Ces dernières semaines de nombreux articles du Temps traitent des conflits dans les organisations communales et cantonales (Nyon, Vevey, Genève). Bien entendu, il ne s’agit pas d’une exclusivité des organisations publiques. Certaines entreprises privées (Crédit Suisse, FIFA…) traînent derrière elles une réputation nauséabonde dont elles ne cherchent même pas à se débarrasser. Dans un juste équilibre des forces, elles font aussi la une des médias.
Des tranches de vie de femmes et d’hommes sont emportées dans ces tourmentes. Nous pouvons alors constater que les relations dans les entreprises semblent échapper à toute tentative de rationalisation et ces conflits apparaissent souvent comme une défaite de la raison, une victoire des passions tristes – haine, ressentiment, envie… – sur la partie raisonnable de l’esprit humain. L’ingéniosité humaine s’y déploie dans toute son ampleur lorsque la violence et l’intelligence deviennent indissociables.
Le bon manager est-il finalement celui qui maîtrise l’art d’éviter les conflits ? Incontestablement, oui. Ceux qui sont nommés uniquement pour remettre de l’ordre dans les organisations sont rares. On en rencontre quelques-uns lors de fusions / acquisition lorsque A achète b à la traîne des standards du management. Ainsi, dans l’immense majorité des organisations, les promotions sont acquises principalement sur une prépondérance technique du postulant et, si j’ose dire, sur ses capacités à ne pas mettre la pagaille dans ses équipes. Les raisons sont faciles à comprendre. La technique assure la légitimité du manager ; la paix dans les équipes tranquillise la hiérarchie qui n’a pas que cela à s’occuper. Avec ces deux critères chacun peut dormir tranquille.
Alors pourquoi les conflits existent ?
Les conflits peuvent être regardés du point de vue émotionnel ou communicationnel. Ce qui est juste, mais insuffisant. Le conflit est souvent la résultante de situations économiques et technologiques en évolution. Les compétences évoluent, les organisations mutent. Par exemple, lorsqu’un nouveau chef arrive avec de nouvelles façons de faire, les collaborateurs doivent savoir s’adapter. C’est imparable.
Pour le collaborateur, vouloir résister conduit immanquablement à une bagarre où il ne peut échapper sans dégât à moins de vouloir terminer dans les médias ou au prud’homme. Chacun, l’organisation ou le collaborateur, y perdra de sa réputation. Savoir négocier un accord à l’amiable est aussi une compétence à acquérir.