Se recycler? A mort!

Le secteur des soins aux personnes âgées peine à recruter. Des milliers de postes seraient à pourvoir et le temps presse, face au rapide vieillissement de la population. Face à cette information, Laure s’interroge.

Spécialiste en communication, elle cherche du travail et son bilan de compétences a débouché sur une indication de « recyclage ». Puisqu’à 50 ans, on la considère trop âgée (par rapport à quoi ?) pour travailler dans sa profession, ce même âge pourrait-il être un atout dans les services aux personnes âgées ? Or, le temps de se recycler dans ce domaine, ne sera-t-elle pas prête à bénéficier elle-même desdits soins ?!

Qu’à cela ne tienne : à force de réfléchir et de chercher sur internet, elle découvre Funexpo 2018 . Non, il ne s’agit pas du salon du « fun » mais bien du salon international des arts, techniques et équipements funéraires qui se tiendra juste après la Toussaint (ça ne s’invente pas !) à Lyon.

Quoi de mieux pour se former une idée du métier que de rencontrer des professionnels ? Annoncé comme le rendez-vous incontournable de la profession, il réunit tous les deux ans 200 exposants dans trois secteurs : espace cimetière, hygiène et soins, et enfin… aménagement et architecture !? Le monde de la fin de vie ne concernerait donc pas que les soins ? Et pourquoi la communication n’en ferait-elle pas partie se demande Laure ?

Je peux me tromper mais puisque nous sommes tous amenés, tôt ou tard, à être clients de ce domaine, voilà un secteur… plein d’avenir !

Photo: Pixabay, Creative Commons

La peur aux commandes?

Où aller pour les vacances ? La question est de saison. Vaut-il mieux éviter les destinations exposées au terrorisme, aux grèves, aux virus finissant en « a »: tourista, chikungunya, zika, ebola…?

Au-delà de la prudence élémentaire, la peur pourrait aisément, si nous n’y veillons pas, conditionner une part considérable de nos choixPeur d’être malade, d’être laissé sur le carreau, de mourir…

Réservez un billet d’avion que déjà on vous demande si vous voulez une assurance contre toute éventualité peu réjouissante. Et si on optait pour une destination plus sereine, atteignable en voiture ? Là encore, la peur est du voyage car plus le véhicule est récent, plus il distillera des peurs au nom de notre confort et sécurité : biiip on roule trop vite, biiip un radar approche, biiip un véhicule nous frôle de trop près, biiip un embouteillage arrive, biiip un passager s’est détaché… 

A quand un véhicule réellement bienveillant qui alternerait les messages de danger avec les félicitations (« Bravo pour votre choix de parcours !»), l’apaisement («Vivez l’instant présent!»), voire les encouragements («Hop, hop, hop, vous serez bientôt à destination. Continuez à rouler comme vous le faites!»)? 

La peur a pour fonction première de nous alerter pour assurer notre survie, pas celle de régir notre existence. Or, à mesure que nous gagnons en connaissance, en technologie, la peur, amplifiée par le flux ininterrompu de (mauvaises) nouvelles, envahit tous les pans de notre vie. Peur des extrémismes, des guerres, des conséquences du prochain caprice de tel chef d’Etat, de la crise économique, de la destruction de l’environnement, du chômage, de vieillir, de développer une maladie dégénérative, du cancer, de grossir, de la viande rouge, du gluten … La liste est infinie, aussi longue que les alternatives pour se prémunir contre tout, les assurances pour nous protéger de tout, les multiples variantes pour accéder à la zénitude.

Je peux me tromper mais je préfère penser comme dans Astérix chez les Normands, que la peur donne des ailes, qu’elle nous informe mais ne définit pas notre vie, notre horizon. Un petit pas dans ce sens? Reprendre les commandes, au propre comme au figuré, en faisant le tri entre les peurs. 

 Photo : Alexa_Fotos Creative Commons Pixabay

Auto mariage ne signifie pas épouser son auto

Les places sont chères pour célébrer des noces à la belle saison mais tout n’est pas perdu si vous êtes intéressé(e)s par un mariage avec vous-même: une cérémonie collective d’auto mariages est, en effet, prévue le 8 juin prochain, tel qu’annoncé sur le site de la mairie de Bilbao . Un cours de préparation au mariage est même prévu par l’organisatrice, l’artiste May Serrano, mariée de longue date à elle-même.

Acte de narcissisme ou de liberté ?

A en croire quelques auto mariées médiatiques (où sont les hommes?), la sologamie attire principalement des femmes entre 30 et 40 ans. Principales motivations ?

  • Refuser de conditionner son bonheur personnel à LA rencontre (qui se fait attendre longtemps).
  • Prendre sa vie en main face au stigmate du célibat, qui touche davantage les femmes.
  • Faire librement un acte d’amour propre et de fidélité envers soi pour l’éternité.

Des voix s’élèvent pour dire que c’est la preuve ultime de tout ce qui va de travers en termes de relations humaines, de solitude, d’individualisme.

Et s’il s’agissait d’un acte de narcissisme suprême? Je laisse à quiconque n’a jamais fait de selfies le soin de leur jeter la première pierre. En revanche, le besoin de faire du mariage  un « happening» à diffuser sur les réseaux sociaux, ressemblerait à s’y méprendre à une nouvelle forme de faire la fête…

Autre paradoxe de notre époque : et si cet acte d’affranchissement côtoyait leur rêve de princesse en robe blanche?

Pour répondre à ces questions et bien d’autres, l’auto mariage est assorti de spécialistes qui font autorité: une coach dispense des conseils et stages en la matière, tandis qu’un site vante ses coffrets d’auto mariage incluant une unique alliance (et une figurine solitaire pour couronner la pièce montée ?).

Je peux me tromper mais… une fois auto marié, que fait-on en cas de rencontre avec l’âme sœur ? Divorcer de soi-même ? Même si l’auto mariage n’est pas reconnu, l’adultère envers soi reste un sujet à part entière!

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