Les choses ne traînent pas à l’Union Africaine (UA) qui s’était réunie les 28-29 janvier en Assemblée générale à Addis Abeba (voir blog LT) et avait élu l’efficace Paul Kagame comme président. Les 54 chefs d’Etat et de gouvernement du continent se réunissent ce 21 mars à Kigali au Rwanda pour signer un traité instituant une zone de libre-échange continentale (Ziec). Mais le Nigeria, 190 millions d’habitants, probablement sous pression de syndicats et de milieux d’affaires, n’en fait pas partie. Pour le moment sans doute.
Il y a 20 ans que cette idée d’instaurer un marché commun continental a émergé. Pourquoi le continent africain ne profiterait-il qu’aux puissances extérieures ? Europe, Chine, USA, Brésil, Turquie, etc. ? Le commissaire aux Affaires économiques de l’UA, Victor Harison, estime que la croissance africaine devrait se maintenir autour des 4 % en 2018, ceci malgré la pauvreté et le chômage des jeunes. Néanmoins, selon lui, la création d’une telle zone interne de libre-échange devrait permettre une hausse de 52 % du commerce interne d’ici à 2022. L’idée de formater le continent africain avec les mêmes structures que le continent européen pour mieux se hisser au niveau du commerce mondial, a fait son chemin. En 2015, un accord tripartite de libre-échange a réuni trois communautés : Afrique occidentale, Afrique australe et de l’Est qui représentent 530 millions d’habitants et un PIB de 512 milliards d’euros, soit la moitié des richesses produites par le continent. La Ziec se propose d’élargir cette base pour toute l’Afrique. Victor Harison explique : « Abaisser les barrières douanières, libéraliser les services, ouvrir son marché à la concurrence, exige que l’on tienne compte des disparités entre pays. Cela veut dire qu’il faudra beaucoup discuter et négocier.
Les pays plus développés adopteront sans doute la Ziec, car cela leur ouvrira de nouveaux marchés, mais ceux qui disposent de ports desservant des pays enclavés auront peur de perdre des revenus douaniers. Ils voudront aussi plutôt commercer avec l’extérieur comme le Nigeria où le conseiller Schneider-Ammann va se rendre ces jours… Va-t-il desservir la cause de l’Union Africaine ?
Quand on pense aux difficultés qu’a l’Union Européenne, notamment avec les pays de l’Est, on peut penser que cela prendra beaucoup de temps encore, et que tous ne signeront pas, mais l’Afrique a toujours eu le temps de son côté. « Le continent ne peut pas se permettre de rater ce rendez-vous avec l’histoire », affirme Victor Harison. L’Union Européenne de son côté peut s’attendre à voir son commerce diminuer, notamment avec ses Accords de Partenariats Economiques (APE)…
Est-ce qu’il ne serait pas possible d’organiser une collaboration économique entre ce grand marché africain et les pays européens? pour co-développer l’Afrique et l’Europe, et créer massivement des emplois en Afrique, mais à la condition que les gouvernements africains s’engagent à garder leurs gens chez eux et à stopper complètement la colonisation démographique du continent européen (la sou disant “migration”). Un phénomène qui en est déjà à un stade avancé comme nous pouvons le voir sous nos yeux tous les jours, même à Lausanne!
Ce serait absolument nécessaire car cette colonisation de peuplement, à l’envers, doit absolument être stoppée d’urgence. Elle ne peut apport que du malheur: tant à l’Afrique qu’à l’Europe.
Malheureusement je suis très pessimiste. Car les élites européennes sont à la fois incapables et profondément traîtresses. Elle jouent cyniquement la carte de l’ethnocide européen pour complaire à des intérêts inavouables. Helmut Schmidt avait vu clair. Voyant ce phénomène il disait: “est ist Mord und Totschlag”. Mais personne ne l’a écouté.