25 ans d’âge et déjà entrepreneur depuis une décennie.

Une initiative privée gérée par le MIT (Boston) encourage les inventeurs exceptionnels et incite les jeunes Américains à entreprendre une vie et une carrière créatives grâce à l’invention.

Les jeunes Californiens de Rolling Robots (CA) ont inventé un appareil destiné à améliorer la qualité du sommeil. (Ils ont avoué s’endormir souvent pendant les cours !)

Comment améliorer la qualité du sommeil, en particulier chez les personnes stressées et les étudiants surmenés ? Comment prévenir le diabète gras en détectant ses signes précurseurs ? Comment améliorer le recyclage des déchets avec un système de ramassage rendu inaccessible aux animaux sauvages dans les banlieues californiennes ? Ce sont quelques-unes des inventions que des gymnasiens des quatre coins des USA sont venus présenter récemment dans le cadre de EurekaFest 2019 au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Ils étaient une trentaine d’équipes finalistes sélectionnées à l’issue d’une initiative nommée InvenTeams et destinée à encourager l’esprit d’invention autant que celui d’entreprise à travers tout le pays.

Entre 11 et 18 ans

Le plus extraordinaire dans cette démarche est qu’elle s’adresse à des jeunes dont l’âge est compris entre 11 (!) et 18 ans. Ce sont donc des collégiens et des gymnasiens que l’on encourage à inventer des solutions faisant appel aux STEM (science, technologie, ingénierie et mathématique) pour résoudre toute sorte de problèmes touchant leur communauté.

Inventeur et entrepreneur

L’équipe du Canadian Valley Technology Center (El Reno, OK) a inventé une ceinture dotée d’intelligence artificielle pour détecter les premiers signes du diabète. (Avec une motivation personnelle pour certains ?)

C’est un appel à développer de manière très précoce des compétences dans les domaines-clé du développement de la connaissance et utiles à la communauté mais aussi un très sérieux encouragement à mettre en œuvre très vite ce qui fera d’eux d’efficaces entrepreneurs. En effet, un projet d’invention est toujours développé en équipe et une fois retenu, il est doté d’un capital de USD 10-15’000. L’équipe de projet doit alors gérer l’invention non seulement dans sa dimension créative mais également sa viabilité économique et ses futurs développements. On voit des spécialistes se profiler dans les équipes : les ingénieurs, les financiers, les communicants, etc., ce qui permet d’inclure dans le projet des talents qui ne sont pas directement orientés STEM.

Diversité et précocité

Les équipes finalistes qui arrivent au MIT sont assez représentatives de ce qui fait la force des Etats-Unis dans ces domaines de pointe : de grands cerveaux (précoces en l’occurrence), un esprit d’équipe prononcé et une extrême diversité qui montre que les questions du genre, de l’origine et de la couleur sont réglées depuis longtemps pour cette génération. Et, bien entendu, une capacité à mobiliser cette population très tôt. Imaginez qu’à la fin du parcours universitaire qui va inévitablement suivre, ces futurs étudiants auront 25 ans et déjà… 10 ans d’expérience dans l’entrepreneuriat ! C’est toute la beauté d’un système qui encourage les talents précoces plutôt que les niveler par le bas (comme en Europe).

Une initiative privée couronnée succès

Fondé par Jerome H. Lemelson, lui-même inventeur, et financé par sa fondation, le programme Lemelson-MIT a pour but d’aider la prochaine génération d’inventeurs et d’entreprises fondées sur l’invention à prospérer. La Fondation a accordé à ce jour des subventions totalisant plus de USD 200 millions à l’appui de sa mission. Il y a plusieurs sortes de prix. Outre les USD 10-15’000 destinés aux adolescents, un prix de USD 500’000 est attribué chaque année à des inventeurs plus mûrs. L’an dernier, il a été attribué à Luis von Ahn, l’ingénieur guatémaltèque de Carnegie Melon qui a co-inventé CAPTCHA et créé Duolingo.

Christian Jacot-Descombes

Christian Jacot-Descombes a exercé successivement les métiers de neuropsychologue, animateur et journaliste de radio, journaliste de presse écrite et responsable de la communication d’une grande entreprise. Il voyage beaucoup parce qu’il pense que ça ouvre l’esprit et aussi parce que ses différentes expériences professionnelles lui ont démontré qu’il vaut toujours mieux voir par soi-même.