Des milliards pour une menace non identifiée

En 2014, les Suisse.sse.s ont dit non à l’achat de Gripens pour 3,1 milliards de francs. Le Conseil fédéral et le parlement proposent aujourd’hui l’achat de nouveau avions de combat pour 6 milliards de francs.  L’enveloppe pourrait même se monter à 24 milliards, d’après plusieurs experts, avec les frais d’exploitation, d’entretien et de modernisation des avions. Y aurait-il aujourd’hui une raison pour que le peuple change d’avis et opte pour un achat aussi démesuré? Quelle est la menace?


« Attaque peu probable » selon le Conseil Fédéral

En Suisse, par définition, les avions de combats sont destinés à défendre notre territoire ou collaborer avec les forces aériennes des pays voisins, en cas d’attaque militaire. Or, Le Conseil fédéral reconnaît lui-même, dans son dernier Rapport sur la sécurité de la suisse de 2016, que la probabilité d’une telle attaque est quasi nulle : « Globalement, on peut affirmer qu’il est peu probable que la Suisse soit directement menacée par une attaque armée, que ce soit au sens traditionnel du terme ou sous une forme non conventionnelle, au cours des années à venir. On ne peut identifier aucun État ni aucun groupe qui dispose des capacités pour attaquer la Suisse par des moyens militaires et qui manifeste également l’intention de le faire. » (p. 36).

Par ailleurs, la Suisse est déjà dotée d’une défense aérienne, qui peut encore fonctionner de manière efficace. Elle vient d’ailleurs d’investir près d’un milliard de francs dans la modernisation des FA-18 actuels, qui pourront ainsi être opérationnels jusqu’en 2035 au moins. Elle n’a donc pas besoin de nouveaux avions de luxe.

Le Conseil fédéral le reconnaît lui-même, dans son dernier Rapport sur la sécurité de la suisse de 2016: la probabilité d’une telle attaque est quasi nulle

La preuve, lors de la votation de 2014, on nous disait qu’après 5000 heures de vol, les FA-18 étaient bons pour la casse. Suite au refus du peuple, ces mêmes FA-18 pouvaient tout d’un coup miraculeusement voler jusqu’à 6000 heures. Le Canada, qui a acheté des FA-18 avant la Suisse, prévoit de faire voler ces avions jusqu’à 8000 heures au moins.


Des milliards pour une menace non identifiée

Cet arrêté fédéral pour lequel nous devons voter est de plus un véritable chèque en blanc : la population votera sans connaître ni le nombre, ni le type d’avion et encore moins le nom du constructeur et son pays d’origine. Et le timing n’est vraiment pas le bon.

Est-il logique que la Suisse investisse des milliards pour parer à une menace non identifiée? Ne devrait-elle pas concentrer ses ressources pour répondre aux véritables menaces de ces prochaines décennies? Les cyber-attaques, les épidémies, les black-out énergétiques ou la crise climatique. Il va falloir déployer des moyens pour s’en protéger! Car contrairement à ce que prétendent les partisans de cet achat, ces 6 milliards ne sont pas dévolus au département militaire. Le parlement a le pouvoir de demander une nouvelle répartition du budget.

La Suisse doit concentrer ses ressources pour répondre aux véritables menaces de ces prochaines décennies: les cyber-attaques, les épidémies, les black-out énergétiques ou la crise climatique.

Je le vois tous les jours au Parlement : les demandes de soutien pour des places de travail mises en péril par la crise du COVID-19 viennent de toutes les branches économiques. Et ce alors même que cette crise va fortement impacter les recettes fiscales et donc la capacité des collectivités publiques à soutenir l’économie. La priorité est au sauvetage de la prospérité de la Suisse et à la transition écologique, pas à l’achat d’avions de combat !

Christophe Clivaz

Christophe Clivaz est le premier conseiller national vert valaisan. Il a été auparavant député (2013-2016) et conseiller municipal à Sion (2009-2019). Politologue de formation (Dr. en administration publique), il s'est spécialisé dans l'étude du tourisme alpin. Il est professeur associé à mi-temps à l'Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne, sur le site de Sion.

22 réponses à “Des milliards pour une menace non identifiée

  1. Il est peu probable que la Suisse soit directement attaquée. Soit, mais c’est un peu court. Le contrôle de l’espace aérien ne se limite pas au combat. Il faut prendre en compte son utilisation potentielle par d’autres pays comme corridor de passage pour des interventions militaires en d’autres lieux. Cela s’est produit, par exemple lorsque certains pays ont souhaité prendre le raccourci aérien suisse pour leurs opérations de “Peacekeeping”, respectivement de “Peace Enforcement”, lors des conflits dans les Balkans. Or, la situation, rien qu’en Europe, est loin d’être stabilisée, Turquie et Grèce se font face, pour ne pas parler du Moyen-Orient. Ne pas maîtriser son espace aérien, c’est laisser la place à qui trouvera utile de l’emprunter, quel qu’en soit le but. Il serait plus juste d’appeler ces avions des “intercepteurs”, aptes au combat. La neutralité impose que nous soyons prêts à la défendre, aussi faut-il s’en donner les moyens.

  2. Cher Monsieur,

    Vous citez le rapport de sécurité 2016, sauf qu’il a été mis à jour en 2020 et visiblement vous faites une interprétation particlièrement personnelle. En ce qui cocnerne la situation internationale, entre les tensions greco-turques, en Asie-Pacifique, le conflit en Libye, Arabie-Saoudite et le Yemen, la Syrie sans oublier les violations d’espaces aériens à répétition en centre-europe par les Russes, il n’y pas besoin d’être un expert pour comprendre que les rosques sont bien Là!

    Vou parlez de cyber-attaques, justement les avions de combat modernes sont des vecteurs de cyberguerre ( neutralisation de la Crimée par les Sukhoi Su-30SM). l’avion de combat moderne est en soi le lien entre les attaques physiques et non physiques. l’avion de comabt est devenu indissociable de la cyberguerre.

    En ce qui concerne les besoins économiques l’argent investi permettra de donner un nouveau souffle à l’industrie avec des emplois, donc des cotisations AVS et un retour en termes d’impôts. C’est ainsi que l’argent travail pour le bien de la communauté. En l’occurrence, des affaires compensatoires sont prévues pour l’achat des nouveaux avions : les entreprises étrangères qui se verront confier des mandats devront compenser 60% de la valeur contractuelle par l’octroi de mandats en Suisse, dont 20% directement et 40% indirectement dans des domaines liés à la sécurité. Afin de garantir que toutes les régions y trouvent leur compte, une répartition est fixée : 65% en Suisse alémanique, 30% en Suisse romande et 5% en Suisse italienne. Ces affaires compensatoires permettront des transferts de savoir technologique en faveur des entreprises suisses, ainsi qu’un accès pour ces dernières à de nouveaux marchés étrangers. Les participations industrielles sont une garantie pour chaque compétence et sont de ce fait dans l’intérêt de la politique de sécurité.

    Pour toutes ces raisons et bien d’autres, se sera un OUI le 27 septembre!

  3. La meilleure façon d’éviter un acte d’agression est la non-violence.
    En l’absence de toute forme d’hostilité, il n’y a pas de champ pour un acte violent.

    Dans l’hypothèse, où la non-violence ne soit pas retenue comme solution, il faut adopter
    l’arme qui fait toujours la différence, soit l’intelligence.

    En 2002, une énorme simulation de conflit, MIllenium Challenge, a été mise sur pied par l’armée américaine. Il s’agissait de démontrer à l’avance leur suprématie en cas de conflit avec l’Iran.

    Pour diriger les opérations militaires du camp représentant l’Iran, un lieutenant général retraité des Marines, Van Riper, fut choisi. On lui donna la garantie que les opérations ne seraient en aucun cas
    “truquées”, précision nécessaire pour Van Riper qui avait déjà été roulé dans la farine au cours d’un exercice antérieur.

    Début des opérations, show grandiose du camp américain, ultimatum et tout le cirque habituel.
    Van Riper, penseur non traditionnel, vif d’esprit, coula la principale force de frappe du camp USA
    dans la première heure de conflit… Et ceci en se servant de moyens passant pour obsolètes, genre signaux à vue, communication par motocyclettes, bateau de pêche à la manoeuvre…

    Ayant choisi des moyens simples et une structure de commandement très légère et proche de l’action, il pouvait faire exécuter ou hanger ses ordres beaucoup plus vite que la lourde structure du camp opposé.

    Au prétexte que l’exercice était prévu sur 14 jours, la garantie de non trucage est tombée et le camp us a en quelque sorte ressuscité les navires coulés et les hommes éliminés. Et pour être bien certains de s’imposer (nécessité militaire et commerciale), le camp Iran s’est vu distribuer les ordres afin que la suite garantisse une victoire us.

    Moralité : des moyens asymétriques, des chefs ayant la capacité de penser hors norme ont le dessus sur les moyens les plus sophistiqués du monde.

    J’ai pas vu les militaristes beaucoup évoquer cet épisode et d’autres similaires.

  4. Je voterai oui pour ces 3 raisons :
    1) Le coût n’est pas un argument, car l’UE n’acceptera jamais qu’il y ait un espace aérien non surveillé au milieu de leur territoire. L’UE surveillera donc notre ciel et nous en fera payer le prix, et ce ne sera pas un prix d’ami. Au moins, l’enveloppe qui peut effectivement se monter à 24 milliards sera essentiellement destinée aux entreprises et salariés suisses (contrairement avec les Gripens), ce qui n’est pas le cas avec l’argent donné à l’UE dont on ne reverra pas la couleur.

    2) Puisque notre ciel sera sous le contrôle de l’UE, ils pourront y effectuer autant de patrouilles et d’exercices qu’ils le souhaiteront, impliquant nuisances sonores et pollution, sans qu’on n’ait notre mot à dire. Et en plus, on payera la facture.

    3) L’achat de nouveaux avions de combats nous offre une opportunité diplomatique dans le cadre des futures négociations avec l’UE, notamment avec la France. Viola Amherd a effectivement dit que le choix du modèle se portera à la fois sur la question technique de l’avion et sur la relation diplomatique avec le pays constructeur. La Suisse aura ici une bonne carte à jouer pour “le sauvetage de la prospérité de la Suisse”.

    En fin de compte, la question se porte plus sur l’aspect de souveraineté de la Suisse vis-à-vis de l’UE que sur la question de l’utilité des avions de combat face aux menaces “identifiables”.
    Je mets des guillemets à “identifiables”, car étrangement, il y a une année, le mot “épidémie” n’apparaissait pas dans le champ lexical des menaces à haut risque. Viola Amherd (encore elle) a d’ailleurs déclaré qu’elle aurait passé pour une folle et n’aurait jamais été élue au CF si elle avait dit que l’urgence c’était de se préparer à une menace imminente d’une épidémie.
    Et depuis le COVID-19, c’était en fait tout à coup une évidence pour les Verts : les autoproclamés experts en matière de sécurité nationale… qui veulent abolir l’armée.

    D’ailleurs à propos de diplomatie et de menace “identifiable” : la Grèce vient d’acheter à la France en URGENCE 18 avions de combat, 4 frégates, 4 hélicoptères, + recruter 15’000 soldats supplémentaires afin de réagir aux provocations de Erdogan :
    – inimaginable il y a encore un mois qu’il y ait, entre des pays membres de l’OTAN, une tension qui va jusqu’à l’emploi de forces militaires.
    – la Grèce a choisi d’acheter en France, qui, contrairement aux USA, apporte un soutien inconditionnel à la Grèce.

    1. “’UE n’acceptera jamais qu’il y ait un espace aérien non surveillé au milieu de leur territoire”

      Pour le moment la notion d’état de droit prime en Europe, l’UE ne peut pas décréter que des frontières ne lui plaisent pas et patrouiller notre ciel.

      D’autre part d’où surgiraient des avions ennemis pour l’UE ? Avant de parvenir dans notre espace aérien ces hypothétiques avions doivent traverser plusieurs états européens. Donc l’argument de la nécessité de surveiller l’espace aérien suisse devient fallacieux, si le souci concerne un agresseur hors sol européen.

      Si c ‘est pour surveiller les avions suisses, c’est avec grand plaisir qu’on peut les informer de notre accord pour ne plus disposer d’aucun avion de combat.

      Si l’hypothèse est que la notion de droit ne s’applique plus et qu’il vaut mieux apaiser l’ogre voisin, c’est une très mauvaise idée: l’histoire pas si ancienne nous a appris que la notion d’apaisement ne marche pas. Dans ce cas de figure, on doit se faire respecter, ce qui n’est pas compatible avec la notion de “céder sous le chantage”.

    2. “Et depuis le COVID-19, c’était en fait tout à coup une évidence pour les Verts : les autoproclamés experts en matière de sécurité nationale… qui veulent abolir l’armée.”

      Sous un angle purement logique et éthique, la position des autoproclamés experts en matière de sécurité nationale, est bien la bonne : pour éviter de manière collective de subir des actes de violence, il faut éviter d’en commettre de manière collective, loi du karma. En l’absence de toute trace d’agressivité, on ne peut pas subir une agression.

      On en est loin, mais il faut bien commencer et comme disent les africains, le meilleur moment d’appliquer une bonne idée c’était il y a 20 ans. Le 2ème meilleur moment c’est maintenant.

  5. Merci pour votre blog. On se sent un peu moins seul car, vu les sondages, il est probable que nous gaspillons une précieuse somme dans un contexte économique difficile. Nous risquons de le payer très cher socialement surtout en cas de baisse des rentrées fiscales due au recul du PIB.

    Je pense que beaucoup de gens confondent ce vote avec un vote pour/contre l’armée alors que ce n’est pas le cas au contraire. Il faudrait transformer la communication du “non aux avions de combat” en “pour une armée plus forte car adaptée aux dangers et technologies actuels”.

    De plus, émotionnellement, c’est rassurant car une attaque physique est plus parlante que d’autres menaces même si sa probabilité est quasi nulle. La notion de cyber-attaque et d’utilisation de drônes, que ce soit par des terroristes ou une puissance étrangère, reste un concept très abstrait pour les non-spécialistes qui n’ont pas eu la chance de suivre de près l’évolution technologique exponentielle ces dernières années.

    De plus, d’un point de vue budgétaire, il faut toujours faire passer les projets peu utiles en priorité car les crédits supplémentaires pour les achats indispensables ne pourront pas être refusés lorsqu’un danger déjà connu sera perçu comme trop important (technique déjà utilisée lors de la crise sanitaire).

    La position du Conseil Fédéral est peut-être aussi influencée par les fameuses affaires compensatoires (qui avaient finalement déjà déçu pour le FA/18) ou des pressions diplomatiques. Il est d’ailleurs possible que nous rachetions des avions américains car la balance du commerce est sous surveillance (nous allons donc pouvoir à nouveau participer à renflouer la dette américaine avec nos impôts fédéraux).

    Dans tous les cas, comme vous le mentionnez, chaque utilisation de ces appareils devra d’abord être soumise à l’approbation du pays fournisseur. Donc, nous ne serons jamais vraiment “propriétaires” de ces jets (sauf pour les frais d’entretien).

    J’avais voté “oui” pour les FA/18 il y a bien longtemps mais aujourd’hui, il y a beaucoup trop d’incertitudes géopolitiques contre lesquelles des nouveaux avions de combat seront peu utiles. La crise actuelle n’est pas terminée et ses conséquences sous-estimées. Attendre encore un ou deux ans de plus ne nous mettra pas en danger mais nous permettrait de faire un choix plus judicieux pour une armée plus forte.

    Je voterai donc “non” à ce crédit afin que que le Conseil Fédéral puisse nous faire rapidement une proposition de meilleure qualité pour notre pays.

  6. J’ai pris connaissance avec amusement du temps de mise en oeuvre avant décollage
    de nos intercepteurs : 15 minutes.
    Donc des avions survolant la Suisse à 2400km/h l’auront largement quittée avant que
    les intercepteurs n’aient eu le temps de décoller. Si ils ont un peu le sens de l’humour
    ils survolent une 2ème fois sans souci, parce que c’est pas tout de décoller, faut encore
    atteindre la vitesse qui permette l’interception et le lieu d’interception…

    Nombre d’intercepteurs à disposition la nuit : 2 à partir de la fin de l’année

    Souhaitons que nos envahisseurs ne viennent pas trop nombreux !

    Je suggère l’engagement de 600 diplomates de carrière, à vie,
    en lieu et place. Vous imaginez l’effet ?

  7. Ali Baba et les 40 coucous!

    Les arguments de mauvaise foi des ·souverainistes· ne manquent pas de piquant:

    – Il y a un trou au milieu de l’Europe, sans defense …
    – Acheter des avions est beneficiaire a l’AVS…
    – La guerre est a nos portes…
    – Les avions servent a contrer les cyberattaques…
    – La Grece achete des avions, alors qu’elle croule sous les dettes pretees par l’UE, a quoi sert donc l’OTAN?

    Aucun n’est recevable, pour qui est de bonne foi, sauf pour les marchands d’armes!
    Le seul qui aurait pu etre plausible, aurait ete une contrepartie avec l’Europe, mais comme si la Suisse n’en faisait deja pas assez (Tunnels, milliard de cohesion, etc).

  8. Ensuite, l’ennui quand on a besoin de 15 minutes pour décoller, c’est évidemment si
    dans l’intervalle la force ennemie a pris le contrôle de l’espace aérien. On voit plus trop
    bien comment décoller sans retrouver le sol au même instant.

    Je me suis dit, ils doivent compte sur un système sol-air de missiles pour garder le contrôle
    de l’espace aérien. Et, effectivement je vois un achat planifié pour 2 milliards d’ici quelques années.

    Avec ce montant, je pense qu’on pourra s’offrir peut-être 3 batteries Patriot.
    Question : combien de temps faut-il à quelques centaines d’avions pour anéantir 3 batteries ?
    2ème question : miraculeusement , vous arrivez à faire décoller vos quelques intercepteurs; à 1 contre 50 ou 100, vous leur donnez quelle probabilité de rentrer au hangar ?

    Si on veut croiser le gant avec Cassius Clay, vaut mieux avoir le même gabarit
    ou comme on disait à l’époque, on peut gagner contre Bobby Fischer, il faut juste
    choisir de jouer à autre chose qu’aux échecs.

    En général, si on veut s’imposer dans quoi que ce soit il faut mettre en avant ses meilleurs atouts.
    Les notres sont pas à trouver dans ce domaine. Mais par chance, l’intelligence prime encore sur
    la force brute.

    En Afghanistan, le lion du Panchir, Massoud a résisté à l’armée russe.
    Effectifs à disposition de Massoud : en 1980 – 1000 hommes, en 1984 – 5000 hommes en 1989 – 13000 hommes. Il n’a pas acheté ses armes, 80 % des armes saisies aux russes.
    7 offensives majeures russes sur la vallée qui lui servait de retraite, aucune n’a réussi…
    dommage qu’il ne soit plus parmi nous, parce que les montagnes, les vallées, les rivières et les plaines, il connaissait assez bien.
    A la question de savoir comment il avait fait la différence, il a répondu la connaissance du terrain, la ténacité et le courage

    1. “2ème question : miraculeusement , vous arrivez à faire décoller vos quelques intercepteurs; à 1 contre 50 ou 100, vous leur donnez quelle probabilité de rentrer au hangar ?”

      Un pays sans défense aérienne, n’importe quelle puissance militaire peut y envoyer 5 avions pour y semer la zizanie.
      Un pays doté de 20 avions de combat oblige l’assaillant de prévoir 100 avions pour que la mission soit menée sans faire de pertes. Ce n’est pas à la portée de toutes les armées d’avoir 100 avions, et il y a intérêt à ce que la mission vaille la peine pour y investir autant de forces, même pour les USA. Vos références historiques appuient ce principe.

      1. Objection: l’objectif d’un agresseur n’est en principe pas en priorité de ne pas avoir de perte, mais plutôt d’occuper un territoire en usant de sa force. Pourquoi craindraient-ils de perdre quelques avions pour se saisir de notre territoire ?

        Les références historiques montrent souvent des conflits avec des forces de même ordre de grandeur. Et dans le cas que vous citez, à 5 contre 1, je vois mal un stratège se faire beaucoup
        de souci. De plus faut les avoir les 20 avions, je vous rappelle que nous en avons 2 de disponibles durant la nuit, et seulement après 15 minutes de délai.

        1. “l’objectif d’un agresseur n’est en principe pas en priorité de ne pas avoir de perte”
          => ça dépend le régime qui lance l’offensive. Pour la France, le Royaume-Uni ou les USA, oui c’est l’objectif premier de ne pas faire de perte.

          “Pourquoi craindraient-ils de perdre quelques avions pour se saisir de notre territoire ?”
          => Il faudra autre chose que des avions pour se saisir d’un territoire. Et occuper un territoire n’est pas forcément l’objectif d’un agresseur.

          “Les références historiques montrent souvent des conflits avec des forces de même ordre de grandeur. Et dans le cas que vous citez, à 5 contre 1, je vois mal un stratège se faire beaucoup”
          => Cela dépend à nouveau de l’objectif de l’agresseur, et notamment celui du défenseur.
          A 5 contre 1, le défenseur ne va effectivement pas se déployer pour affronter une force 5x plus grande (il restera caché). Par contre il oblige l’agresseur de devoir quand même déployer 5x fois plus d’armée pour parvenir à ses fins, ce qui a un coût très élevé par rapport à ce que l’objectif peut rapporter. Si l’agresseur n’envoie par contre pas suffisamment d’armée, alors le défenseur l’affrontera, ce qui explique pourquoi dans les références historiques on trouve souvent des conflits avec des forces de même ordre de grandeur.

          “De plus faut les avoir les 20 avions, je vous rappelle que nous en avons 2 de disponibles durant la nuit, et seulement après 15 minutes de délai.”
          => En temps de paix oui. En temps de mobilisation c’est différent. Donc à moins d’un Blitzkrieg…

      2. Et en réalité, il n’y a pas un seul pays en ce moment qui pourrait tenter de porter atteinte à notre liberté, parce qu’il faudrait non seulement prendre le dessus avec la Suisse, mais certainement se voir confronté à tous les moyens européens, ce qui implique des moyens gigantesques. Etre au coeur de la géographie européenne est assez confortable sous un angle sécuritaire.

        Les chinois sont trop loin et les russes ont trouvé bien mieux avec leurs hôtels de luxe truffés de caméras pilotées depuis des locaux exclusivement accessibles par leurs services. Ils ont même exporté le principe en Italie. Ils ont accueilli à bras ouverts un ministre anglais qui a eu l’élégance de se débarrasser volontairement de son service de sécurité, pour mieux faire connaissance, je présume. Curieusement , depuis ce séjour, il a adopté les mêmes positions que Trump.

        1. Je n’ai jamais prétendu le contraire, je ne faisais que répondre à vos suggestions et hypothèses en cas de mobilisation militaire de nos avions de combat.

          Les arguments dont j’ai fait part ne traitent que de la question de souveraineté, notamment au sujet de la police aérienne. Le débat est purement idéologique.

          1. Si vous acceptez l’argument qu’en réaiité il n’y a aucun pays en ce moment qui pourrait tenter de porter atteinte à notre liberté, pourquoi acheter ces avions ?

          2. Parce que je préfère que ce soit nos avions qui patrouillent notre ciel que des avions d’un autre pays.

            S’il est vrai que pour le moment le danger d’une atteinte à nos libertés par conflits armés est inexistant, ce ne sera peut-être pas pareil dans 30 ans. Il serait contre-productif de jeter à la poubelle tout un savoir-faire pour s’économiser quelques années de sécurité et devoir ensuite tout réinvestir en urgence en cas de menace plus sérieuse.

  9. En 1976, opération Entebbe. Les israeliens ont un gros problème, suite au piratage d’un avion de ligne détourné et immobilisé en terrain hostile, Entebbe.
    1 avion, 100 commandos, une opération impensable, on survole tous les états arabes, direction l’Afrique, sous le feu de l’armée d’Amin Dada (sauf erreur), ils libèrent plus de 200 otages et retour à la maison.
    1 seul commando mort. plus de 200 otages libérés.

    En 1973, Ehud Barak a un problème il doit se rendre au liban du sud pour s’occuper des terroristes qui ont sévi à Munich. Solution : lui et son groupe de spécialistes en infiltration, déguisés en femmes…s’introduisent au Liban depuis une plage.

    Nathan Sharansky a un problème, il est prisonnier du kgb. Il n’a jamais accepté d’exécuter un seul ordre du kgb. Viens le jour de sa libération, les hommes du kgb lui ordonnent de “marcher droit de l’avion à la ligne de démarcation de la frontière à Berlin” . Sharansky, fidèle à ses principes se dirige en zigzag et en sautillant jusqu’à la frontière. Grâce à ce caractère, il est devenu ministre dans son pays d’exil.

    Le point commun de ces 3 cas : tous très mal barrés au départ, et différence grâce aux qualités humaines.

  10. Enfin et dernier message, la détermiination

    2 juin 1967, les Etats-Unis mettent l’embargo sur les livraisons d’armes à Israel.
    Ils sont morts, les israeliens normalement. Les égyptiens viennent de bloquer une
    issue maritime et se montrent menaçants, passent outre aux avertissements israeliens.

    Plus d’armes et des ennemis prêts à leur sauter à la gorge.
    Israel, déclenche les opérations contre l’Egypte et ses alliés et coule un gros navire américain , faut oser !
    les américains comprennent le message et rétablissent les livraisons.

    Ca s’appelle la détermination.

    1. Ah quand même. Vous êtes sérieux ? 1967 ? 1973 ? 1976 ? Israel ? Couler une bateau américain ? On est en 2020: les jets de combats sont contrôlés par les fournisseurs…. donc peu de chance de les utiliser sans leur accord. Si l’Europe ne peut défendre et que des avions ennemis arrivent en Suisse alors c’est pas une dizaine d’avions qui vont changer la donne. Il vaudra mieux ne pas les faire décoller …

      Concernant les autres menaces, des terroristes peuvent trouver pas mal de gadgets sur le darkweb contre lesquels nos futurs avions de luxe ne pourront pas grand chose. Une cyberattaque est encore plus efficace et notre pays serait totalement paralysé en quelques heures: c’est ça la détermination !

  11. 24 milliards dans des avions mais 10 % de baisse de revenu net mensuel des infirmières à Genève en 2021. On est donc prêt à affronter la 2ème vague. Pas sûr que les applaudissements suffisent cette fois-ci…

  12. 30.09.2020, TJ de France 2 avec la délicieuse Sophie Lapix (elle semble toujours revenir des Caraïbes).

    Un jet fait péter les vitres de Paris (ou Lyon) pour passer le mur du son à courir derrière un avion sans réponse.
    Oui il fallait aller plus que vite, à l’heure informatique.

    Résultat, l’avion est un coucou de 4 passagers…!

    On ne peut quand même pas imaginer que la pub, payée par Dassault, s’adresse à la Suisse et ses 50.1% de policiers du ciel
    🙂

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