Les technologiques donnent le ton

Un petit nombre de valeurs, principalement américaines, domine le classement boursier mondial. Il s’agit essentiellement d’entreprises qui se sont lancées sur le marché des nouvelles technologies pour conquérir le monde numérique.

Internet et la technologie sont omniprésents dans notre quotidien, via notamment nos ordinateurs, nos smartphones et les services. Sept des entreprises qui ont la plus grande capitalisation boursière sont dans ce secteur. Cinq d’entre elles, les GAFAM, sont américaines (Alphabet – nouveau nom de Google –, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft), et deux chinoises (Tencent et Alibaba). Trois « intrus » se trouvent encore dans le top 10 : le conglomérat de Warren Buffet, Berkshire Hathaway (503 milliards de dollars de capitalisation), le géant pharmaceutique Johnson & Johnson (351 mia.) et la banque JP Morgan (348 mia.).

Le classement fluctue selon l’actualité des sociétés. L’été dernier, Apple est devenue la première entreprise de la planète à afficher une capitalisation boursière de 1’000 milliards de dollars. A titre de comparaison, cela représente tout le segment de l’aviation mondiale. A fin 2018, une accumulation de mauvaises nouvelles et les craintes suscitées par la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ont cependant provoqué une importante correction boursière, propulsant Microsoft (816 mia. de dollars capitalisation) au sommet du hit-parade, et reléguant Apple (779 mia.) au deuxième rang. Microsoft doit ce sursaut à sa mainmise sur la propriété intellectuelle, au succès de ses ventes de services logiciels Windows, au rachat du réseau social LinkedIn et au stockage Cloud Entreprise.

Les raisons de cette dominance

C’est dans les innovations industrielles qu’il faut chercher les raisons de cette dominance boursière. Si les technologiques sont aujourd’hui en vedette, auparavant c’étaient les titres des compagnies de chemin de fer, des compagnies aériennes ou des sociétés pétrolières. En 2011, Exxon Mobil, qui a longtemps été la première capitalisation boursière mondiale, régnait encore en maître. La révolution digitale a désormais chamboulé tous les secteurs d’activité. Internet et les réseaux sociaux contrôlent les connexions de toute la planète et stockent les informations privées, pour le grand bonheur des consommateurs qui ont un accès à l’information (en particulier par le biais des moteurs de recherche) à moindre coût.
Cette situation de quasi-monopole des géants technologiques est souvent caractérisée par d’importantes économies d’échelle, par des effets de réseaux ou par des marges bénéficiaires élevées. Ils engrangent des chiffres d’affaires colossaux et absorbent les petites entreprises, start-up à succès, pour éviter la concurrence.

Le vainqueur emporte tout

Le succès des entreprises technologiques provoque un effet « the winner takes it all » – comme dans le titre d’une chanson du groupe ABBA –, le « vainqueur emporte tout ». Avant de fabriquer des produits ou de proposer des services devenus incontournables, ces « vainqueurs » se situaient dans des niches. A ses débuts, le groupe Amazon, par exemple, vendait des livres. Il est maintenant leader du stockage de données numériques cloud et détient même des magasins de nourriture organique. Google était un simple moteur de recherche. Il possède désormais YouTube et s’est lancé dans le segment des véhicules autonomes. Apple, qui avait presque fait faillite avec les Mac, s’est mis à produire des smartphones de luxe.

Géants chinois à l’affût

La sévère correction boursière que les entreprises technologiques américaines ont subi fin 2018 annoncerait-elle la fin de leur dominance ? Non. Pas pour tout de suite, en tout cas. Derrière l’emprise de ces géants, il y a des milliards d’utilisateurs et de données qui leur donnent une solide assise. Mais, leur pouvoir est bousculé par des concurrents asiatiques qui croissent rapidement. On évoque les BATX, les géants du web chinois (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi). La Chine a pour objectif d’accélérer le plan « Made in China 2025 » qui vise à l’autosuffisance dans toutes les technologies clefs.

Contrairement à l’Europe, ce pays a mis en place des mesures pour protéger son marché intérieur en favorisant les acteurs locaux. C’est le véritable enjeu de la guerre commerciale que Donald Trump mène contre lui. La volonté de Pékin de devenir une importante puissance technologique inquiète Washington. Une inquiétude légitime, lorsqu’on sait que les entreprises technologiques américaines ont de la peine à innover sans cesse, et que leurs nouveaux produits tendent cannibaliser ceux qu’elles ont déjà sur le marché.

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Fig. 1. Les BATX bousculent les GAFA

Banque privée Bonhôte - Neuchâtel, Genève, Lausanne, Bienne, Berne
Source : Bloomberg, Statista

 

Fig. 2. Evolution de la capitalisation boursière des GAFAM (en USD mia.)

Banque privée Bonhôte - Neuchâtel, Genève, Lausanne, Bienne, Berne
Source : Bloomberg

 

Tarifs douaniers : une guerre insidieuse aux effets néfastes

La guerre des tarifs douaniers est au cœur de l’actualité économique. Le bras de fer que se livrent sur ce point les Etats-Unis et la Chine en est une parfaite illustration. Cette approche est insidieuse, car elle n’apporte pas forcément les effets escomptés et pourrait avoir des conséquences très néfastes pour l’économie mondiale.

Lever des taxes douanières n’est pas une idée nouvelle. Les pays qui recourent à ce moyen cherchent à rendre leur production interne plus compétitive en termes de prix relatifs, ce qui revient souvent à soutenir des industries qui ne sont pas efficientes sur les marchés internationaux. Les tarifs douaniers permettent aussi de décourager les consommateurs d’acheter des produits étrangers.

Plus protectionnistes que les Européens, les Etats-Unis utilisent facilement cet instrument pour améliorer leur situation. Dans les années 80, c’est le Japon qui en avait fait les frais. En 2009, le président Barack Obama avait exhumé le « Buy American Act » datant de 1933, ce qui lui avait valu d’être qualifié de « président le plus protectionniste de l’histoire ».

La Chine en point de mire

Aujourd’hui, c’est le président Donald Trump qui a engagé une bataille similaire contre la Chine principalement. Son objectif : combler, comme il l’avait promis avant d’être élu, le gigantesque déficit commercial américain en réduisant les importations (Fig. 1.). Une manière de plaire aux électeurs des Etats industriels du Nord. Il a d’autant plus le loisir d’agir ainsi que l’instauration de taxes peut se faire sans l’accord des chambres.

La mise en place du nouveau régime douanier s’est faite par étape (Fig. 2.). Il a d’abord concerné l’acier provenant de certaines régions du monde. Ce fut ensuite l’abandon de l’Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA) et la taxation de certains pays en particulier. Maintenant, c’est la Chine qui est en point de mire. En préférant les traitements bilatéraux plutôt que globaux, les Etats-Unis font un net retour en arrière par rapport aux pratiques de ces dernières décennies.

Une source d’incertitude

Cette politique a diverses conséquences. Comme l’a montré l’histoire, elle est généralement peu concluante, s’avérant positive à court terme, mais pas à long terme. En 1689, lorsque le roi d’Angleterre imposa des droits de douane élevés sur les importations de vin français, les consommateurs britanniques délaissèrent le vin français au profit du gin. Les mesures prises par les Etats-Unis en 1930 pour protéger l’agriculture entraînèrent des représailles et une chute drastique du commerce mondial, nuisant beaucoup à l’économie américaine.

Cette stratégie est source d’incertitude, ce qui réduit les investissements et, partant, le rythme de la croissance. Ses effets peuvent être positifs pour certaines entreprises, négatives pour d’autres. Ainsi, si la Chine décide de prélever des taxes sur le saumon d’Alaska, ses consommateurs achèteront le saumon de Norvège ou d’Ecosse… Certaines conséquences sont, par ailleurs, difficiles à appréhender comme des délocalisations. Les Chinois pourraient transférer au Vietnam leur production destinée aux Etats-Unis. Les consommateurs sont aussi perdants. Découragés d’acheter les produits importés – ce qui est l’objectif initial –, ils pourraient payer plus cher certains produits importés peu substituables, ce qui défavoriserait d’autres achats locaux. On note aussi que de nombreux d’articles concernés par les taxes sont utilisés par les entreprises américaines comme produits intermédiaires à leur production.

Des risques d’escalade

Et c’est sans compter avec les risques d’escalade. Les Chinois financent les Etats-Unis (>1000 milliards d’obligations Treasuries). Ils pourraient boycotter les entreprises américaines actives en Chine (McDonald’s, KFC, par exemple), malgré les emplois qu’elles fournissent. Ils pourraient restreindre l’exportation de certaines terres rares dont on a beaucoup besoin dans l’électronique. Les Etats-Unis pourraient relever les taxes sur les importations chinoises de 40 à 100%. Et rien ne nous dit que Donald Trump ne s’attaquera pas ensuite à l’Europe…

En conclusion, cette guerre des tarifs aura peu d’impact à court terme sur l’économie mondiale, mais, si elle devait se prolonger, l’incertitude pénalisera la croissance. Une guerre commerciale ouverte et globale serait très négative. Elle n’aurait que des perdants et les marchés financiers pourraient souffrir de manière marquée. Comme une résolution rapide du problème est peu probable, le risque d’enlisement est bien présent. Au-delà de l’impact sur la Chine, la guerre commerciale pèsera probablement sur les économies asiatiques, via les chaînes d’approvisionnement mondiales. En faisant monter les coûts, elle pourrait faire dérailler la plus forte reprise que connaît l’économie mondiale depuis des années.

 

Fig. 1. Déficit commercial américain par pays en 2017 (en mrds USD)

Banque Bonhôte & Cie SA
Source : US Census bureau, Banque Bonhôte & Cie SA

 

Fig. 2. Etats-Unis vs Chine : l’écart boursier se creuse

Banque Bonhôte & Cie SA
Source : Banque Bonhôte & Cie SA

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L’alimentaire a-t-il perdu ses vertus défensives ?

Alors que l’on pensait qu’il était protégé des fluctuations – on mange chaque jour – et que les marchés se portent raisonnablement bien, le secteur alimentaire a subi des décotes boursières notables. Aurait-il perdu ses vertus défensives ? Pas vraiment. Il doit faire face à de nombreux défis, mais il a des moyens pour les affronter.

Les actionnaires ont de quoi être perplexes. Certains titres du secteur alimentaire ont subi récemment de sérieux revers depuis leurs plus hauts, à l’image de Kraft-Heinz (-40%), d’Altria, anciennement Philip Morris (-30%), d’AB-Inbev qui détient notamment les marques Budweiser, Stella et Corona (-30%), de Mondelez et ses produits Oreo et Cadbury (-20%), ou encore de Nestlé et de Coca-Cola (-12%). Comment expliquer ce changement de fortune, cette soudaine apparente vulnérabilité ? Par des modifications notables de l’environnement économique dans lequel évolue l’industrie alimentaire. Qu’on en juge!

De nombreux défis

Il y a tout d’abord l’évolution des attentes des consommateurs vers plus de naturel et de plus sain, davantage de proximité et de qualité. D’une part, les clients sont attirés par les prix les plus bas pour la consommation courante et, d’autre part, ils sont prêts à payer plus pour des produits qui répondent mieux à leurs aspirations. Une conséquence, par exemple, de ce changement : les bières artisanales et les bières bon marché grignotent les ventes des grandes marques traditionnelles.

Le bras de fer que se livrent actuellement Nestlé et Coop illustre les modifications qui interviennent dans les réseaux de distribution et, partant, dans les rapports de force. La multiplication des sources d’approvisionnement redonne, en effet, du pouvoir à la distribution qui bénéficie de cette demande orientée « prix ». La digitalisation et la vente en ligne exacerbe la compétition entre distributeurs, les petits intervenants bénéficiant d’un meilleur accès au marché.

L’augmentation du coût des matières premières, du packaging et de la main-d’œuvre provoque, par ailleurs, une pression sur les marges, car le « pricing power » est limité dans le secteur. On relèvera aussi la maturité du marché alimentaire. Son taux de croissance est inférieur à celui de l’économie en général. Nestlé le constate à ses dépens : ses ventes, qui dépassaient largement les 100 milliards de francs entre 2007 et 2009, se situent aujourd’hui aux environs de 90 milliards. Et même si l’on tient compte du raffermissement du franc, la croissance est très limitée.

La branche réagit

Le déclin serait-il inévitable ? Non, car les entreprises alimentaires ne restent pas les bras croisés devant cette nouvelle donne. Elles ont des moyens de relever ces défis. C’est ainsi qu’elles développent leur communication – digitale ou sous forme de publicité directe – vers plus de personnalisation pour se rapprocher de leurs clients. L’analyse des données leur permet aussi de mieux adapter les produits à chaque région ou à chaque environnement. Elles répondent à la demande de produits plus sains (moins de sucre, de sel ou d’agents conservateurs et colorants…) ou de haut de gamme, comme Nespresso, en adaptant leurs assortiments. Elles offrent plus de plats végétariens ou végans, elles enrichissent les aliments avec des vitamines ou des apports de protéines. Elles activent aussi le levier de l’innovation afin d’améliorer la productivité, la qualité, les coûts de production et, du coup, les marges.

Quelles influences pour l’investisseur ?

Ces changements ne sont pas sans influence pour l’investisseur. Après le recul des cours, les valorisations de ce secteur sont redevenues attractives, sans être irrésistibles pour autant. Nombreuses sont les entreprises qui servent de copieux dividendes et qui ont mis en place une gestion de leurs ressources financières favorable à l’investisseur. Un bémol, toutefois. La remontée des taux, notamment aux Etats-Unis, constitue un élément négatif, car la stabilité des rendements du secteur entraîne des évaluations qui se rapprochent parfois de celles des obligations.

Dans ce contexte, nous recommandons les titres suivants :

  • Nestlé pour sa solidité, son programme de rachat d’actions et la fantaisie liée à la participation dans l’Oréal;
  • Danone pour sa présence dans les produits destinés aux enfants qui pourrait profiter de l’abandon de la politique de l’enfant unique en Chine;
  • Anheuser-Bush Inbev qui entre dans une période favorable avec la prochaine Coupe du monde de football;
  • Philip Morris International qui est probablement l’entreprise la plus avancée de son secteur dans le remplacement de la cigarette par des produits nettement moins nocifs, même si cette dernière ne répond pas aux critères de responsabilité sociale habituels.

 

Fig. 1. Evolution boursière de quatre titres sur un an.

Banque privée Bonhôte - Neuchâtel Berne Bienne Genève Lausanne

Source : Bloomberg, Banque Bonhôte & Cie SA

 

Fig. 2. Les marques locales challengent leur concurrentes mondiales.

Banque privée Bonhôte - Neuchâtel Berne Bienne Genève Lausanne

Source : Kantar Worldpanel

 

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Bonhôte : forte croissance et gestion nominée par Lipper

 

Banque privée Bonhôte

 

La banque Bonhôte continue son développement et annonce ses résultats annuels avec un bénéfice net de CHF 3.00 millions par rapport à 1.93 millions en 2016. Une progression de + 55.2 % expliquée par la croissance continue de la clientèle en gestion et par les bons résultats des marchés financiers. Le ratio de fonds propres de première catégorie (CET1 et T1), s’établit à 31.08%, bien supérieur au minimum requis de 10.50%. Le ratio de liquidité à court terme (LCR) se monte quant à lui à 658.68%, bien supérieur à l’objectif réglementaire minimal de 100%.

Le président et actionnaire principal de la banque, M. Jean Berthoud, se réjouit beaucoup de constater que « la banque a connu une année d’approfondissement des acquis notamment par le biais de l’engagement de nouveaux talents destinés à renforcer nos succursales principalement, mais également le siège de Neuchâtel. » Les entrées nettes de fonds s’établissent à plus de 161 millions pour l’exercice. En ajoutant à cela une augmentation liée à la hausse des marchés, le total des avoirs à quant à lui progressé de + 11%, une croissance de très bonne tenue dans l’environnement bancaire actuel.

Selon Yves de Montmollin, CEO du groupe « Du point de vue de la gestion d’actifs mobiliers, tous nos fonds affichent de très bonnes performances. En particulier les fonds Bonhôte Asymétrique qui connaissent un intérêt qui ne se dément pas de la part aussi bien des investisseurs institutionnels que privés. En effet, dans un marché assez fortement évalué, le contrôle du risque en cas de retournement devient primordial. De plus le service de gestion discrétionnaire est à saluer tout particulièrement puisque le fonds équilibré en francs suisses « Stratégie Monde » qui reflète la politique d’investissement de la banque a été primé par l’agence Lipper en obtenant la première place sur 67 fonds ! »

La banque Bonhôte a en effet reçu le Swiss Lipper Fund Awards 2018 dans la catégorie des meilleurs fonds CHF balancés pour son produit « Bonhote Strategies – Monde (CHF) ». L’établissement neuchâtelois est ainsi fier de voir sa stratégie d’investissement honorée par ce prix qui récompense, depuis plus de 30 ans, des fonds et des sociétés de gestion de fonds dont le rendement ajusté au risque a excellé par rapport à leurs pairs.

Quant au fonds Bonhôte-Immobilier, d’importants projets de construction sont en cours et l’objectif du milliard de francs en immeubles est désormais en ligne de mire. Pour renforcer son pôle immobilier, la banque a acquis en février 2018 sa société de direction de fonds immobilier FidFund Management SA à Nyon. Cet investissement stratégique constitue une nouvelle étape décisive dans la verticalisation de l’offre immobilière du groupe Bonhôte qui confirme ainsi sa place d’acteur incontournable dans le secteur de l’immobilier titrisé suisse.

En matière d’innovation notre service Bonhôte Fund Solutions, lancé en 2016, poursuit son développement sur le marché de la sélection et du placement de fonds avec désormais une présence en Suisse alémanique. Cette nouvelle activité dégage cette année déjà des revenus bruts très encourageants.

La filiale d’ingénierie patrimoniale Bonhôte Trust, épaulée par la société Bonhôte Services a également contribué aux bons résultats du groupe. La transformation de ce secteur d’activité vers le conseil en matière fiscale se confirme à nouveau cette année.

Le tableau ne serait pas complet sans mentionner à nouveau l’important projet de renouvellement de la plateforme informatique qui s’est poursuivi sur toute l’année 2017 et pour le succès duquel tous les services de la banque ont été mis à contribution. Cet important investissement arme particulièrement la banque dans le contexte actuel d’innovation technique galopante.

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La fiscalité des crypto-monnaies

 

Par Suzanne Lauritzen, LL. M., DIP (ITM), TEP) et Mélanie Zimet, Experte fiscale diplômée

 

Blockchain, bitcoin, minage : voilà des termes qui envahissent notre quotidien ! Mais de quoi s’agit-il ? Comment la vente et la détention de crypto-monnaies sont-elles imposées en Suisse ?

La crypto-monnaie, qu’est-ce que c’est ?

Depuis le début des années 2000, la croissance des crypto-monnaies est exponentielle. Si le bitcoin est probablement la plus connue d’entre elles, il en existe à ce jour près de 1’500 disponibles.

Les crypto-monnaies sont des monnaies virtuelles, cryptographiques, générées par la blockchain, un réseau informatique décentralisé, de pair à pair, sous le contrôle des « mineurs ».

Comment fonctionne le système et est-il sécurisé ?

Les ordres des utilisateurs sont exécutés par les « mineurs » qui travaillent à crypter les transactions de manière infalsifiable et participent ainsi à la sureté du système tout en étant rémunérés. Tous les transferts entre détenteurs depuis la création sont répertoriés.

La détention des crypto-monnaies doit aussi être sécurisée, en particulier contre les hackers. De même, une crypto-monnaie perdue à la suite d’un téléchargement sur une clef USB ou un disque dur l’est alors définitivement.

Les crypto-monnaies peuvent-elles être utilisées lors de transactions courantes ?

Elles pourraient être utilisées pour régler certains achats ou faire des paiements. Preuve en est la ville de Zoug qui permet à ses résidents de s’acquitter de certains émoluments ou services publics en bitcoin depuis 2017. Néanmoins, l’usage actuel des crypto-monnaies est restreint et il faut en général les convertir en devises telles que l’euro ou le dollar afin de les utiliser.

En ce sens, le président du groupe SIX a récemment encouragé la Banque nationale suisse (BNS) à lancer sa propre crypto-monnaie et, ainsi, à suivre le mouvement lancé par la Banque centrale de Suède et ses e-couronnes qui seront émises dans quelques années.

Quels sont les aspects fiscaux à considérer lors de la vente de crypto-monnaies ?

Les gains réalisés lors de la vente d’éléments de la fortune privée, tels que les crypto-monnaies, sont en principe exonérés d’impôt sur le revenu. A titre d’exception, l’administration fiscale pourrait toutefois considérer le vendeur comme « commerçant professionnel de titres » et imposer le revenu réalisé au moment de la vente ou déduire les pertes éventuelles.

Les indices développés par la pratique et la jurisprudence permettant de distinguer entre gain exonéré privé et revenu imposable sont, entre autres, la fréquence élevée des transactions ou une courte durée de possession des titres, soit moins de six mois selon la pratique.

Si ces règles sont claires en matière de titres « classiques », actions ou options, se pose néanmoins la question de leur adéquation en matière de crypto-monnaies. En effet, les critères paraissent peu adaptés à un marché aussi volatile que les crypto-monnaies. Selon nous, c’est l’intention du contribuable qui devrait permettre de déterminer le traitement fiscal. Reste-il dans le cadre de la gestion privée ou met-il en place une stratégie afin d’obtenir une rémunération ?

A quelle valeur déclarer les crypto-monnaies pour l’impôt sur la fortune ?

Les crypto-monnaies sont imposables comme tout autre élément de la fortune. L’Administration fédérale des contributions publie annuellement le cours déterminant des bitcoins au 31 décembre et devrait faire de même dans le futur pour d’autres crypto-monnaies afin de simplifier la taxation de chaque contribuable.

L’intérêt pour les crypto-monnaies devrait s’accompagner d’une réflexion sur l’activité de chaque investisseur et ses éventuelles conséquences fiscales. De même, si la valeur des bitcoins pour l’impôt sur la fortune est claire, d’autres crypto-monnaies ne bénéficient pas encore d’une évaluation officielle. Cette lacune appelle ainsi à réfléchir à l’évaluation de ces dernières avant de remplir sa déclaration d’impôt !

 

Cliquez ici pour plus d’information – Bonhôte Services SA

La banque Bonhôte à Neuchâtel acquiert sa société de direction de fonds immobilier FidFund Management SA à Nyon et devient ainsi un acteur incontournable de l’immobilier titrisé en Suisse.

La banque Bonhôte à Neuchâtel acquiert sa société de direction de fonds immobilier FidFund Management SA à Nyon et devient ainsi un acteur incontournable de l’immobilier titrisé en Suisse.

La Banque Bonhôte & Cie SA annonce avoir acquis ce jour la société FidFund Management SA, société de direction de fonds immobilier, en partenariat avec CACEIS (Switzerland) SA. Cet investissement stratégique constitue une nouvelle étape décisive dans la verticalisation de l’offre immobilière du groupe Bonhôte qui se place ainsi désormais parmi les entreprises incontournables de la gestion immobilière helvétique.

FidFund Management SA emploie douze collaborateurs actifs dans la gestion directe de trois fonds immobilier et dans l’administration de trois autres fonds. L’entreprise située à Nyon gère ainsi pour plus de 3.5 milliards d’actifs immobiliers.

Dès sa création en 2006, la direction du fonds Bonhôte-Immobilier avait été confiée à FidFund Management SA. Le Fonds est depuis devenu l’un des leaders du marché suisse avec plus de 900 millions de valeurs immobilières. Bonhôte-Immobilier possède un parc constitué de 2’500 appartements de qualité en Suisse romande. A noter que le fonds offre notamment l’avantage au porteur de parts d’être entièrement défiscalisé aussi bien sur le revenu que sur la fortune. En possédant dorénavant la société de direction de fonds qui le gère, Bonhôte acquiert la maîtrise totale de l’ensemble du processus d’investissement.

Selon Yves de Montmollin, CEO du groupe Bonhôte, cette acquisition représente une nouvelle étape dans le développement très réjouissant de la banque : « Cette opération s’inscrit parfaitement dans le développement actuel du groupe et confirme notre volonté de nous développer dans le canton de Vaud où nous venons d’inaugurer une nouvelle succursale, à Lausanne. Concrètement, ce rachat nous confère tous les moyens pour poursuivre la croissance spectaculaire de notre fonds immobilier et conforte la position du groupe Bonhôte en tant qu’acteur prépondérant de la gestion immobilière en Suisse. »

De son côté, Philippe Bens, Senior Country Officer  de CACEIS en Suisse commente : « Nous sommes très heureux de cet accord qui nous permet de poursuivre notre solide relation établie de longue date. »

Ayant son siège à Neuchâtel et des succursales à Genève, Lausanne, Berne et Bienne, le groupe Bonhôte, qui a célébré en 2015 son bicentenaire, se réjouit ainsi de ce nouveau renforcement en Suisse romande.

René Morgenthaler rejoint la banque Bonhôte à Neuchâtel

Banque Bonhôte - René Morgenthaler

 

René Morgenthaler rejoint la Banque Bonhôte & Cie SA à Neuchâtel et prend la responsabilité de la gestion discrétionnaire pour la clientèle privée et institutionnelle.

Passionné par les investissements et au bénéfice de plus de 30 ans d’expérience dans le domaine de la gestion de patrimoine, René Morgenthaler a débuté à la banque Bonhôte le 1er décembre 2017 en qualité de responsable de la gestion discrétionnaire.

Auparavant CIO de la Royal Bank of Canada à Genève, il a commencé sa carrière en tant que cambiste puis responsable du négoce de titres chez Merrill Lynch Bank Suisse SA à Genève. Il possède une  large expertise de toutes les classes d’actifs et a mené des équipes de gestion dans plusieurs établissements.

D’origine bernoise, et après avoir fait sa carrière à Genève auprès d’établissements anglo-saxons, il retrouve ses racines avec la banque Bonhôte très active dans le Mittelland.

Selon Yves de Montmollin, directeur général de la banque : « la banque Bonhôte est très heureuse de l’arrivée de René Morgenthaler qui amène un savoir-faire indéniable au  niveau de la gestion discrétionnaire, le moteur de la banque. »

Ayant son siège à Neuchâtel depuis plus de 200 ans et des succursales à Bienne, Genève, Berne et à Lausanne, le groupe Bonhôte se réjouit ainsi du développement de ses affaires.

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Nos conseils liés à vos œuvres d’art

Bonhôte Services
Suzanne Lauritzen (Administratrice-déléguée) & Mélanie Zimet (Experte fiscale diplômée)

Que vous soyez héritier, investisseur et/ou collectionneur… outre la passion liée à vos œuvres, nous vous recommandons de ne pas négliger les étapes qui assureront le maintien de leur valeur ainsi que les aspects réglementaires qui les entourent, et en particulier la fiscalité.

Louis Henri de Meuron, 1868-1949 (CH).
Berges du lac de Neuchâtel, (1911).
Huile sur panneau (65 x 78 cm).

 

Comment assurer le maintien de leur valeur ?

Ce qui fait la valeur de l’œuvre, hormis la renommée de son créateur et sa qualité, sont sa traçabilité et sa documentation. Il est ainsi fondamental de tenir un inventaire de l’historique des transactions passées et d’éventuelles rénovations, accompagné de toute la documentation nécessaire.

Quand la fiscalité liée devrait-elle être analysée ?

Les questions fiscales devraient être revues lors de la détention des œuvres ainsi qu’avant toute transaction les concernant.

Au moment de la détention, la question essentielle est de déterminer si l’œuvre d’art est un mobilier de ménage, ce dernier étant exonéré d’impôt sur la fortune. Le critère principal devrait être l’usage fait du bien et non sa valeur. Pourtant, en l’absence de législation claire en la matière, la plupart des cantons ont tendance à considérer qu’une œuvre onéreuse est imposable.

Le canton de Genève est précurseur et selon sa loi fiscale, les œuvres d’art exposées au domicile du contribuable sont du mobilier de ménage exonéré. Ainsi, les œuvres entreposées en port franc ou dans un coffre seront, elles, toujours imposables.

Si l’œuvre est imposable, l’estimation de sa valeur fiscale est une question fondamentale et complexe. Il n’existe en effet pas de directives uniformes en la matière, ce qui présente toutefois l’avantage de pouvoir discuter la valeur imposable avec l’administration. A noter que la valeur d’assurance n’est pas déterminante en la manière.

A quels aspects veiller lors d’une transaction ?

Avant tout transfert à titre onéreux (p.ex. une vente), il s’agit d’analyser le traitement fiscal du résultat de la transaction. Si l’œuvre est détenue en fortune privée par un contribuable suisse, le gain en capital réalisé est en principe exonéré fiscalement. Dans certains cas exceptionnels, le gain en capital pourrait toutefois être imposé, notamment si la transaction peut être considérée comme ayant un lien avec l’activité professionnelle du contribuable.

Un transfert gratuit tel qu’une donation ou un legs devrait aussi être revu, car certains cantons comme Neuchâtel ou Vaud imposent les transferts gratuits en ligne directe, ceci même si l’œuvre n’était pas soumise à l’impôt sur la fortune. Une exonération fiscale peut aussi être octroyée si l’œuvre est transmise à une fondation à but d’intérêt public.

Quelles sont les autres réglementations à considérer lors d’une transaction ?

Compte tenu de la nature particulière de ces actifs, les intermédiaires dans une transaction de vente (maisons d’enchères ou galeries) ont des devoirs de diligence et de contrôle accrus de l’ensemble des données et la tenue d’un inventaire détaillé est ainsi nécessaire.

Comment Bonhôte Services SA peut-elle vous assister dans ce contexte ?

Nous vous proposons des services en lien avec l’analyse et la planification de futures transactions liées à vos œuvres d’art, qu’il s’agisse d’une vente, d’une succession ou donation.

Nous effectuons aussi des tenues d’inventaires et proposons des services administratifs tels que l’organisation des transports et la gestion des assurances. En matière de valorisation d’œuvres d’art, nous travaillons en coordination avec des experts en art indépendants, tels que des conservateurs et historiens de l’art.

Eugène Louis Boudin.
Pâturage aux environs d’Honfleur.
Huile sur toile (40.8 x 55.1 cm).

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Pascal Geissmann rejoint la banque Bonhôte à Genève en qualité de gestionnaire senior

Banque Bonhôte Genève - Pascal Geissmann
Pascal Geissmann – banque Bonhôte Genève

Engagé au 1er octobre 2017 auprès de la succursale de Genève de la banque Bonhôte, Pascal Geissmann y travaille en tant que gestionnaire pour développer et servir la clientèle privée locale.

Pascal Geissmann (55 ans) est au bénéfice d’une longue expérience bancaire. Après avoir débuté sa carrière en 1986 comme trader,  il a exercé pendant 20 ans dans le trading directionnel actions et obligations internationales notamment au sein de la banque Paribas Suisse où il a dirigé les équipes de trading directionnel de 1990-2000.

Par la suite, il a réorienté sa carrière vers  la banque privée afin de mettre à profit sa longue expérience des salles de marchés à une clientèle de plus en plus sophistiquée. C’est donc tout naturellement que sa carrière de gestionnaire de fortune a pris son envol auprès de grands établissements bancaires genevois.

Selon Robin Richard, directeur de la clientèle privée : « Avec ce nouvel engagement, la banque Bonhôte poursuit son développement dans la région genevoise. Nous sommes très heureux de renforcer notre service à la clientèle privée par l’arrivée de Pascal Geissmann, figure bien connue dans le milieu financier romand. Il va permettre à la succursale de Genève de poursuivre son développement et de continuer à offrir à ses clients une expertise de pointe en gestion de patrimoine. »

Ayant son siège à Neuchâtel depuis plus de 200 ans et des succursales à Bienne, Genève, Berne et à Lausanne, le groupe Bonhôte se réjouit ainsi du développement de ses affaires.

 

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La banque Bonhôte s’approche des 4 mrd de masse sous gestion

Yves de Montmollin - Banque Bonhôte
Yves de Montmollin – directeur général de la Banque Bonhôte & Cie SA

Neuchâtel (awp)

La banque Bonhôte s’apprête à franchir un nouveau palier dans son développement, avec des encours approchant les 4 mrd CHF. “Les engagements effectués ces derniers mois commencent à porter leurs fruits” a indiqué à AWP le directeur général (CEO) Yves de Montmollin. L’établissement neuchâtelois a relevé la tête au 1er semestre, après un exercice 2016 plombé par les investissements.

Avec la performance des marchés, la progression de la masse sous gestion depuis janvier s’inscrivait à fin octobre à 12%, contre +11,8% pour l’année 2016 dans son ensemble. Les afflux nets d’argent, non précisés, présentent 5,8% de cette hausse.

L’établissement basé à Neuchâtel se concentre essentiellement sur la clientèle domestique, avec une proportion de 85% de résidents en Suisse.

Lors des six premiers mois de l’année, le bénéfice net s’est envolé de 13,8% sur un an à 3,7 mio CHF, selon les chiffres fournis par la banque privée. En 2016, cet indicateur avait fondu de plus de 70%. M. de Montmollin qualifie l’exercice écoulé comme une “année d’investissements”.

Banque Bonhôte a pleinement profité de l’embellie sur les marchés financiers pour gonfler ses recettes au premier semestre 2017. Le produit des opérations de commissions et de prestations de services, principale source de revenus, s’est enrobé de 15,8% à 12,3 mio CHF.

Les opérations d’intérêt ont pris l’ascenseur (+57,7%), tandis que les autres activités accusent une baisse.

L’effectif s’est passablement renforcé l’année dernière, avec le recrutement de quatre conseillers à la clientèle venant compléter une équipe de 25 personnes, sur quelque 100 collaborateurs au total. En comparaison annuelle, les charges de janvier à juin ont pris de l’embonpoint (+8,5%) à 10,3 mio CHF.

Rentabilité améliorée

Les engagements vont se poursuivre, prévient M. Montmollin, quitte à peser sur la rentabilité. “Si je trouve les bonnes personnes, je ne vais pas faire la fine bouche. Même si ça doit un peu presser les marges”, explique-t-il. Au terme de l’exercice 2016, le ratio coûts/revenus avoisinait 80%, soit davantage que la moyenne des banques privées.

Le résultat opérationnel s’est inscrit à 3,9 mio, ce qui représente une hausse de 11,1%.

L’exercice en cours devrait boucler sur une rentabilité améliorée, mais légèrement. “Cela est dû à la structure de la clientèle domestique, qui est moins rentable en général. Les comptes sont plus petits, les marges sont moins fortes”, analyse le CEO, qui table sur la poursuite de la dynamique actuelle en 2018.

L’année 2017 aura été marquée par l’inauguration des nouveaux locaux lausannois. La région du chef-lieu vaudois est un pays de cocagne pour Banque Bonhôte, qui y enregistrait par le passé une croissance soutenue même sans y être physiquement. “Notre implantation confirme cette tendance et nous aide à progresser”, relève Yves de Montmollin, qui se réjouit de la “réputation romande” de son établissement.

Le CEO reste convaincu que c’est par la gestion active que Banque Bonhôte doit se démarquer. Il balaie d’un revers de main les critiques fréquentes autour des coûts engendrés par ce modèle de gestion. “Je préfère gagner un peu sur quelque chose que beaucoup sur rien”, image-t-il, pointant du doigt les risques liés à la gestion indicielle en cas de chute des marchés financiers.

Même avec plus de 200 ans au compteur, la banque reste attentive aux développements de la technologie. M. de Montmollin reste attaché à sa plateforme informatique maison et exclut toute externalisation. Les investissements IT représentent annuellement 10% des charges.

La banque pourrait avoir recours à des solutions de conseil automatisé (“robo advisors”) à l’avenir, mais uniquement pour assister les conseillers dans leurs tâches et non pour “remplacer les hommes”. “Les gens ne viennent pas chez nous pour ça. Au contraire”, souligne le directeur.

Fondée en 1815, Banque Bonhôte dispose de succursales à Genève, Lausanne, Bienne et Berne, en plus de son siège à Neuchâtel. Elle n’exclut pas une acquisition à l’avenir.

 

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