Qu’attendre d’un chasseur de têtes … ou pas !

Je vais vous confier un secret : le chasseur de têtes peut donner l’impression qu’il ne sait plus où donner de la tête. Ce métier passionnant allie la gestion de son réseau, l’analyse des entreprises, la validation des descriptions de fonction, l’évaluation et la sélection des candidats et les conseils. Le recruteur doit ainsi arbitrer son temps entre les recherches à effectuer pour ses clients, la rencontre des candidats dont le profil pourrait être intéressant pour un futur mandat, sans oublier de suivre les candidats placés, de prospecter des mandataires potentiels et d’avoir un œil sur les nouvelles tendances du marché. Ces multiples préoccupations déconcertent parfois les candidats qui s’imaginent le spécialiste à leur écoute totalement concentré sur leur seul avenir.

Essayons de décrire ce que vous pouvez attendre d’un chasseur de têtes, et ceci en fonction de votre situation personnelle.

Vous êtes en recherche active

Vous êtes entre deux emplois, et votre priorité est de retrouver dans un délai raisonnable une activité professionnelle adéquate. Dans ce cas de figure, vous êtes à 100% dédié à votre recherche, en répondant à des annonces, en travaillant votre réseau et en entretenant le contact avec des cabinets de recrutement. Durant cette période, il ne faut pas oublier qu’il faut que, dans le même espace temporel, le consultant en recrutement dispose d’un poste adapté à vos compétences. Malgré toute sa bonne volonté, s’il n’a rien d’adéquat dans son pipeline, il ne pourra pas inventer des jobs parfaits pour vous. Dès lors, organiser une rencontre ne fera qu’encombrer son agenda et le vôtre. Le moyen le plus rapide et le plus efficace d’entrer dans le viseur du chasseur de têtes est d’avoir un contact téléphonique au cours duquel vous expliquerez vos axes de recherches (postes, entreprises, secteurs géographiques, fourchette salariale). Et comme nous vivons au XXIième siècle, confirmez ensuite les points de la discussion par mail. Ainsi vous figurerez dans le radar du recruteur, qui ne manquera pas de vous appeler, et de prendre l’initiative d’une rencontre lorsqu’il aura quelque chose de concret à vous proposer. N’oubliez pas de l’informer, par courtoisie, si vos recherches aboutissent.

Vous êtes en poste mais commencez à avoir un œil ouvert

Dans ce cas, le momentum n’est pas le même. Vous êtes dans la position d’un conducteur qui est content de sa voiture, mais commence à regarder les nouvelles offres ou à se renseigner sur les conditions de reprise et les promotions. Ici, ce sont les circonstances et les opportunités qui vont jouer un rôle primordial. Le temps n’a pas la même importance, car votre horizon de changement se situe en général entre 12 et 24 mois. On peut considérer que les paramètres à communiquer au chasseur de têtes restent les mêmes (les axes d’évolution, le type d’entreprise, les aspects géographiques et salariaux). En revanche, un entretien sera plus performant, car le consultant pourra challenger certaines de vos attentes, vous conseiller sur une formation complémentaire ou vous renseigner précisément sur les évolutions salariales actuelles. Vous pourrez ainsi créer ou raviver un lien de confiance. Choisissez un chasseur de têtes qui est actif dans votre domaine de compétences. Il suffit de demander à vos amis ou collègues de vous donner deux ou trois noms de cabinets spécialisés dans votre industrie. Contactez en priorité celui qui est cité le plus souvent.

Le chasseur n’a pas toutes les réponses

Quelle que soit votre situation professionnelle, sachez que la moyenne des postes repourvus par des intermédiaires se situe entre 15 et 20%. Ce pourcentage, non négligeable, indique qu’il serait peu raisonnable de se priver des autres canaux, principalement le réseau, le “bouche à oreilles” et les annonces (jobboards ou sites des entreprises). A vous d’optimiser l’énergie mise dans vos recherches entre les intermédiaires, les annonces et le réseau. Se contenter d’envoyer votre dossier à trois recruteurs, fussent-ils particulièrement réputés, et attendre n’est pas la meilleure voie du succès.

Christophe ANDREAE

[email protected]

https://www.linkedin.com/in/christopheandreae/

 

Christophe Andreae

Depuis plus de 20 ans, Christophe Andreae exerce le métier de chasseur de têtes, avec un accent plus particulier sur les métiers technologiques, tant pour les experts que pour les cadres. Il est en contact permanent avec des sociétés qui recherchent des talents, des candidats qui veulent faire évoluer leur carrière et des conseil d'administrations.

2 réponses à “Qu’attendre d’un chasseur de têtes … ou pas !

  1. Monsieur,
    Vos articles dépeignent le métier de «chasseur de tête» d’une manière fausse !
    Dans la description de ce métier vous semblez décrire votre activité qui est visiblement plus proche de la compétence d’une agence de placement mais cela ne peut refléter la réalité du métier de « chasseur de tête ».
    Comment pouvez-vous édictez une règle « Contactez en priorité celui qui est cité le plus souvent » ?
    Je me permets d’affirmer que c’est une ineptie, car comme vous devriez le savoir si vous êtes un chasseur de tête et non pas « placeur » d’une agence de placement, c’est le chasseur de tête qui « chasse » un candidat et non pas l’inverse !
    J’insiste sur ce point, car un « chasseur de tête » ne travaille pas pour un candidat mais pour un client (entreprise).
    Il est bien entendu qu’il garde en mémoire certains profils « remarquables », mais il doit à tout moment rechercher un candidat et le convaincre de sa proposition de rejoindre une autre entreprise. De plus la « validité » des informations d’un CV ne dépasse pas 6 mois, et en 6 mois il peut se passer pas mal de chose …
    Je vous laisse méditer cette remarque : le lapin choisit rarement son chasseur !

    1. Merci pour votre remarque, et désolé pour le délai de réponse.
      Vous avez parfaitement raison : On travaille toujours pour une entreprise, vu que c’est elle qui paie nos
      honoraires, et JAMAIS le candidat.
      En qualité de chasseur de têtes (si si j’insiste), bien évidemment on doit “chasser”, et convaincre les candidats à
      relever un nouveau défi. Mais je ne peux que recommander aux candidats de se faire connaître auprès de cabinets de recrutement,
      surtout si ils sont spécialisés.
      Au plaisir de continuer à échanger avec vous
      C. Andreae

Les commentaires sont clos.