Parlez-vous champion?

Avez-vous observé à quel point, sur le terrain, de nombreux grands joueurs de tennis marmonnent et pestent dans leur barbe? Le font-ils pour maudire leur adversaire, stimuler leur propre combativité ou, au contraire, pour s’autoflageller? J’y vois, quant à moi, leur dimension la plus humaine.

Arrivés au tournant du match, certains changent de registre et se mettent à « parler champion ». Les bras levés, on les entend invoquer des « Vamos ! » destinés à se charger à bloc, quand ils ne rugissent pas des « Come on !» le poing serré. Un vrai langage de champion, basique et galvanisant, dans la forme comme dans le fond.

Pendant ce temps, zen parmi les zens, Roger Federer serre les mâchoires absorbé, contenant énergie, émotions et indices à propos de son état intérieur.

Je rêve de « parler champion ». Imaginez une journée que chacun démarrerait d’un tonitruant « Vamos ! » dès le premier regard dans le miroir! Finis les « Oh la la la la !» affligés que seul un effort intense réussit à dégager de notre horizon.

Plus sérieusement, comme pour les champions, la manière dont nous monologuons a une incidence sur nos émotions, sur le regard que nous portons sur nous et imprègne nos comportements. Prêter attention au contenu de notre monologue est un exercice surprenant. La manière dont nous nous parlons est plus intéressante encore. Le faisons-nous à coups de griffes et de manière autoritaire ? Nous arrive-t-il de nous traiter en « ami », avec humour, bienveillance, et (pourquoi pas) une pincée d’autocongratulation?

Je peux me tromper mais en attendant de parler couramment « champion », je propose de commencer par ne pas prendre pour argent comptant l’intégralité de ce que nous nous disons, car une opinion n’est pas une vérité.

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Une centaine de robots renvoyés : cherchez l’erreur!

Voici quelques jours, le pionnier japonais des hôtels robotisés réduisait de moitié ses 243 effectifs-robots. Lancé en 2015, le concept repose sur l’attrait exercé par les robots et sur des tarifs concurrentiels.

En raison du surcroît de travail (humain) occasionné par de nombreux dysfonctionnements techniques, la chaîne a décidé de se séparer de la moitié des robots fauteurs de troubles. Ainsi, le robot livreur de bagages, appelé à faire la navette entre l’intérieur et l’extérieur, se grippait selon conditions météorologiques. Ses roulettes défaillantes l’empêchaient également d’accéder à un nombre élevé de chambres. Quant au robot réceptionniste -incarné par un dinosaure-, il a été remercié pour n’avoir pas réussi à s’acquitter de toutes ses tâches (certes, les griffes n’aident pas…). Enfin dans les chambres, les mini robots destinés à répondre aux questions usuelles des clients avaient la fâcheuse habitude de réagir aux ronflements en ânonnant en boucle «Désolé, je ne comprends pas. Veuillez répéter la question ».

Reste à savoir ce que la chaîne hôtelière choisira de faire pour concilier concept robotisé, qualité du service et objectifs commerciaux. Recruter des robots plus jeunes et performants? Remplacer les engins évincés par quelques humains, en les priant de ne pas faire d’ombre aux robots qui attirent les clients?

Je peux me tromper mais « renvoyer » des robots est une chose. Quid du raisonnement humain qui a conduit à cette situation absurde, du goût immodéré pour les gadgets technologiques, de l’incompatibilité entre un robot et son cahier des charges?

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