Comment trouver la perle rare? Conseils pour lancer sa recherche et reprendre la bonne société

La première partie du blog est maintenant terminée – elle avait pour objectif de sensibiliser les lecteurs aux enjeux de la transmission d’entreprises, notamment celles dont le dirigeant part à la retraite les prochaines années. Je m’adressais notamment aux jeunes professionnels, pour faire émerger une autre option de carrière dans leur tête, mais aussi aux dirigeants pour les inciter à réfléchir tôt à leur succession.

 

Nous venons de fêter la nouvelle année et l’une de vos résolutions est de vous lancer dans le rachat d’une entreprise? Félicitations, c’est une merveilleuse voie. Pourtant, vous ne savez pas par où commencer. Personnellement, je cherche activement depuis septembre et je confirme que c’est un peu un parcours du combattant, mais cela vaut le coup de s’accrocher!

En effet, en Suisse il y’a une forte culture de discrétion. Contrairement à d’autres pays dans lesquels la vente d’entreprises se fait de manière plus transparente (et où il existe des sites listant des centaines d’entreprises à vendre, un peu comme des appartements), il est ici plus difficile d’approcher directement des propriétaires pour leur proposer de racheter leur société.

Lors de mes entretiens avec des acteurs du secteur, on m’a parlé d’un temps de recherche active de 6 à 18 mois.

Pour vous aider à commencer votre recherche, voici déjà quelques conseils que j’aurais aimé avoir dès le début. J’espère qu’ils vont vous permettre d’aller plus vite.

 

Conseil #1: Prenez le temps de bien affiner vos critères de recherche et la vision de votre projet

Plus vous êtes précis dans le périmètre de recherche, plus cela sera facile de cibler les entreprises. En ce qui me concerne, j’ai commencé assez large mais me suis vite rendue compte que d’une part cela ne me rendait pas forcément crédible, et d’autre part cela demande une grande énergie d’analyser plein de marchés et secteurs différents.

Les critères à considérer:

Type de société

  • Quels sont les secteurs/ industries de prédilection?
  • Quelle taille de société?
  • Quel périmètre géographique de recherche? Seriez-vous prêt à déménager?
  • Quelle performance financière historique et future recherchez-vous?

Financement

  • Quel est votre montant de fonds propres disponibles (épargne, prêt famille/amis, cautionnement)?  
  • Quel financement souhaité (souvent lié à la performance de l’entreprise)?

Vision du projet

  • Quelle est la vision de votre projet?
  • Souhaitez-vous revendre rapidement, ou développer la société et la transmettre à la génération suivante)?

J’ai eu quelques discussions intéressantes au sujet des secteurs de recherche et de l’équilibre entre le besoin d’expèrience et la passion. Les banquiers préfèreront que vous ayez de l’expérience, voire de l’expertise dans le secteur de votre cible. Cela les rassure car ils vont bien analyser votre profil avant de vous accorder un prêt. D’un autre côté j’ai rencontré des repreneurs passionnés par leur nouveau métier (passage de la banque au à l’industrie du bois, de l’immobilier à l’éducation) – un conseiller bancaire pour les PME me disait “être entrepreneur est un tel combat que vaut mieux aimer sincèrement ce qu’on fait”. Mettre en avant ses hobbies peut amener un projet de reprise, comme ce féru d’opéra qui a pu reprendre une agence spécialisée dans l’événementiel musical.

 

Conseil #2: Informez-vous

Pendant votre recherche, informez-vous au maximum grâce à des lectures, documentaires ou conférences.

Une bonne introduction à la reprise d’entreprise peut se faire grâce à deux lectures qui sont devenus mes livres de chevet:

Vous pouvez consultez les quelques sites professionnels de ventes d’entreprises, sachant que c’est plus développé en Suisse Allemande qu’en Suisse Romande

  • Businessbroker sur toute la Suisse avec un site traduit en français qui contient aussi beaucoup d’informations générales sur le processus de reprise d’entreprise
  • Brokerix.ch : très professionnel, seulement en allemand
  • CompanyMarket :aussi seulement en allemand

Si vous avez déjà une bonne idée du secteur qui vous intéresse, il peut être utile d’utiliser proactivement des sites tels que l’excellent business-monitor.ch, qui vous donneront un aperçu très rapide de la liste des entreprises actives dans le secteur ainsi que des informations clés sur l’historique, les personnes clés, la situation géographique etc. Toutes ces informations aident à déterminer s’il y’a potentiellement une opportunité de transmission.

 

Conseil #3: Rencontrez un maximum de personnes pour vous faire connaître

La définition des critères peut vous permettre de créer un profil repreneur qui est une bonne introduction quand vous sollicitez des personnes du secteur qui ne vous connaissent pas.

L’équation de recherche d’entreprise est très simple: plus vous rencontrez de gens , plus vous augmentez vos chances d’entendre parler d’une société à vendre – il ne faut donc pas hésiter à taper à toutes les portes. J’ai été très touchée de l’accueil de la plupart d’entre eux, ils m’ont donné de leur temps avec des conseils et un partage d’expérience très utile!

Il existe une association régionale pour la reprise d’entreprises, Relève PME, qui organise des réunions qui favorisent le réseautage.

Si vous avez une idée du secteur, il est bien de se faire connaître auprès des associations cantonales ou nationales sectorielles.

Il est aussi utile de rencontrer un maximum de fiduciaires qui sont souvent au courant du désir de vendre de leurs clients, mais aussi quelques avocats et banquiers pour avoir en tête les enjeux légaux et de financement de l’opération de reprise.

Ce qui est aussi très important, c’est de les tenir au courant de votre progrès. Ils vous ont donné de leur temps, et cela leur fera plaisir d’avoir de vos nouvelles et de voir que leurs conseils vous ont aidé. Cet investissement de temps peut rapporter de beaux fruits, car les gens penseront peut-être à vous s’ils voient passer une société qui correspond à vos critères – rappelez-vous, dans la recherche d’une entreprise, il est important de rester visible au sein de son réseau et de l’écosystème entrepreneurial.

 

Mon prochain billet traitera financement de l’acquisition, étape primordiale après avoir trouvé la bonne cible.

 

Bonne recherche et n’hésitez pas à partager d’autres conseils de recherche dans les commentaires de ce post!

Caroline Menard

Caroline Menard a commencé sa carrière chez P&G à Genève après un master de management à St Gall. En 2016, elle a pris un tournant plus opérationnel en rejoignant Uber pour développer l'activité suisse et monter un centre de service client au Portugal. Depuis quelques mois, elle cherche activement une petite société à reprendre et vous livre son expérience riche de dizaines de rencontres et conférences.