Alors qu’AlBaraa Taibah, jeune citadin de Riyad (Arabie Saoudite), s’apprêtait à entreprendre des études de leadership de l’éducation aux Etats-Unis, l’idée lui vint d’expérimenter la réalité du leadership. Comment faire?
La réponse arriva en observant les bergers conduisant des troupeaux de moutons en milieu hostile. Faisant sien le proverbe selon lequel c’en forgeant que l’on devient forgeron, il se fit confier un troupeau de 164 têtes, sous la supervision pour le moins sommaire d’un berger mutique, comme sorti d’une autre époque.
Le jeune homme raconte son parcours initiatique dans son livre «The Modern Shepherd» (Le berger moderne), où l’on découvre quelques leçons de leadership :
- Chaque mouton compte : un berger connaît chaque mouton, doit se soucier de chacun, tous les jours, qu’ils soient ouvrés ou chômés ; il doit s’assurer qu’il soit nourri, en sécurité, que les brebis soient traites à temps, etc;
- Patience, conviction, adhésion : la carotte et le bâton ayant leurs limites, le travail du berger est plus productif et gratifiant dès lors que les moutons l’acceptent et comprennent ce qui est attendu d’eux. C’est un des défis majeurs rencontrés par l’apprenti berger qui comprend, le jour où la magie opère enfin, que son initiation a abouti.
- Soi-même comme seul moyen de communication : comment communiquer avec un (ou 164) mouton(s) ? Comment mobiliser lorsqu’on n’a dans sa besace ni présentation Power Point, ni plan de carrière à proposer ou enveloppe budgétaire dans laquelle puiser? Le berger n’a que son attitude pour montrer la voie.
Je peux me tromper mais en leadership comme en toute chose, la qualité humaine prime. Nelson Mandela décrivait le travail du leader en termes de capacité à diriger de l’arrière quand les choses vont bien, tout en sachant passer au front quand les circonstances le demandent.
Photo: Pixabay/skeeze
Je pense que le schéma décrit dans l’article correspond à une sorte de dictature où il n’y a qu’un seul chef en charge de tout. Le génie du Management moderne est de ne pas exposer le berger et de confier à des moutons des rôles prestigieux pour contrôler d’autres moutons en faisant croire aux premiers qu’ils sont devenus des chiens de garde.
Excellent article bien enrichissant et le livre devrait être pas mal !
Je vous remercie d’avoir pris le temps de partager votre sentiment à la lecture de ce texte!
Etonnant et certainement a mediter. Une sorte de retour aux sources.
Cela donne, en effet, matière à réfléchir. Merci de votre lecture.
Intéressant article. Mais pourquoi ne pas avoir pris pour exemple les loups (adorent les moutons), la meute et les alpha mâle et femelle ? Ils ont aussi une organisation sociale intéressante, quant au management je crois comprendre votre sujet…
Merci de votre lecture et de prendre le temps de commenter mon propos. Loups, moutons et congénères sont en effet une grande source d’observation, dans la nature comme dans la société. Jean de Lafontaine en a fait le meilleur usage.