Les aléas d’une jeune pro-européenne en Suisse

Nous qui n’avons pas vécu la chute du mur

«Quelle est l’Europe que je me souhaite?» Tel était le thème du Café d’Europe organisé lundi 30 novembre dernier par la section bernoise du Nomes. A cette occasion, la parole était aux jeunes: Nicole Nickerson, vice-présidente de la young european swiss (yes), Moritz Bondeli, membre du Comité RASA et Larissa Stämpfli, jeune PLR. Ouverture, intégration et démocratie ont été les principaux vœux adressés à l’Europe et à l’UE. Tout en ayant conscience que le chemin était semé d’embûches ayant pour nom terrorisme, frontières ou encore nationalisme.

Depuis cette soirée, la question tourne dans ma tête: quelle est l’Europe que je me, que je nous souhaite? À nous qui avons vingt-cinq ans aujourd’hui, qui en aurons soixante en 2050 et qui n’étions pas nés à la chute du mur de Berlin? À nous qui avons entendu pour la première fois le mot «terrorisme» à 11 ans lorsque les deux tours se sont effondrées? À nous qui avons grandi avec pour avenir les mots « informatique» et «protection de l’environnement» et que l’on appelle la génération Y? 

Je nous souhaite une Europe de l’ouverture. Dans laquelle la crise des migrants aurait été résolue par la mise en place d’une politique migratoire commune. Dans laquelle le système Schengen n’aurait pas été aboli, mais réformé, afin d’unifier les législations sur le droit d’asile et d’instaurer une clé de répartition commune des migrants. Et, surtout, dans laquelle la libre circulation des personnes serait restée le principe fondamental.

Je nous souhaite une Europe de la démocratie. Dans laquelle le Parlement européen serait devenu un vrai pouvoir législatif, où siègeraient des représentants élus par listes transnationales pour qui l’intérêt européen passerait avant l’intérêt national. Dans laquelle la séparation des pouvoirs aurait été clairement marquée et l’influence du Conseil européen considérablement affaiblie. Et, surtout, dans laquelle chaque citoyenne et citoyen européen serait impliqué dans le processus électoral et décisionnel.

Je nous souhaite une Europe de l’unité et de la solidarité. Dans laquelle chaque pays reconnaîtrait l’apport de son appartenance à l’Union européenne non seulement pour son propre territoire, mais aussi pour l’ensemble du continent. Dans laquelle les Etats ne se replieraient pas sur leurs frontières à la moindre difficulté. Et, surtout, dans laquelle les Etats membres de l’UE s’uniraient pour sauver l’un des leurs qui se trouverait en détresse – économique, politique ou humanitaire – et ne le menaceraient pas d’exclusion et de représailles.

Je nous souhaite une Europe de la formation. De laquelle on expliquerait les valeurs aux enfants dès leurs premières années d’école. Dans laquelle les échanges linguistiques et culturels seraient encouragés et plébiscités. Dans laquelle les jeunes, quelles que soient leurs origines, puissent s’intégrer et croire en un avenir aux saveurs de réussite et non se tourner vers un idéal au goût de violence. Et, surtout, dans laquelle le mot liberté n’aurait pas été sacrifié sur l’autel de la sécurité.

Enfin, ce que je nous souhaite par-dessus tout, c’est une Europe de la paix au sein de laquelle la Suisse aurait assumé sa place par une adhésion pleine et entière à l’Union européenne. 

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