C’est le titre du journal burkinabé Le pays suite à l’élection de Donald Trump. « Les Kabila (RDC), Museweni (Ouganda), Nkurunziza (Burundi) peuvent se réjouir », lit-on encore. Mais d’une manière générale, les Etats africains sont inquiets et l’incertitude règne. La plupart trouvent Trump dangereux, arrogant, raciste, protectionniste, et craignent pour l’aide américaine. Mais en Afrique du Sud, l’African National Congress (ANC) s’en réjouit. La motion de défiance contre le président Zuma a de nouveau été rejetée jeudi 10 novembre par le Parlement sud-africain où le parti fondé par Mandela a la majorité des sièges. Il continue ainsi à défier la Constitution par son enrichissement personnel, ses tricheries, ses femmes (voir blog 18.10.). – Au fond la ressemblance est frappante et l’on peut être inquiet pour ce grand pays où les garde-fous ne seront pas respectés comme aux Etats-Unis.
En République Démocratique du Congo (RDC) les insultes ont commencé : le président Obama a été critiqué pour avoir osé demander à Kabila de respecter la Constitution et la démocratie, alors qu’il manigance depuis une année pour obtenir un troisième mandat et que des prisonniers meurent en prison.
En dehors des effets économiques que peut avoir sur le continent africain le nouveau président américain, il faut surtout regarder le mauvais exemple de l’homme qui se permet de transgresser les lois et dont le comportement envers les femmes, les minorités étrangères et les droits de l’homme ne peuvent que renforcer les tentations de plusieurs chefs d’Etats africains à continuer sur la voie du refus de la démocratie à l’occidentale, de la pratique de l’autoritarisme à la chinoise dont ils s’inspirent, et de l’usage des forces policières pour mater la population qui se révolte. Un défi troublant et déstabilisateur à relever pour ce grand continent qui n’avait pas besoin d’un tel président américain.