« Nous recueillir » plutôt que « zapper » notre existence !

Les fêtes approchent, nous partagerons bientôt d’agréables moments avec nos familles, nos proches, nos amis… nous aurons enfin du temps… Vraiment ? La fin de l’année n’est-elle pas plutôt une course en avant, une accélération prodigieuse pour gravir la montagne des obligations à réaliser ? Qui d’entres-nous peut s’autoriser à ralentir, à prendre du temps pour soi ? Nous avons l’habitude de vivre à un rythme accéléré toute l’année, cela est devenu la norme, nous passons alors à la vitesse supérieure juste avant Noël. D’une façon générale dans cette accélération, n’avons-nous pas tendance à zapper toute expérience un peu trop vite ? C’est très à la mode, il suffit de prendre quelques photos, de les envoyer à notre réseau d’amis et nous passons à autre chose dans une boulimie d’activités !

Pourtant, la nature nous donne un autre modèle à suivre durant la saison hivernale : laisser tranquillement la sève descendre dans nos racines, « nous recueillir », c’est-à-dire nous abstraire du monde extérieur pour nous replier sur la vie intérieure. Nous pouvons sentir ce besoin naturel en hiver : nous avons envie de rester plus longtemps au lit le matin, nous préférons être au calme et à l’intérieur, notre corps semble plus lourd, la lumière et l’énergie de l’été nous manquent et nous sommes moins stimulés à être actifs.

Et si nous décidions de nous détourner de ce vieux réflexe boulimique de suractivité et de prendre réellement le temps de « savourer » la vie, de déguster nos expériences ? Cela nécessite de ralentir pour revenir à soi l’espace d’un instant. Comment engranger ces moments précieux ? Qu’est-ce qui favorise l’esprit du re-cueillement ? Cueillir à nouveau ? Une deuxième récolte ? Et pourquoi pas ? Plutôt que de passer trop vite à autre chose, il s’agit de se retirer de la course pour se nourrir en profondeur de ce qui est bon pour nous…

 

Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année ainsi que le plaisir d’engranger intérieurement tout ces petits moments de bonheur partagés !

Catherine Vasey

 

« L’art de se ménager des haltes… Les retraites doivent rythmer la vie, lui donner, comme la ponctuation dans un texte, sa respiration propre. Partir seul, au loin ou dans une chambre close, pour prêter l’oreille à ce que le silence nous dit (n’emporter à la rigueur qu’un livre, mais un de ceux qui donnent envie, lorsqu’on les a lus, de les jeter au loin, et de vivre). Ce sont les rendez-vous que nous nous devons à nous-mêmes. »

 Christiane Singer « Les âges de la vie ».

Catherine Vasey

Catherine Vasey, psychologue et gestalt-thérapeute, auteur, spécialiste du burn-out depuis 2000. Elle anime des séminaires de prévention du burn-out en entreprise, donne des conférences, traite les patients en burn-out et accompagne aussi les professionnels de la santé en supervision dans son cabinet à Lausanne, en Suisse. Références : Le site de Catherine Vasey : www.noburnout.ch Publications : « Comment rester vivant au travail ? Guide pour sortir du burn-out », C.Vasey, éd. Dunod 2017 « Burn-out le détecter et le prévenir », C. Vasey, éd. Jouvence 2015 « Vivant au travail », jeu de cartes, C. Vasey, éd. Noburnout 2012

2 réponses à “« Nous recueillir » plutôt que « zapper » notre existence !

  1. Bravo et merci, Madame ! arrivée en Suisse il y a longtemps, jeune mère, de mon Pays ensoleillé, je souffrais en hiver et j’avais honte de ma paresse hivernale par rapport à mes nouvelles amies, jusqu’à quand mon médecin, une femme, Mme Gobat, me dit que c’est moi qui avait raison, que c’est naturel d’hiberner en hiver. Depuis je fais la marmotte en hiver, sans complexe..

  2. En somme la religion traditionnelle qui avait prévu des périodes de recueillement comme le repos dominical, le Carême, l’Avent, et des belles fêtes liturgiques pour se resourcer, avait déjà compris ce que vous en tant que gestalt psychothérapeute, vous redécouvrez.

    On aurait mieux fait de garder la religion. Et de maintenir certaines coutumes chrétiennes comme la non ouverture des magasins le dimanche et les jours de fête. Il y aurait moins de burnouts. Les gens zapperaient moins leur existence.

    Enfin merci quand même de nous rappeler ces vérités premières.

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