Les élections fédérales et les jeunes

Les élections fédérales approchent avec son lot de questions habituelles. Parmi elles, le taux de participation de la population, notamment celle des plus jeunes. A l’heure où les questions de l’environnement et de l’égalité entre les femmes et les hommes mobilisent des foules, notamment les jeunes, les taux de participation n’évoluent guère. En novembre 2018, seuls 25% de ces derniers pensaient certainement participer aux élections fédérales de 2019 (gfs.bern 2018). Je vous propose en cette veille d’élections quelques éléments pour comprendre cette contradiction et quelques pistes pour lutter contre cet absentéisme électoral.

L’intérêt et le lien

Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ne se sentent pas concernés par la politique, ils ne comprennent pas en quoi envoyer 246 élus dans un bâtiment bernois aura un impact sur leur vie. Il est plus concret et tangible de brandir des pancartes, bloquer les rues et mettre les politiciens de droite en PLS (expression signifiant être dans une situation délicate, de défaite, voire de peur). Il y a plusieurs éléments qui amènent à ce constat, par exemple seuls 36 % des jeunes pensent que les politiques s’occupent de questions importantes et seulement 32 % se sentent pris au sérieux ! Mais comment les blâmer quand le premier rapport du GIEC est sorti en 1990 et qu’il a fallu attendre 28 ans et des manifestations de jeunes pour que le PLR se pose la question si c’est un sujet qui nécessite d’être pris en compte (alors que j’y ai participé avec plaisir). Il est donc difficile de les convaincre d’aller voter pour des élus fédéraux alors qu’il est plus facile et plus « likeable » sur Instagram d’aller manifester.

En ce qui concerne les votations, la problématique se pose de la même manière. Les jeunes (et les moins jeunes) votent principalement quand ils se sentent concernés par la question. C’est la raison qui explique que lors de sujets plus émotionnels, comme les questions de l’Europe, de l’écologie ou de l’immigration, la participation est plus haute chez les jeunes que lors de questions sur l’AVS, la Constitution ou la poursuite de l’impôt fédéral. À partir de ce constat, il semble être d’autant plus complexe de voter pour des partis ou des politiques, que pour des objets de votation à priori plus concrets.

Comment améliorer la situation

Pour créer des liens, avoir confiance en une personne, il est nécessaire de dialoguer et de se comprendre, en somme de parler le même langage. Aujourd’hui, la fameuse génération Z (après 2000) est née avec internet et les réseaux sociaux. Créative, elle communique via des images, des vidéos et ne voit pas le monde sans l’écran de son smartphone. Du coup, quand un politicien veut communiquer avec les jeunes, il se créé un compte Facebook. Bien essayé, mais de son côté Mark Zuckerberg a cassé sa tirelire pour s’offrir Instagram et il n’a pas hésité à copier Snapchat lorsque ses créateurs ont refusé de lui vendre l’application. En effet, il ne s’agit pas que d’ouvrir un compte, il faut s’avoir s’adresser à cette nouvelle génération, comprendre ses codes sans tomber dans le ridicule de la caricature (ouais, personne n’a dit que ça allait être facile). Par exemple, cette génération ne va pas se contenter d’un argument d’autorité (gfs.bern 2017) – quand vous avez un Trump qui balance milles conneries à la seconde, la parole n’a plus la même valeur – il est nécessaire de montrer pourquoi vous avez raison et qu’est-ce que cela va concrètement changer pour lui. Les repères et les personnes influentes ne sont plus les mêmes.

Les jeunes se fient beaucoup à leur entourage pour voter ; les parents, les enseignants et l’entourage proche ont une forte influence sur la participation des primo-votants. Expliquer concrètement pour quelles raisons élire un parlement peut changer les choses est efficace. Donnez des exemples concrets : la sortie du nucléaire, les horaires d’achat d’alcool, l’égalité salariale, les moyens de transports, etc. N’ayez pas peur d’aller dans le détail, mais ne tombez pas dans la caricature (bon ça c’est plus moi qui vous le demande). Vous pouvez sans autre vous aidez d’outils tel que CH.ch, easyvote ou smartvote.

Objectif 50

Je profite de cette tribune pour parler du projet « Objectif 50 » lancé par deux journalistes de l’émission Mise au point que produit la RTS.un. Céclie Durring et Jérôme Galichet ont pour objectif d’augmenter à 50% le taux de participation aux élections fédérales, en ville de Moudon. première émission a été diffusée le 9 juin, voici le lien qui vous permettra de la découvrir : voir l’émission.

Rendre accessible et intéresser à la politique nécessite l’engagement de tous les acteurs de la société. Alors pour ces élections fédérales, je compte sur vous !

 

P.S. : En tout transparence, j’occupe un poste à 70% au sein de le Fédération Suisse des Parlements des Jeunes en tant que chef d’équipe et porte-parole romand pour easyvote. Plus d’infos sur le programme : www.easyvote.ch.

 

Barry Lopez

Son cœur est à gauche, mais sa raison balance à droite. Suisse et espagnol. Hyperactif et autodidacte, Barry Lopez est aujourd’hui chef d’équipe relations clients à easyvote, assistant parlementaire d’Isabelle Moret, au comité du PLR.Le Mont, étudiant au gymnase du soir, officier et barman au Mad. Il a été président des JLRV, secrétaire général du PLR Lausanne et conseiller communal à Vallorbe.

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