Cette année, c’est la bonne, je me remets au sport. 5 risques et 5 opportunités

Que ceux qui se sont réveillés ce matin en se disant quelque chose du genre lèvent la main! Nous sommes bien nombreux à s’être imaginé cette nouvelle année sous le signe de la reprise d’une activité sportive régulière, la reconquête de sa condition physique et de sa forme d’antan, que ce soit ce matin ou il y a 365 jours peut-être. Et pourtant si l’on regarde en arrière, peut-on réellement dire que les envies des 1er de l’an du passé se soient matérialisées par une aisance nouvelle sur les pistes de ski, une endurance à toute épreuve ou encore un impérieux et satisfaisant besoin de modification de sa garde-robe, pour cause de changement de composition corporelle? 

Avant de vous plonger dans telle ou telle résolution pour 2018, je vous invite à considérer 5 risques et 5 opportunités qui pourraient vous aider à faire les bons choix et vous retrouver le 1er janvier 2019 à motiver une autre personne à suivre votre transformation.

LES RISQUES

  1. Le dernier programme à la mode. Un grand classique: une recherche google et voici des noms de nouveaux programmes alléchants, en ligne ou sur application, qui vous promettent la forme totale et le physique de magazine en 30 jours. 3 clics ou touches d’écran plus loin, vous êtes prêts à commencer une activité qui probablement ne vous convient pas, ne vous plaira pas et n’aura que peu de chances de s’installer durablement dans votre quotidien. Le plaisir dans l’activité choisie est impératif pour la création d’habitudes.
  2. Les objectifs déraisonnables. “Cette année je refais un marathon, comme le dernier en 2008”! C’est clair, c’est pas du tout raisonnable, or il n’est pas rare que je retrouve ce genre d’objectifs chez mes patients lors de leur première consultation entre février et avril, lorsque l’échec pointe pour diverses raisons.
  3. Perdre ses kilos du Nouvel-An et faire une “Détox”. Garantie d’une motivation mal orientée, à court terme, et qui se solde soit pas l’atteinte de l’objectif 2-3 kg en moins en 3-4 semaines (et donc arrêt de tout effort), soit par l’adoption de changements drastiques sur le plan alimentaire qui n’ont aucune chance de se poursuivre par des habitudes saines durables. Et que ceci soit dit: le détox n’existe pas.
  4. Commencer trop vite, trop fort. C’est la tête du box-office, on fonce pendant les 2 premières semaines de janvier, espérant que cette immersion sportive ravive la vigueur perdue de nos fibres musculaires, ou le souffle d’un Dario Cologna au Tour de ski. Comprendre son état physique du moment, débuter avec une durée et des intensités d’effort basses (selon les activités, on parlera de 20 à 30 minutes avec léger essoufflement), et progresser très lentement sur les premières semaines pour laisser à son corps, ses muscles, ses tendons, le temps de s’adapter.
  5. Motivation d’un seul jour. Qu’est-ce qui vous motive réellement? Le 1er janvier doit être une petite étincelle qui va permettre de laisser le feu vital en vous s’exprimer. Construisez votre reprise sportive sur les bûches que vous possédez déjà: une expérience passée, un soutien de vos proches ou de votre environnement professionnel, une motivation plus solide que celle d’un jour.

LES OPPORTUNITÉS

  1. Le nouveau cycle. Nous vivons des cycles tout au long de notre vie, parfois sans nous en rendre compte, si ce n’est a posteriori. Ce regard en arrière nous permet parfois de voir le changement envisagé comme la partie initiale d’un nouveau cycle et donc de l’inscrire dans une vision durable, au moins sur quelques années. Le cap est posé et le court terme n’est pas au premier plan.
  2. Les jours calmes pour s’y mettre. Vous avez pu y réfléchir, vous êtes partis pour ce petit jogging du renouveau et vous vous préparez à la suite avec entrain. C’est un excellent début en cette période souvent plus calme, propice à tester un peu ses sensations, et à faire un plan d’action. Prenez quelques minutes pour vous bloquer ces plages d’activité sur votre agenda pour les prochains moins, même si ce n’est qu’une fois par semaine. Votre corps et votre tête vous remercieront plus tard.
  3. Le ski comme déclencheur. Vous êtes au ski? Alors peut-être aurez-vous constaté ce manque d’aisance dans les courbes, ces brûlures des cuisses survenant bien trop tôt dans la journée, ou encore ce souffle s’accélérant par le simple fait de monter ces 2 étages d’escaliers les skis sur le dos? Pour autant que vous n’ayez pas encore payé le prix fort de la chute et la blessure, il est temps de retrouver une maîtrise sur les lattes. Objectif à réaliser progressivement sur cette saison hivernale en améliorant sa condition physique globale, et qui se matérialisera pour sûr l’hiver prochain.
  4. Ce nouvel équipement ou objet connecté reçu à Noël. Nouvelles baskets, bon pour le fitness, des raquettes à neige, ou alors une montre connectée qui mesure son pouls, ses pas et autres données dont on ne sait que faire… Autant d’opportunités qui appellent à certaines actions et surtout un soutien professionnel pour faire le mieux possible. Il existe de nombreuses possibilités pour mettre en jeu ces outils, et le conseils de coachs, moniteurs d’activités spécifiques, médecins du sport, spécialistes en activités physiques adaptées seront précieux et souvent nécessaires pour se mettre en route correctement.
  5. Le partage de ses résolutions actives. N’y allez pas seul. Faites part à votre entourage de votre désir de mettre en route ce changement, planifiez en famille ou avec vos amis, ainsi les chances de succès seront plus grandes. Si on le communique, les chances que l’on se donne les moyens de ses ambitions sont nettement plus élevées.

3,2,1 DÉPART

Vous voilà équipés et avertis. Ces jours de janvier sont précieux, et la façon dont vous abordez une envie de changer vos habitudes pour intégrer plus d’activités physiques est cruciale. La différence entre le succès dont vous serez fier le 1er janvier 2019 et la constatation du statu quo déjà vécu pour certains d’entre nous réside souvent dans la prise de conscience et la mise en application de ces quelques points. Mon principal conseil sera de ne pas vous lancer seul, partager les envies et le plaisir, motivez d’autres personnes, et n’hésitez pas à prendre conseil.

Pour ma part, cette année, je m’y remets, et je me réjouis de vous croiser dans la nature, dans les salles et sur les pistes, plutôt que blessé à ma consultation.

 

Boris Gojanovic

Boris Gojanovic est médecin du sport à l'Hôpital de La Tour à Meyrin (GE). Son credo: la santé pour et par le mouvement. Sa bête noire: l'immobilisme. Il s'occupe de tous ceux, jeunes ou moins jeunes, sportifs ou non, qui pensent que bouger mieux les mènera plus loin. Il espère être un facilitateur, tout en contribuant au transfert et à l'échange de connaissances, tant dans la communauté que dans les auditoires.

2 réponses à “Cette année, c’est la bonne, je me remets au sport. 5 risques et 5 opportunités

  1. Merci pour cet article, ça me parle. J’ai personnellement trouvé “le plaisir dans l’activité choisie” le 1er janvier 2017, et j’en étais fier le 1er janvier 2018. Vive le sport !

    1. Superbe et bravo pour votre succès sur l’année écoulée! Donc pour 2018, il vous reste à emmenez une ou plusieurs personnes dans votre sillage ;-). Bonne année! Boris

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