En Suisse, «Liker» un contenu à caractère haineux ou diffamatoire est désormais punissable pénalement (si un clic l’a rendu visible à d’autres personnes).
Dans son arrêt, le Tribunal Fédéral envoie un signal fort qui place la Suisse dans les nations pionnières en matière de responsabilité individuelle sur les réseaux sociaux. Une décision qui n’est d’ailleurs pas passée inaperçue à l’international.
De nombreuses voix s’élèvent pour demander une régulation des plateformes comme Twitter ou Facebook. Mais ce dernier (qui fête ses quinze ans) n’atteindra sans doute jamais l’âge de maturité qui lui permettrait de s’autoréguler, car cela reste d’abord un problème de volonté.
Alors aussi puissants soient-ils, ces réseaux sont avant tout des outils de communication et d’expression placées dans les mains de leurs utilisateurs. Bien que numériques, ils ne peuvent demeurer éternellement des zones de non-droit exemptés de tous devoirs.
La Suisse franchit le pas en considérant qu’un clic n’est pas anodin et qu’il peut, dans certaines circonstances, porter des soupçons accusateurs sur quelqu’un, atteindre à l’honneur ou encore discriminer une communauté.
Une simple pression de l’index – un clic – qui est susceptible d’entraîner les mêmes conséquences aux yeux de la loi qu’un salut fasciste, une quenelle ou un discours raciste. Ceux qui le pratiquent comme un doigt d’honneur tendu pourraient désormais y réfléchir à deux fois.