Un vote populaire de fierté et d’espoir

Le vote populaire n’est l’apanage de personne. Et surtout pas des multimillionaires de l’UDC qui s’autoproclament portes-paroles du peuple et qui cherchent à nous intoxiquer à longueur d’année avec leur prétendu clivage entre « l’élite » et « le peuple ». La magnifique mobilisation citoyenne de ces derniers mois et surtout de ces dernières semaines en faveur de la démocratie, d’un juste recours au pouvoir de l’Etat et en faveur de la dignité de l’ensemble des personnes d’origine étrangère qui vivent avec nous a opposé un démenti cinglant à l’arrogance, à la xénophobie et à l’autoritarisme de l’élite de l’UDC.

 

Cette mobilisation de la société civile en éveil est à la fois source de fierté et d’espoir en vue des combats politiques à venir pour une Suisse solidaire, juste, digne et respectueuse des droits humains. Fierté, parce que cette votation met en évidence que si un enjeu touche aux fondements de notre démocratie helvétique et que nos voisins et nos amis sont menacés, nous savons nous mobiliser, entrer en résistance et barrer la route à l’infâmie. Espoir, parce que déjà en juin de cette année nous aurons à nous prononcer en faveur d’une politique d’asile humaniste, juste et pragmatique. C’est à nouveau contre ces mêmes élites de l’UDC qu’il s’agira de se battre.

 

Face au résultat de ce dimanche 28 février, c’est aussi notre devoir de continuer notre travail d’explication auprès de celles et de ceux qui ont mis un « oui » dans les urnes. Pour ce faire, il faut notamment que les partis du centre-droite qui ont fait front commun avec la gauche se rendent compte de l’indispensable offensive économique et sociale qu’il est impératif de mener pour réduire le réservoir du vote contestataire à son expression la plus congrue. Renforcement de la protection du pouvoir d’achat des ménages économiquement modestes et des classes moyennes par l’amélioration des subsides à l’assurance-maladie et des allocations familiales, intensification des contrôles du respect des conditions de travail et des conventions collectives (CCT) sur nos chantiers, hausse des rentes AVS, sont autant de mesures nécessaires qui inscriront durablement le dynanisme déclenché par ce mouvement populaire démocratique dans la durée.

 

Aujourd’hui est un jour de fête. 

Celsa Amarelle

Professeure de droit à l'Université de Neuchâtel, Cesla Amarelle enseigne actuellement le droit constitutionnel, les droits humains et le droit de la libre circulation des personnes. Elle est également conseillère nationale (PS/VD), membre de la Commission des institutions politiques et de la Commission des finances (présidente de la sous-commission en charge de la santé), et vice-présidente des Femmes socialistes suisses.