisse des rendements agricoles, augmentation des événements pluvieux (et autres) extrêmes sans compter la disparition de l’écosystème alpine tel que nous le connaissons.

      Mon avis est que les “gains” de la poursuite d’une stratégie de croissance va très vite créer des externalités telles que ceux-ci seront bien vite effacés ou même renversé. Il me semble probable que la décroissance sera soit planifiée, soit imposée par Feedback négatif.

      Si on prend l’Allemagne, avec son PIB de 3500Mrd frs, il suffit d’une catastrophe comme cette année pour effacer 1% de PIB (coût des inondations de ~30Mrd frs.)

      Continuer à faire comme on a toujours fait parce que l’on a toujours fait comme cela n’est probablement pas une stratégie gagnante fasse au changement climatique et la fin inexorable de nos stocks fossiles.

  5. Merci.
    “l’invention d’un nouvel imaginaire du bien-vivre”
    Il n’y a heureusement pas besoin d’inventer, je crois. Simplement prendre conscience de notre être et de notre environnement et lui donner plus d’importance qu’aux avoirs.

  6. Il faudrait aussi penser à la sobriété nataliste ! Chaque année , la Terre doit abriter et nourrir l’équivalent d’une Allemagne de 80 millions supplémentaire , ce qui n’est pas sans conséquences !
    Pas seulement sur le plan agricole, mais tous les autres aspects économiques exigeant des ressources additionnelles !
    Et sur 12 ans , on compte 1 milliard d’habitants en plus , le huitième milliard sera confirmé dans une année environ !
    Quant au problème climatique, il devient secondaire quand on prend conscience de l’impact de la population humaine :
    On a bien ajouté 50% de CO2 dans l’atmosphère depuis la révolution industrielle, principalement depuis 60 ans , mais il faut relativiser ce chiffre parce que l’effet de serre progresse selon une courbe logarithmique qui nous donne une progression de 2.1 watts/m2 pour le CO2 et 1 watt/m2 pour les autres gaz ( rapport du NOAA) , soit 2 % de l’effet de serre naturel de 150 watts/m2 ! que l’on peut traduire en +0.55 °C selon la loi de Stefan-Boltzmann !
    La différence de température mesurée est aussi explicable par les variations naturelles et on sait que les cycles océaniques jouent un rôle important : dans les années 1910 et 1975, le cycle AMO avait apporté un peu de fraicheur , tandis que sa phase chaude 1990-2020 a amplifié l’augmentation de CO2 !
    La phase négative de l’AMO va s’annoncer dans quelques années puisque ce cycle a été identifié sur des milliers d’années …
    On ne peut donc pas simplement tirer une ligne droite et prédire des températures record pour la fin du siècle , la nature ne fonctionne pas ainsi !!!
    Nous avons donc assez de temps pour terminer la transition énergétique sans brandir des slogans absurdes de fin du monde …

    1. @H. Giot: “Il faudrait aussi penser à la sobriété nataliste”. C’est une vision qui ne prend en compte que la situation instantanée, mais qui demande à être envisagée avec un peu plus de recul et dans une perspective à plus long terme. Si l’on regarde non pas la situation instantanée mais les tendances “lourdes”, partout dans le monde les taux de natalité ont DEJA fortement chuté et la tendance s’accélère. Cette évolution a commencé dans les pays les plus développés, mais touche maintenant l’entier de la planète. Selon des experts démographes américains, au Niger pour prendre cet exemple, qui enregistrait 7 naissances par femme en 2017, le taux de fécondité descendra à 1,8 d’ici la fin du siècle. Les experts de l’ONU anticipent plus globalement une baisse importante de la fécondité dans toute l’Afrique, de même qu’en Asie (dans le reste du monde, c’est déjà le cas). Du simple point de vue de l’impact sur l’environnement et de la disponibilité des ressources, on peut d’ailleurs considérer heureux que la baisse du taux de natalité, qui ne permet déjà plus le simple renouvellement des générations dans certaines parties du monde, soit plus marquée dans les pays qui de loin consomment et polluent le plus; mais de toute manière le phénomène de décroissance va rapidement s’étendre au monde entier. Or il faut être conscient qu’une simple baisse de population de 2%/an, ce qui n’est pas énorme, conduit à presque 2/3 de diminution en 50 ans seulement. Cela peut a priori sembler une bonne chose mais imaginez les difficultés “d’ajustement” dans le cas d’une population suisse réduite à 1/3 en gros de ce qu’elle est aujourd’hui en à peine 50 ans, avec en plus un déficit, ce qui est beaucoup plus grave, de forces jeunes, étant donné que si on ne fait pas “disparaître” d’une manière ou d’une autre les générations qui sont déjà là et pour un certain temps encore, ce sont les jeunes que l’on n’aura pas mis au monde qui seront essentiellement la cause de cette décroissance et viendront à manquer. En caricaturant un peu, la situation actuelle est moins due à un excès de naissances qu’à un “déficit” de décès parmi les personnes plus âgées (dont je considère faire partie, ayant nettement dépassé l’espérance de vie qui aurait été la mienne si j’étais né au début du siècle passé; là est la source essentielle de la situation démographique actuelle). Une société ne peut fonctionner dans ces conditions. C’est un problème auquel la Chine doit faire face aujourd’hui en résultat de sa politique de “l’enfant unique” appliquée pendant de (trop?) nombreuses années. On ne parle pas pour rien de “pyramide des âges”, … mais une pyramide n’est stable que si sa base (les jeunes) est plus importante que sa pointe (les “vieux”); essayez de faire tenir une pyramide à l’envers! Il est vrai que ce problème, qui va devenir LE gros problème en tout cas au siècle prochain, est encore mal compris; on commence à peine à voir apparaître des articles d’experts de la question qui, à contre-courant de la doxa largement exprimée, tirent la sonnette d’alarme. L’inertie étant très grande dans ce domaine (ce qui explique la situation actuelle d’ailleurs), il faut être très prudent, une fois les conséquences catastrophiques d’un manque de forces jeunes devenues apparentes, il sera difficile de “corriger le tir” (voir l’exemple de la Chine aujourd’hui), et cela demandera en tout état de cause beaucoup de temps, avec une période très difficile à passer entretemps.

    2. Avez-vous la forme des pyramides des âges de pays développés? Et même de la Chine?
      Et de l’Amérique du Sud? du Japon? des USA? de l’Ex-URSS?
      Nous courrons vers une dépopulation importante, sauf en Afrique.
      Certains pays vont même voir un effondrement de la population d’ici 20-30 ans (Italie, Japon).
      Donc arrêtez avec votre concept de la démographie galopante.
      C’est un mythe qui a vécu.
      https://en.wikipedia.org/wiki/Demographics_of_the_world#/media/File:Countries_by_Birth_Rate_in_2017.svg

    3. La natalité est un faux problème dans la situation actuelle:
      1. le rythme de croissance ou décroissance démographique est de toute façon naturellement trop lent par rapport à la réduction nécessaire à court terme des émissions de CO2.
      2. les pays à forte croissance démographique sont pauvres et émettent énormément moins de CO2 que les pays riches.
      3. Il est fort probable que la croissance démographique cessera d’elle-même dans quelques décennies.
      4. Il est éthiquement douteux d’affirmer que sa propre vie et son propre confort matériel primerait sur les autres vies d’enfants à naître.

    4. @H. Giot: “Il faudrait aussi penser à la sobriété nataliste”. C’est une vision qui ne prend en compte que la situation instantanée, mais qui demande à être envisagée avec un peu plus de recul et dans une perspective à plus long terme. Si l’on regarde non pas la situation instantanée mais les tendances “lourdes”, partout dans le monde les taux de natalité ont DEJA fortement chuté et la tendance s’accélère. Cette évolution a commencé dans les pays les plus développés, mais touche maintenant l’entier de la planète. Selon des experts démographes américains, au Niger pour prendre cet exemple, qui enregistrait 7 naissances par femme en 2017, le taux de fécondité descendra à 1,8 d’ici la fin du siècle. Des experts de l’ONU prévoient plus globalement une baisse importante de la fécondité dans toute l’Afrique, de même qu’en Asie (dans le reste du monde, c’est déjà le cas). Du simple point de vue de l’impact sur l’environnement et de la disponibilité des ressources, on peut d’ailleurs considérer heureux que la baisse du taux de natalité, qui ne permet déjà plus le simple renouvellement des générations dans certaines parties du monde, soit plus marquée dans les pays qui de loin consomment et polluent le plus; mais de toute manière le phénomène de décroissance va rapidement s’étendre au monde entier. Or il faut être conscient qu’une simple baisse de population de 2%/an, ce qui n’est pas énorme, conduit à presque 2/3 de diminution en 50 ans seulement. Cela peut a priori sembler une bonne chose mais imaginez les difficultés “d’ajustement” dans le cas d’une population suisse réduite à 1/3 en gros de ce qu’elle est aujourd’hui en à peine 50 ans, avec en plus un déficit, ce qui est beaucoup plus grave, de forces jeunes, étant donné que si on ne fait pas “disparaître” d’une manière ou d’une autre les générations qui sont déjà là et pour un certain temps encore, ce sont les jeunes que l’on n’aura pas mis au monde qui seront essentiellement la cause de cette décroissance et viendront à manquer. En caricaturant un peu, la situation actuelle est moins due à un excès de naissances qu’à un “déficit” de décès parmi les personnes plus âgées (dont je considère faire partie, ayant nettement dépassé l’espérance de vie qui aurait été la mienne si j’étais né au début du siècle passé; là est la source essentielle de la situation démographique actuelle). Une société ne peut fonctionner dans ces conditions. C’est un problème auquel la Chine doit faire face aujourd’hui en résultat de sa politique de “l’enfant unique” appliquée pendant de (trop?) nombreuses années. On ne parle pas pour rien de “pyramide des âges”, … mais une pyramide n’est stable que si sa base (les jeunes) est plus importante que sa pointe (les “vieux”); difficile de faire tenir une pyramide à l’envers! Il est vrai que ce problème, qui va devenir LE gros problème en tout cas au siècle prochain, est encore mal compris; on commence à peine à voir apparaître des articles d’experts de la question qui, à contre-courant de la doxa largement exprimée, tirent la sonnette d’alarme. L’inertie étant très grande dans ce domaine (ce qui explique la situation actuelle d’ailleurs), il faut être très prudent, une fois les conséquences catastrophiques d’un manque de forces jeunes devenues apparentes, il sera difficile de “corriger le tir” (voir l’exemple de la Chine aujourd’hui), et cela demandera en tout état de cause beaucoup de temps, avec une période très difficile à passer entretemps.

  7. Il n’y a aucune incompatibilité entre croissance et écologie. Croître en économie veut dire produire plus. Et produire plus ne veut pas forcément dire polluer plus. Alors pourquoi arrêter la croissance? Vous allez me répondre avec l’argument classique « on ne peut pas croître infiniment dans un monde fini » oui mais on en est clairement pas encore là. Ce problème se posera peut-être mais dans des milliers d’années. On peu très bien continuer à utiliser les énergies de la terre (sans polluer) puis celle du Soleil et s’il le faut, l’espace. C’est un sophisme de dire qu’il faut arrêter la croissance pour sauver la terre.

  8. @H. Giot: “Il faudrait aussi penser à la sobriété nataliste”. C’est une vision qui ne prend en compte que la situation instantanée, mais qui demande à être envisagée avec un peu plus de recul et dans une perspective à plus long terme. Si l’on regarde non pas la situation instantanée mais les tendances “lourdes”, partout dans le monde les taux de natalité ont DEJA fortement chuté et la tendance s’accélère. Cette évolution a commencé dans les pays les plus développés, mais touche maintenant l’entier de la planète. Selon des experts démographes américains, au Niger pour prendre cet exemple, qui enregistrait 7 naissances par femme en 2017, le taux de fécondité descendra à 1,8 d’ici la fin du siècle. Les experts de l’ONU anticipent plus globalement une baisse importante de la fécondité dans toute l’Afrique, de même qu’en Asie (dans le reste du monde, c’est déjà le cas). Du simple point de vue de l’impact sur l’environnement et de la disponibilité des ressources, on peut d’ailleurs considérer heureux que la baisse du taux de natalité, qui ne permet déjà plus le simple renouvellement des générations dans certaines parties du monde, soit plus marquée dans les pays qui de loin consomment et polluent le plus; mais de toute manière le phénomène de décroissance va rapidement s’étendre au monde entier. Or il faut être conscient qu’une simple baisse de population de 2%/an, ce qui n’est pas énorme, conduit à presque 2/3 de diminution en 50 ans seulement. Cela peut a priori sembler une bonne chose mais imaginez les difficultés “d’ajustement” dans le cas d’une population suisse réduite à 1/3 en gros de ce qu’elle est aujourd’hui en à peine 50 ans, avec en plus un déficit, ce qui est beaucoup plus grave, de forces jeunes, étant donné que si on ne fait pas “disparaître” d’une manière ou d’une autre les générations qui sont déjà là et pour un certain temps encore, ce sont les jeunes que l’on n’aura pas mis au monde qui seront essentiellement la cause de cette décroissance et viendront à manquer. En caricaturant un peu, la situation actuelle est moins due à un excès de naissances qu’à un “déficit” de décès parmi les personnes plus âgées (dont je considère faire partie, ayant nettement dépassé l’espérance de vie qui aurait été la mienne si j’étais né au début du siècle passé; là est la source essentielle de la situation démographique actuelle). Une société ne peut fonctionner dans ces conditions. C’est un problème auquel la Chine doit faire face aujourd’hui en résultat de sa politique de “l’enfant unique” appliquée pendant de (trop?) nombreuses années. On ne parle pas pour rien de “pyramide des âges”, … mais une pyramide n’est stable que si sa base (les jeunes) est plus importante que sa pointe (les “vieux”); essayez de faire tenir une pyramide à l’envers! Il est vrai que ce problème, qui va devenir LE gros problème en tout cas au siècle prochain, est encore mal compris; on commence à peine à voir apparaître des articles d’experts de la question qui, à contre-courant de la doxa largement exprimée, tirent la sonnette d’alarme. L’inertie étant très grande dans ce domaine (ce qui explique la situation actuelle d’ailleurs), il faut être très prudent, une fois les conséquences catastrophiques d’un manque de forces jeunes devenues apparentes, il sera difficile de “corriger le tir” (voir l’exemple de la Chine aujourd’hui), et cela demandera en tout état de cause beaucoup de temps, avec une période très difficile à passer entretemps.

  9. La sobriété, c’est dans les films. Ce sera plus de centrales nucléaires sur la planète, parce que l’humain ne changera pas. Vous croyez qu’un pays pauvre arrivé à votre niveau de sobriété, va dire stop, on ne va pas plus loin ?! Vous n’aimez pas le nucléaire, moi non plus dans une région dense (Suisse), mais l’évidence est là.
    Il ne faut pas rêver, la fragilité de l’économie (voir les crashs et ses conséquences) empêche des actions fortes. La transition au tout électrique se fera sans grande sobriété.

    Ce n’est vraiment pas le CO2 qui m’inquiète, disons que l’occident diminue son impact, mais il est assez seul (que fait la Chine, l’Inde, …?), mais j’espère un changement. C’est l’augmentation de la population qui est le principal fléau du futur. La déforestation, ce n’est pas que de grandes entreprises, c’est aussi une population qui brûle pour cultiver.

    Quant à ces idées de partage, on le voit à l’église ou chez Disney. La réalité, est que la vision chrétienne occidentale n’est que occidentale. La Chine, l’Inde n’ont nullement envie de partage, et l’occident ne va certainement pas tendre la joue.

    Ce qui se joue, c’est une transition tout en étant en compétition mondiale. Et dans cette perspective, le fossé entre riche et pauvre va se creuser. Les crises poussent toujours à des révolutions technologiques, seules les riches participent à cette course. Ce sera des OGM adaptés à toutes sortes d’environnement (sec, humide, …), de nouveaux matériaux, etc.
    Je rappelle qu’en 70 ans, l’Homme volait à peine et a atterris sur la lune, ou en 50 ans, on est passé d’un calculateur primitif au début des ordi quantiques.

    La sobriété est une vision politique, basé sur une idéologie, comme les hippies, mais l’Humain veut vivre pleinement, pas comme un Hermite. Ma vision, c’est dans un premier temps, du renouvelable superposé à du nucléaire, point de restriction. Je mets ma main au feu que la sobriété n’existera pas.
    Le nucléaire, c’est cher ? Uniquement si on démonte les centrales, donc seulement en occident, ailleurs, elles ne seront pas démontés.

    On ne va pas vers plus de sobriété, mais plus de disparité entre des pays en compétions technologiques, et ceux qui ne peuvent pas rivaliser. La crise du CO2 révolutionne(ra) les technologies, et une fois le cirque de “L’Enfer en 2100” terminé, on parlera de la surpopulation qui est inquiétante.
    La surpopulation dans des pays désorganisés, et corrompus , sera plus mortelle que 3° de plus sur la planète (faim, violences, guerres,…).

    Le monde bisounours, c’est celui de Jésus, le Paradis, ici c’est la compétition entre gens qui ne s’aiment pas pour des raisons religieuses, politiques, ethniques. La haine ou l’amour ne se décide pas à l’ONU.
    L’ONU n’est en rien un gouvernement mondial qui a le pouvoir de faire de ce monde, un monde bisounours.

  10. Pourquoi ne passons nous pas tous, simplement, à une nourriture végétalienne ? Trois quart des terres agricoles sont utilisées pour l’élevage, une partie de ces terres pourrait être redue à la nature et l’autre partie être utilisée pour qu’on puisse avoir une plus grande autonomie alimentaire. On devrait acheter que de la nourriture végétalienne et locale.
    Pourquoi ne décidons nous pas tous de, simplement, poser la voiture. Avec un peu de volonté on peut facilement se déplacer à vélo, en bus, à pieds, en train….. ça demande juste des nouvelles habitudes.
    Voilà juste deux habitudes à prendre, qui pourraient réduire de manière considérable les émissions de CO2. Tout le monde peut les appliquer, ça ne coût rien, ça demande seulement un peu de courage.

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