Et ça continue encore et encore

On and on it goes

Encore un excédent, d’accord, d’accord.

Les comptes de la Confédération montrent un excédent de 2.9 milliards pour 2018. L’écart par rapport à l’excédent budgétisé de 300 millions représente 0.4% du PIB. C’est substantiel.

Il reste clairement encore du chemin à faire pour mieux calibrer les prévisions, et sortir de la situation ou année après année nous sommes surpris en bien. S’il vaut mieux une surprise dans ce sens, la situation actuelle n’est pas pour autant à prendre avec le sourire.

Evitons une gestion asymétrique des finances

Une grande partie de l’erreur de prévision est due au fait que les demandes de remboursement de l‘impôt anticipé sont plus faibles que prévues. Nous pouvons donc nous attendre à un rattrapage dans les années à venir, avec des erreurs de prévision plus faibles, voire dans l’autre sens.

Il faudra alors adopter une attitude symétrique par rapport à la situation actuelle. L’excédent de 2018 implique une réduction de la dette de la Confédération. La hausse probable des demandes de remboursement de l’impôt anticipé dans les années à venir devra alors être absorbée par une hausse de la dette, laquelle reviendra alors à la case départ. Il est cependant à craindre que lorsque les remboursements de ‘impôt anticipé arriveront il y aura des pressions pour la réduction des dépenses sous prétexte d’un retour (temporaire) du déficit. Une telle réaction asymétrique est à éviter.

Au-delà de ces fluctuations temporaires, il reste important d’ajuster la planification afin d’éviter les écarts systématiques, et de devoir régulièrement remettre le sujet sur la table. Pour poursuivre le clin d’œil de début d’article :

Faudrait qu’on arrive à en parler au passé

Faudrait qu’on arrive à ne plus penser à ça

Cédric Tille

Cédric Tille est professeur d'économie à l'Institut des IHEID de Genève depuis 2007. Il a auparavant travaillé pendant neuf ans comme économiste chercheur à la Federal Reserve Bank of New York. Il est spécialiste des questions macroéconomiques, en particulier des politiques monétaires et budgétaires et des dimensions internationales comme les flux financiers.