Noburnout

Tout le monde est connecté mais personne n’écoute !

Une enseignante m’a raconté une expérience qu’elle a faite avec ses élèves adolescents. Elle ne voulait plus que les élèves soient tentés de regarder leurs smartphone en cachette pendant ses cours, elle leur a ordonné à tous de poser leur portables sur une table à l’entrée de la classe et de le reprendre à la fin du cours. La réaction des élèves a été très forte : « mais… Madame… vous ne pouvez pas nous prendre notre vie !!! »

Nous avons appris à utiliser techniquement les mails, les smartphones, internet, Facebook, etc. Par contre, savons-nous vivre avec ces nouvelles technologies humainement parlant ? Sommes-nous présents aux choses importantes de la vie ? Etre connecté constamment, est-ce réellement la vie que nous souhaitons ?

Nous occupons tous les « temps morts » en consultant nos smartphones. Auparavant, ces « temps vivants » nous permettaient une réflexion, une saine prise de distance de notre quotidien, ou simplement une rencontre humaine plaisante ou riche d’enseignement.

Maintenant, le bureau ne nous quitte plus, nous manquons de moments de vacuité, de réflexion, de pensée créative…

Parfois même, lorsque nous n’avons pas reçu de nouveaux messages, une petite appréhension monte : Je suis déconnecté de l’action en cours ? Je me sens exclu ? Je ne suis plus utile ? Il ne se passe plus rien dans ma vie ???

Au début de leur introduction dans le monde du travail, les nouvelles technologies semblaient être des outils magiques pour être plus performants. Aujourd’hui, elles sont devenues polluantes et encombrent l’efficacité au travail.

J’entends de plus en plus régulièrement des personnes qui réalisent qu’elles ne peuvent plus faire le travail réel car elles passent trop de temps à devoir traiter leurs mails.

Une patiente a fait une expérience intéressante : submergée de mails, elle décide un matin de n’ouvrir sa boîte mail qu’à 16h00. Elle travaille toute la journée de façon très efficace, elle avance beaucoup de tâches et elle est très satisfaite. A 16h00, elle ouvre sa boîte mail avec un peu d’appréhension. Parmi les nombreux mails reçus, elle voit qu’une dizaine de mail se rapportent à la même question de départ d’un collègue. La question adressée à elle d’abord mais avec une copie à d’autres collègues, voyant qu’elle ne répondait pas tout de suite, les collègues ont répondu à sa place et donc, à 16h00 tout était résolu sans sa contribution active !

Que faire alors ?

Certaines entreprises ont pris des mesures draconiennes pour limiter les effets néfastes sur la santé des nouvelles technologies : "la déconnection forcée" : par exemple, vos courriels sont détruits automatiquement pendant vos vacances (gloups!). Ou alors les serveurs informatiques sont déconnectés en dehors des heures de travail, d’autres vont jusqu’à couper l’électricité dans les bureaux à partir d’une certaine heure le soir pour éviter les heures supplémentaires. Des cadres paient très cher des séminaires où ils sont mis au vert, déconnectés en l’absence de toute antenne pendant plusieurs jours pour leur permettre de réfléchir, de prendre distance avec les préoccupations de leur quotidien professionnel, de revenir à eux-mêmes.

Sans devoir en arriver à ces extrêmes, voici quelques pistes pour apprendre à vivre bien avec les nouvelles technologies :

Sans rien changer, faites d’abord le constat du temps total que vous passez devant un écran par jour (TV, ordinateur, smartphone). Soyez honnête, est-ce bien ce que vous souhaitez ? Que feriez-vous d’autre si vous n’étiez pas devant un écran ? Si le constat vous amène à voir que vous êtes dans la qualité de vie que vous souhaitez, il n’y a rien à changer. Si ce n’est pas le cas, lisez ce qui suit.

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