Le sexe féminin est un atout de gouvernance politique

Ce dimanche nous connaîtrons la nouvelle composition du Grand Conseil et nous aurons les premières indications concernant celle du Conseil d’Etat valaisan et les chances, aussi minimes soient-elles, de voir une femme y être représentée.

 

Taux de succès des femmes reste inférieur à celui des hommes aux élections

Le Valais est un cancre en matière de représentation féminine avec seulement 19% de femmes siégeant au parlement cantonal. Il y a 4 ans, le nombre de candidates était de 27% . Les femmes ont donc un « taux de succès » inférieur aux hommes dans la compétition électorale. Cette année les femmes sont plus nombreuses et représentent 36% des candidatures. Mais on notera que les partis leur font davantage confiance pour la suppléance (40% des candidatures) que pour la députation (32% des candidatures). On peut ainsi espérer une légère augmentation, de quelques pourcents, de la représentation féminine mais pas d’avancée spectaculaire qui ferait remonter le Valais dans le classement intercantonal.

Il faut donner plus de place aux femmes pour qu’elles participent à la recherche de solutions adéquates aux problèmes qu’elles affrontent elles-mêmes. En suivant cette réflexion, le sexe devient un atout de gouvernance politique qu’il s’agit maintenant de mettre en avant.

Pour le Conseil d’Etat la situation s’annonce moins favorable: aucun des grands partis ne présente de femmes. On ne peut pas en faire le reproche au PS qui a été représenté ces 12 dernières années par une femme, Esther Waeber-Kalbermatten. Les autres grands partis, en particulier le PDC, n’ont pas été capables ou n’ont pas eu la volonté de trouver une femme pour accompagner leurs leaders. Seuls les Vert·e·s présentent deux femmes pour les deux parties linguistiques du canton, Magali Di Marco et Brigitte Wolf.

L’équité de représentation des régions et des langues est souvent soulignée comme une condition d’unité cantonale et une manière de respecter la diversité du canton. Ne faut-il pas demander la même équité et le même respect pour la moitié de la population, les femmes, qui souffrent toujours de nombreuses et importantes discriminations ?

Il serait temps que nos autorités s’emparent des inégalités qui pèsent sur la vie des femmes et qui constituent un frein à l’épanouissement général de notre société. Pour ce faire, il faut donner plus de place aux femmes au Grand Conseil et au Conseil d’Etat pour qu’elles participent à la recherche de solutions adéquates aux problèmes qu’elles affrontent elles-mêmes. En suivant cette réflexion, le sexe devient un atout de gouvernance politique qu’il s’agit maintenant de mettre en avant.

 

L’émancipation des femmes est un booster économique

Cette quête d’égalité n’est pas seulement – même si c’est primordial – une quête éthique. C’est aussi tout simplement du bon sens économique et social. En effet, on a démontré depuis longtemps que l’émancipation des femmes est un booster économique. Si les femmes étaient, par exemple, payées correctement, l’AVS serait en bien meilleure forme. Comme la majorité des travailleurs pauvres sont en fait des travailleuses, ce sont aussi nos besoins en aide sociale qui diminueraient. Plus encore, les entreprises, les instituts de recherche et les sociétés innovatrices réclament des solutions pour libérer les femmes du poids des tâches ménagères (qu’elles assument encore aux deux tiers). Ces employeurs ont compris qu’avec un marché du travail hostile aux femmes, ils étaient coupés de la moitié des forces de travail et des cerveaux.

Davantage de femmes au Grand Conseil et une représentation féminine au Conseil d’Etat valaisan : ce n’est pas une recette miracle, mais le gage d’une plus grande équité entre les genres et d’une plus grande disponibilité de la classe politique à trouver des solutions pour réduire les inégalités dont sont encore victimes les femmes.

Christophe Clivaz

Christophe Clivaz est le premier conseiller national vert valaisan. Il a été auparavant député (2013-2016) et conseiller municipal à Sion (2009-2019). Politologue de formation (Dr. en administration publique), il s'est spécialisé dans l'étude du tourisme alpin. Il est professeur associé à mi-temps à l'Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne, sur le site de Sion.

Une réponse à “Le sexe féminin est un atout de gouvernance politique

  1. D’accord avec vous, les femmes sont indispensables à tous les échelons.

    En même temps, il ne faut pas être dupe, les femmes qui réussissent sont souvent pire que les hommes.

    Récemment, la brillante Doris clame que, grâce aux femmes, la Suisse est sortie du nucléaire, bon, aucun doute.

    Mais un/une CF qui, outre toucher une retraitre annuelle à cinq chiffres, accepte encore des mandats pour sa notoriété ne peut pas avoir ma sympathie.

    Il y a un moment où les règles doivent être posées.
    Et c’est valable pour tous et quel que soit leur parti.

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