Quelle place pour les travailleurs âgés?

Renforcer la place des travailleurs plus âgés sur le marché de l’emploi

Le 5 mai dernier, j’ai participé à Berne, en tant que vice-présidente de Travail.Suisse, à la 5ème conférence nationale sur les travailleurs âgés présidée par le conseiller fédéral Guy Parmelin.

Le but des conférences nationales sur le thème des travailleurs âgés consiste à ce que les travailleurs âgés soient intégrés le mieux possible au marché du travail afin de réduire le risque de chômage.

Quelques chiffres et faits

Le taux de chômage des 50-64 ans est toujours resté inférieur à celui des 25-49 ans depuis le début des années 1990. Par contre, quand on est âgé on reste beaucoup plus longtemps au chômage. Et le taux des plus de 50 ans à l’aide sociale a augmenté plus fortement que pour les autres tranches d’âge.

Chaque cas de chômage ou de fin de droit est vécu comme une situation dramatique et dévalorisante quand on a travaillé toute sa vie.

Les dernières années avant le départ à la retraite sont particulièrement importantes pour la mise en place de la future rente LPP.  (Les bonifications de vieillesse LPP sont les plus élevées en pourcentage du salaire coordonné (18%) et en général les salaires sont plus élevés.)

Si une personne âgée encore en âge de travailler arrive en fin de droits après une période de chômage, le système de prévoyance vieillesse s’affaiblit et peut même s’effondrer, elle peut se retrouver dans la pauvreté alors qu’elle a travaillé et cotisé à un 2e pilier durant de longues années.

Des solutions concrètes 

Il existe déjà de nombreuses mesures pour aider les chômeurs âgés, mais cela n’est pas suffisant, c’est pourquoi je m’engage à :

  • Inciter les entreprises à investir dans la formation continue et les bilans de carrière afin de maintenir l’employabilité des salariés tout au long de leur vie active.

Le canton du Valais a un projet de nouvelle loi sur la formation continue des adultes avec la création d’un fonds cantonal pour la formation continue des adultes (selon le modèle du fonds cantonal pour la formation professionnelle) qui sera présenté au Grand Conseil cet automne.

  • Réformer le système LPP afin que les travailleurs âgés ne soient pas discriminés sur le marché du travail.

Le poids des cotisations du deuxième pilier, jugé discriminatoire (7% de 25 à 34 ans, 10% de 35 à 44 ans, 15% de 45 à 54 ans et 18% au-delà de 55 ans), est le premier élément cité pour expliquer la difficulté de conserver ou trouver un emploi.

Une réforme LPP nécessaire et urgente

Il y a plus d’un an, Alain Berset, alors président de la Confédération, a chargé les organisations faîtières nationales des partenaires sociaux d’élaborer une proposition de solution pour résoudre les problèmes les plus pressants du 2e pilier. Au terme d’intenses négociations, l’Union patronale suisse (UPS), Travail.Suisse, dont je suis vice-présidente et l’Union syndicale suisse (USS) ont soumis ce mardi 2 juillet 2019 leur projet pour une réforme de la prévoyance professionnelle (LPP).

Ce projet tient, entre autres, compte des travailleurs âgés en proposant que les cotisations salariales pour le 2e pilier soient adaptées : elles s’élèveront à 9% du salaire soumis à la LPP pour les personnes de 25 à 44 ans; dès l’âge de 45 ans, la cotisation sera de 14%. Ainsi, les bonifications des salarié-e-s plus âgés en particulier se trouvent sensiblement baissées.

Un premier pas dans la bonne direction pour les travailleurs âgés et leur 2e pilier ! Par contre il est bien dommage que l’Union suisse des arts et métiers (USAM) n’ait pas voulu participer aux négociations et désapprouve le compromis soumis au Conseil fédéral.

Affaire à suivre attentivement !

Carole Furrer
Candidate au Conseil national (VS)