Borg, vous vous souvenez ? Un des plus grands de tous les temps, 100 titres, 11 en Grand Chelem, un génie qui possédait des capacités mentales et physiques exceptionnelles, trop tôt retraité du tennis à 25 ans.
Même je ne souhaite pas vous parler de tennis, il y a un Borg suédois qui est très cher à communauté sportive, qu’on le connaisse ou pas, Gunnar Borg. Ce chercheur s’est intéressé à comment nous pouvions au plus proche de la réalité estimer l’intensité d’un effort. (suite…)
Eliud Kipchoge est un coureur kényan. Il est le plus grand marathonien de notre époque, détient le record du monde officiel en 2:01:39 (Berlin 2018) et est champion olympique en titre (Rio 2016). Dans le milieu, ses performances n’ont d’égal que son charisme et son sourire dans l’effort. (suite…)
Jessica et Georgia sont deux triathlètes qui se battent au plus haut niveau mondial. Elles représentent la Grande-Bretagne, pays qui truste régulièrement les podiums au niveau mondial depuis quelques années. En cette année pré-olympique, Tokyo accueille une épreuve qui fait office de répétition générale avant les JO de 2020, et dans laquelle les athlètes ont des chances d’obtenir leur ticket de qualification pour la grande messe du sport. Les craintes quant à la météo estivale japonaise ont été confirmées la semaine passée, avec une eau à 30.3º, l’air à 31.5º, et l’humidité à 66%, tant et si bien que les organisateurs ont sagement raccourci la dernière partie (la course) de 10 à 5 km.
Rapidement, les deux compatriotes mènent la course sur le parcours vélo, puis se retrouvent seules en tête sur la partie course à pied. Euphoriques, elles décident dans les derniers mètres de franchir la ligne mains dans la main, victorieuses et probablement fières de ne pas chercher à se départager. La victoire individuelle devenant soudainement insignifiante, en comparaison de la joie spontanée du partage qui se lit sur leurs visages.
Le sport recèle de moments émouvants, d’imprévus, de drame parfois, mais aussi de générosité là où ne l’attend plus, tant l’impératif de performance vient encenser la victoire acquise au terme de l’effort. Ces moments nous rappellent peut-être que le sport n’est finalement que l’expression organisée d’un jeu. On y a certes ajouté des règles pour permettre une forme d’équité, cette même équité qui devient problématique dans une situation particulière comme celle de Caster Semenya. Ici, l’équité est telle que la ligne d’arrivée ne peut les départager. On peut même y voir une mise en abyme de la fameuse maxime de Pierre de Coubertin, le rénovateur des Jeux Olympiques modernes: “L’important dans la vie, ce n’est point le triomphe, mais le combat. L’essentiel n’est pas d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu.”
L’histoire aurait pu (dû?) s’arrêter là. Alors que l’on nous apprend que les images et les histoires sont depuis la nuit des temps les témoins de l’héritage des peuples, celles-ci trouvent aujourd’hui leur némésis ultime: l’humain et sa bêtise.
Les deux frères Brownlee, Jonathan et Alistair sont deux triathlètes anglais (eux aussi, décidément). Ils ont été les protagonistes d’une scène inédite en 2016 : le premier (le cadet) est en tête et commence à tituber à 300 mètres de l’arrivée, souffrant d’un évident coup de chaleur. La course se déroulait à plus de 30 degrés avec un taux d’humidité élevé, conditions réunies pour ce genre de surchauffe corporelle dangereuse. On se souviendra de l’arrivée épique de Gaby Schiess-Andersen au marathon féminin des JO de Los Angeles en 1984. Son aîné de frère, champion Olympique peu avant à Rio (Jonathan avait fini médaillé d’argent), deuxième de la course, le rattrape, s’arrête et le porte quasiment jusqu’à la ligne d’arrivée. Il voulait ainsi lui donner une chance de remporter le classement général de la Coupe du Monde. Il le poussera devant lui sur la ligne. Le geste restera dans les annales, même s’il n’aura pas suffit.
Le règlement est changé en 2018 pour limiter l’héroïsme fraternel et les dénouements contraires à la sacro-sainte compétition. Les “administrateurs” du triathlon mondial ont alors réfléchi à quelques scénarios catastrophes possibles et ont ajouté le point 2.11f, qui stipule : “… des athlètes qui finissent la course à égalité de façon intentionnelle en ne faisant aucun effort pour séparer leur temps d’arrivée seront disqualifiés”. Dès lors, les juristes et les officiels se sont rapidement accordés pour trancher sur cette situation inédite. Jessica Learmonth et Georgia Taylor-Brown ne figurent plus sur le haut du classement de la course, mais tout en bas, avec trois lettres faisant office de trace de leur présence: DSQ (disqualification).
La victoire finale de l’épreuve pré-olympique de Tokyo 2019 est revenue à la bahamienne Flora Duffy, qui obtient ainsi un ticket pour les JO lors de sa première course après une année de rééducation de blessure. Une belle histoire aussi, mais quelle l’histoire préférez-vous?
Cette semaine, l’ancien numéro 1 mondial s’est effondré en larmes, avant même de commencer sa conférence de presse, le forçant à sortir quelques instants pour retrouver ses esprits. Il reviendra pour annoncer que sa hanche lui cause tellement de douleurs que c’est devenu trop dur à supporter.(suite…)
“The Line:Where Medicine and Sport Collide“, soit “La Ligne: là où médecine et sport entrent en collision”. Tel est le titre d’un nouveau livre sorti début juillet (quelques jours avant le début du Tour de France), écrit par le Dr Richard Freeman, ancien médecin du Team Skyet de British Cycling entre 2011 et 2017. Le titre est sulfureux, le timing pyrogène, mais qu’en est-il du contenu?(suite…)
Nonante minutes (n’en déplaise à nos voisins français), 1 match entier en plus, et 1 jour de récupération en moins, voilà ce qui sépare la Croatie de la France alors que les deux équipes se préparent au plus grand match planétaire. Doit-on considérer que les dés sont pipés? (suite…)
Roger Bannister était en 1954 un jeune étudiant qui s’apprêtait à terminer ses études de médecine à la prestigieuse université d’Oxford. Il avait aussi un passe-temps qui l’amenait à enfiler de petites chaussures à pointes pour aller faire des tours de piste cendrée. Le tout avec une obsession: courir un mile (1609m, 4 tours de piste)(suite…)
Les JO ont commencé, et le froid a pris le devant de la scène, telle une distraction bienvenue au milieu des multiples imbroglios autour du dopage. Mais quels sont les effets du froid sur la compétition sportive? Explications.
Oui le froid a une incidence non négligeable sur les compétitions des JO, et on en parle beaucoup ces jours. (suite…)
Deuxième volet du tryptique sur le triathlon, voir le premier, la Santé puissance 3. Alors que le premier billet explorait les bienfaits et les opportunités en terme de santé, je tourne ici mon regard sur les dérives trop souvent observées. (suite…)