La transition écologique est-elle contraire à la liberté individuelle ?

Réponse courte : ni plus ni moins que beaucoup d’autres questions de société comme la sécurité, la santé publique, la défense, l’aménagement du territoire et bien d’autres.

Contrairement à ce que l’on entend régulièrement dans les débats et dans la presse, et en dépit des craintes qu’elle suscite parfois, la transition écologique ne fait pas peser de lourdes menaces sur notre liberté individuelle. Une prétendue « dictature verte » ne nous attend pas au tournant et les écologistes ne veulent pas prendre le pouvoir pour nous dépouiller de nos droits. Dans cet article j’explique pourquoi les contraintes nouvelles apportées par la transition écologique sont tout à fait compatibles avec les principes de la démocratie libérale et le respect de l’individu. Je propose aussi un regard un peu différent sur cette question en rappelant l’importance d’une autre conception, plus politique, de la liberté.

 

De quelle(s) liberté(s) parle-t-on ?

Rappelons d’abord que les libertés dites fondamentales dans les démocraties occidentales sont des libertés immatérielles telles que la liberté de conscience, de religion et d’opinion, ou la liberté d’expression. Elles sont fondamentales au bon fonctionnement de nos sociétés et il n’est pas question de les remettre en cause. Elles ne sont absolument pas mises en danger par les efforts de transition écologique, tant que ceux-ci sont entrepris par un gouvernement qui respecte l’État de droit.

Mais il est vrai que l’on parle parfois de LA liberté, sans qualificatif, comme étant une valeur centrale en elle-même. C’est là que les choses se compliquent car le terme peut prendre différentes significations et sa définition a connu des variations importantes au cours de l’histoire.

La plupart des personnes qui estiment que la liberté individuelle est mise en danger par l’écologie la définissent implicitement comme l’absence de contrainte. De ce point de vue la liberté c’est faire ce que l’on veut sans en être empêché, et en particulier sans en être empêché par le gouvernement. La transition écologique fait-elle peser une menace particulière sur la liberté individuelle comprise de cette manière ? C’est ce que l’on pourrait croire de prime abord, mais il n’en est rien.

 

Entre contrainte et émancipation

Premièrement, le tableau n’est peut-être pas aussi sombre qu’on l’imagine du côté des contraintes. Oui, la transition écologique implique un certain nombre de changements dans la manière dont nos sociétés fonctionnent. Politiquement elle signifie de mettre en place un jeu de nouvelles normes techniques, de taxes, et éventuellement d’interdictions, pour éliminer progressivement les énergies et les objets les plus délétères pour le climat et le reste de l’environnement. Pourquoi cela ? Eh bien parce que les problèmes environnementaux, comme par exemple le changement climatique, sont le plus souvent des problèmes systémiques qui demandent des réponses au niveau collectif. Les bonnes volontés individuelles sont nécessaires mais ne suffisent pas. Aujourd’hui, la responsabilité individuelle consiste avant tout à admettre la nécessité d’un changement systémique (plus de développements à ce sujet ici).

Et oui, à moyen terme (disons graduellement d’ici 2050) certaines activités ne seront plus possibles ou deviendront plus chères. Nos régimes alimentaires seront progressivement moins carnés, les voyages lointains seront sans doute moins fréquents ou prendront plus de temps, la mobilité sera probablement électrique et plus douce, les biens de consommation seront conçus pour durer et non plus pour cesser de fonctionner après deux ans. Certains biens ne seront à terme plus disponibles sur le marché, mais ils seront pour la plupart remplacés par des alternatives écologiques.

D’un autre côté, nous découvrirons de nouvelles saveurs et de nouvelles manières de voyager, les piétons se réapproprieront une grande partie de l’espace public, le contact avec la nature et les relations sociales pourront continuer à s’épanouir à volonté, ainsi que la créativité personnelle. L’essentiel est de comprendre que des changements sociaux, économiques et techniques tels que ceux qui nous attendent présentent autant d’opportunités que de contraintes. Même s’il met le doigt sur certaines pratiques actuelles qui ne sont pas soutenables, le mouvement écologiste a également un fort potentiel d’innovation et d’émancipation.

 

Les contraintes sont la condition du vivre ensemble

Deuxièmement, les contraintes qui pèsent sur l’action individuelle sont déjà omniprésentes dans nos sociétés. Ce sont elles qui nous permettent de vivre ensemble de manière harmonieuse et coordonnée, ce sont elles qui protègent notre vie, notre intégrité physique, notre sphère privée, et ce sont encore elles qui nous empêchent de causer du tort aux autres, volontairement ou par inadvertance.

Il suffit de penser, parmi tant d’autres, aux domaines de la sécurité et de la santé publique pour s’en rendre compte. Personne ne s’émeut de ne pas pouvoir rouler en voiture sur le trottoir, déverser ses ordures sur la voie publique, fumer dans un restaurant, se servir dans le porte-monnaie des passants, etc. Les lois définissent les règles du jeu de la vie en société et sont, lorsqu’elles sont bien faites, les garantes du bien commun. Une multitude de normes qui règlent nos comportements individuels passent tout simplement inaperçues car elles ont été assimilées et nous semblent aller de soi. Après une phase d’adaptation, il en ira de même avec les normes environnementales.

Dire que la transition écologique est liberticide parce qu’elle implique un certain nombre de normes nouvelles n’a donc aucun sens. Nous acceptons des lois contraignantes sur notre manière de rouler, de travailler, de construire nos maisons et même de nous comporter en public, mais nous n’aurions à souffrir aucune contrainte pour nous éviter de déstabiliser complétement le climat planétaire ? Cela paraît absurde. Une meilleure question est de savoir à quelles conditions ces contraintes sont justifiées et légitimes.

 

Ne pas nuire à autrui

Dans les démocraties libérales (au sens politique et non pas économique du terme), la réponse à cette question est somme toute assez simple. Les lois qui imposent des contraintes sur les comportements individuels, mais aussi sur les entreprises et le reste de la société, sont justifiéesdès lors qu’elle visent à nous empêcher de nuire à autrui, et légitimeslorsqu’elles ont été établies en suivant les procédures démocratiques prévues à cet effet.

En ce qui concerne les problèmes environnementaux le cas est clair. Il n’est plus à prouver que le changement climatique nuit aux intérêts de certaines populations, et nuira encore plus gravement aux intérêts de l’ensemble des habitants de la planète à moyen et long terme. C’est presque un euphémisme de l’exprimer ainsi, sans parler de la destruction massive de la diversité biologique sur Terre, de l’appauvrissement continu des terres arables et de la pollution plastique qui asphyxie les océans du monde entier. Tous ces phénomènes auront des répercussions extrêmement néfastes sur les conditions de vie sur Terre.

Revendiquer la liberté de perpétuer un fonctionnement qui met en péril les droits fondamentaux à la vie et à la sécurité de régions et de générations entières et qui détruit les bases ressourcielles de notre civilisation n’est donc tout simplement pas défendable. Il n’y a pas de droit inaliénable à la liberté en démocratie, si par liberté on entend le droit de faire ce que l’on veut au dépend des autres.

Imposer par voie démocratique un certain nombre de normes légales pour empêcher une catastrophe écologique est donc justifié et légitime. Mais c’est aussi un moyen d’éviter que d’autres contraintes, naturelles cette fois-ci et beaucoup plus importantes, ne nous soient imposées à l’avenir. Celles-là ne seront pas négociables.

 

Et si la vraie liberté était ailleurs ?

J’ai accepté jusqu’ici l’idée que la liberté signifiait l’absence de contrainte. Mais il existe au-moins une autre définition de la liberté, qui a traversé toute l’histoire de la pensée politique de l’antiquité à nos jours, et dont nous ferions bien de nous souvenir un peu plus souvent.

Dans l’antiquité le contraire de la liberté n’était pas la présence de limites ou de contraintes, mais l’esclavage. L’homme libre était celui qui n’était pas soumis à un maître. Par analogie un peuple libre était un peuple qui n’était pas soumis aux caprices arbitraires d’un tyran et qui pouvait déterminer lui-même, de manière autonome, les contraintes auxquelles il voulait se soumettre.

La liberté ne réside pas ici dans l’absence de contrainte, mais dans la manière dont les décisions, parfois contraignantes, sont prises. Il s’agit d’une liberté éminemment politique, liée bien évidemment au fait de vivre en démocratie. Pour l’individu, elle se caractérise par la possibilité de participer au processus de prise de décision politique (par le débat, le vote, la possibilité de se présenter comme candidat) et par une protection légale contre les décisions arbitraires de son gouvernement.

De ce point de vue, une loi établie démocratiquement et pour de justes motifs – environnementaux ou autres – n’a rien d’arbitraire et n’est donc pas en contradiction avec la liberté des citoyens, même lorsqu’elle impose de nouvelles normes techniques ou comportementales. Cette définition de la liberté me semble bien plus profonde que la simple absence de contrainte. C’est avant tout au nom de cette conception que des peuples se sont soulevés et que des révolutions ont renversé des dictateurs.

Être un citoyen respecté et protégé par des lois, qui peut participer de plein droit au processus démocratique, nous semble tellement normal que nous ne voyons plus l’extraordinaire liberté que cela nous apporte. Utilisons-là donc à bon escient et profitons-en pour mettre un terme à la destruction irréversible de l’environnement planétaire.

Augustin Fragniere

Augustin Fragnière est directeur adjoint du Centre de compétences en durabilité de l'Université de Lausanne. Docteur en sciences de l'environnement et philosophe, il a mené des recherches sur les enjeux éthiques et politiques des problèmes environnementaux globaux en Suisse, en France et aux États-Unis. Ses réflexions portent en particulier sur les questions de justice climatique et environnementale et sur les théories de la durabilité.

23 réponses à “La transition écologique est-elle contraire à la liberté individuelle ?

  1. Merci de nous rappeler cette définition fondamentale du mot liberté: le contraire de l’esclavage. Je me pose maintenant la question du conditionnement, qui me parait être une forme puissante d’esclavage.
    Lorsque je me rends compte à quel point je suis esclave de mon confort et de mes habitudes, je ne me sens pas du tout libre! Le changement climatique me parait ainsi être une révolution personnelle tout autant qu’elle en est une collective.

  2. Vous parlez d’une “loi établie démocratiquement et pour de justes motifs”. Le bât blesse: les “justes motifs” ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Un durcissement démocratiquement voté dans le domaine de l’asile (au hasard…) sera injuste pour certains, tout-à-fait motivé pour d’autres. Il en sera de même dans le domaine de l’environnement.
    De toute façon quand on voit combien il est difficile de faire voter des mesurettes, il y a du souci à se faire quant à l’acceptation de mesures coercitives plus musclées.

    1. Merci pour votre commentaire. Dans la vulgate libérale, le “juste motif” par excellence pour légiférer est d’éviter aux individus (ou à la société en général) de causer du tort aux autres. Ce que je souligne est que dans le cas des problèmes environnementaux la nuisance est tellement manifeste que ce critère est clairement rempli. C’est un fait qui me semble difficile à nier, mais ça ne veut bien-sûr pas dire que tout le monde est d’emblée convaincu. D’où la nécessité de continuer à argumenter dans ce sens. Il est par contre vrai que dans certains domaines la question du “tort” est plus difficile à établir.

  3. Votre raisonnement ne tient pas par plusieurs aspects :

    Vous dites « les problèmes environnementaux, comme par exemple le changement climatique, sont le plus souvent des problèmes systémiques qui demandent des réponses au niveau collectif ». Soit, mais quel de quel « collectif » parlez-vous ? La Suisse (7 million de personnes) ? L’Europe (500 millions) ? La Chine (1.3 milliards) ? Que vaut la sobriété, imposée ou volontaire, en Suisse, ou même en Europe, si la population de la Chine, de l’Inde ou de l’Afrique continue à croître et à consommer ?

    Vous dites : « L’essentiel est de comprendre que des changements sociaux, économiques et techniques tels que ceux qui nous attendent présentent autant d’opportunités que de contraintes ». En oubliant de mentionner que ce ne seront pas les mêmes catégories de la population que profiteront des opportunités et qui subiront les contraintes. Comme jeune urbain, universitaire, salarié de l’Etat vous faites partie des gagnants absolu du système auquel vous aspirez. Quid des chauffeurs de taxis, caissières de supermarchés, paysans, petits indépendants, opérateurs sur machines et j’en passe, de toutes ces PME qui doivent sortir des salaires tous les mois ? On tire la prise pour vous permettre de manger végane et d’aller en trottinette ou à vélo à la gare d’un centre-ville pour prendre le train vers un autre centre-ville ? Comment faire pour permettre à ces millions de personnes dans le monde entiers de continuer à vivre après avoir mis en œuvre en quelques années un système radicalement différent ? Créer des kolkhozes ou des kibboutz pour des milliards de personnes en dix ans ? Pour l’instant on n’a entendu que de belles déclarations mais aucune solution crédible (j’entends par « crédible » des solutions réalistes à un niveau planétaire).

    Comme beaucoup de théoriciens peu arrimés au réel, vous êtes tenté, avec pas mal de journalistes et d’intellectuels médiatiques, par un nouveau romantisme révolutionnaire. J’ai travaillé sur les cinq continents dans tous les types d’organisations possibles et imaginables. Je pense que si le GIEC a raison, il faut se rendre à l’évidence : le problème et insoluble. S’il y a des solutions, elles seront partielles, lentes à mettre en œuvre et le climat aura largement le temps de se dégrader avant que quoi que ce soit d’efficace soit opérationnel (si tant est que ça n’arrive jamais).

    Si le GIEC a raison, voilà ce qui nous attend d’ici à quelques années : une proportion importante de l’humanité va être éliminée, physiquement et socialement. Ce sera peut-être vous ou moi. Nous regarderons mourir des centaines de millions de personnes le soir au journal de 20 heures et sur les médias sociaux (ça a d’ailleurs déjà commencé avec les migrants en méditerranée ou les camps de réfugiés au proche orient et ça n’est qu’un début). Les plus déshérités seront les premiers à disparaître, puis de grosses portions des classes moyennes dans les villes des pays les plus pauvres. Les plus riches arriveront à se préserver en créant des îlots ultra-protégés. Dans les pays occidentaux, ceux qui pourront se payer la climatisation s’en sortiront à peu près. Les autres subiront de plein fouet des étés de 6 mois avec plusieurs semaines à 40 ou 50 degrés et en subiront les conséquences dévastatrices. L’approvisionnement en nourriture et en eau sera considérablement perturbé et de nouveau mode de distribution devront être imaginés dans l’urgence.

    Alors seulement, l’humanité réagira. Mais les dégâts humains et environnementaux seront déjà bien présents.
    Je pense que c’est à ça qu’il faut se préparer. Ce sera la pédagogie de la catastrophe pour reprendre l’expression de Denis de Rougemont. Tout le reste n’est que romantisme.

    1. Bonjour, vos commentaires dépassent de loin le sujet de mon article. Voici de manière très synthétique mes réactions, paragraphe par paragraphe.

      1. Je parle avant tout de la Suisse. Puisque c’est là que réside une grande partie du pouvoir politique, le niveau national est un niveau approprié pour prendre des mesures, même si des actions doivent également être entreprises aux autres niveaux (individus, entreprises, communes, cantons, international, etc.). Et non désolé, la Suisse ne peut pas se dispenser d’agir sous prétexte d’être “trop petite”. Raisonner comme cela est la meilleure manière d’être sûr que votre vision pessimiste deviendra réalité. NB: nous sommes par ailleurs parmi les plus gros pollueurs par habitant de la planète (voir ici).

      2. C’est pour cela que les écologistes tirent la sonnette d’alarme depuis plus de 30 ans. Parce que les changements doivent pouvoir se faire de manière progressive. Après plus de trois décennies de procrastination, cela devient de plus en plus difficile (par contre nulle part je ne parle de “tirer la prise” ou d’effectuer une transition en seulement dix ans, vous avez dû mal me lire). C’est pour cela aussi que toute transition écologique doit impérativement s’accompagner d’un programme social ambitieux.

      3., 4. et 5. Vous avez peut-être raison, seul l’avenir le dira, et alors ? Est-ce une raison pour ne même pas essayer ? Et tant pis pour les victimes ? Personne ne dit que ça sera facile, ni que le succès sera au rendez-vous. Mais il y a beaucoup de choses concrètes que nous pouvons faire sans précariser les plus vulnérables. De nombreuses études montrent par ailleurs que le coût (y compris social) de l’inaction est bien plus élevé que le coût de l’action. Ne rien faire n’est à mon avis pas une option.

  4. 1. En chiffres relatifs vous avez raison. En chiffres absolus c’est une goutte d’eau dans l’océan. Le sauvetage de la planète passera par la multiplication des chiffres relatifs pour atteindre un chiffre absolu suffisamment élevé pour être efficace. Le problème est que beaucoup des plus gros chiffres relatifs ont d’autres priorités que le sauvetage de la planète.

    2. Vous ne parlez pas de ” tirer la prise”, soit. Mais je vous ai lu et je vous cite : “Nous n’avons tout simplement plus le temps, ni le luxe, d’attendre que chacun et chacune veuille bien changer ses habitudes personnelles”, “accepter la nécessité d’une transition énergétique et écologique rapide.”, “le traitement de la crise climatique doit passer, et passera, par l’adoption de politiques climatiques ambitieuses qui permettent des changements systémiques dans le fonctionnement même de notre société”. On est quand même bien dans l’esprit, non ?

    Ce qui d’ailleurs me semble entrer en contradiction avec votre réponse : “les changements doivent pouvoir se faire de manière progressive”.

    Contrairement à ce que vous pensez, mes commentaires sont exactement dans le sujet : si l’on multiplie les lois, les règles, les interdits et qu’on impose à la population un système rigide basé sur une vision unilatérale de la société, les individus se retrouveront sans armes lorsque le mal viendra. Comme tous les idéalistes, vous ne ferez alors que rajouter du malheur au malheur à venir.

    Car, si le GIEC a raison, quoi que nous fassions le mal adviendra que nous le voulions ou non. Le moment venu la capacité de réaction et d’apatation de nos sociétés n’aura plus rien à voir avec une quelconque idéologie politique. Il s’agira simplement d’une question de vie ou de mort.

    1. Cher monsieur ,

      Avec votre raisonnement , chacun de nous devrait arrêter de voter… Car quel est-il en poids d’une seule voix ?

      De même pour les impôts … pourquoi devrais-je payer le juste prix ? Mes sous me sont qu’ une goutte d‘eau …

      ABE

    2. J’ai en tête une transition sur trente ans plutôt que dix. Ça fait une grosse différence, mais c’est déjà rapide à l’échelle d’une société. Idéalement il en aurait fallu cinquante, voire plus. Pour le reste, je ne vois pas ce qu’il y a d’idéaliste à refuser de rester passif face à la catastrophe environnementale. Personne ne nie les difficultés, mais cela n’empêche pas de faire tout ce que l’on peut. L’idéalisme est plutôt du côté de ceux qui pensent que nous pouvons continuer sur la même lancée sans sans créer une tragédie humaine sans précédent et sans en subir les conséquences nous-mêmes. Quant au cynisme et au défaitisme de principe, ces positions me semblent un peu trop faciles et confortables vu l’ampleur des enjeux.

      1. Le monde que j’entrevois (particulièrement dans les pays en développement mais, dans une moindre mesure, chez nous aussi) je le connais un peu car j’y ai vécu quelques temps. Il s’agit de Lagos au Nigéria. Je ne saurais trop vous recommander d’aller y jeter un coup d’œil. C’est nettement moins sexy que Rome ou Paris mais autrement plus instructif. Vous y découvririez un peu (beaucoup ?) du monde qui nous attend.

        Cynisme et défaitisme dites-vous ? Je vous laisse découvrir l’émission “Tribu” de la RTS sur les conséquences de la mondialisation.
        https://www.rts.ch/play/radio/tribu/audio/les-consequences-de-la-mondialisation?id=10749971

  5. Bonjour,
    je vais prendre deux extraits de votre texte qui sont, pour moi, révélateur d’un certain aveuglement (ou d’une hypocrisie) écologique.
    “Politiquement elle signifie de mettre en place un jeu de nouvelles normes techniques, de taxes, et éventuellement d’interdictions”.

    Ce premier extrait suppose qu’il est possible de créer les conditions d’un changement “doux” tout en étant “efficace”.

    “D’un autre côté, nous découvrirons de nouvelles saveurs et de nouvelles manières de voyager, les piétons se réapproprieront une grande partie de l’espace public, le contact avec la nature et les relations sociales pourront continuer à s’épanouir à volonté, ainsi que la créativité personnelle.”

    Ce deuxième extrait suppose que des modes de déplacement doux (marche à pied, vélo, …) seraient possibles pour tous.

    Maintenant, revenons à la réalité. Une part non négligeable (pour ne pas dire “importante”) de la population habite en zone péri-urbaine ou rurale. C’est à dire des zones loin de leur lieu de travail, mal desservies par les transports en commun, et avec une faible offre d’activités sociales. Cela peut être par choix personnel (meilleure qualité de vie), par choix historique (maison familiale), ou par absence de choix (logement urbain hors de prix).

    Pour eux (et moi puisque j’en fais partie) que va vouloir dire “transition écologique”? Les taxes vont bien évidemment viser les transports individuels, fortement pollueurs. Donc, la “réponse simple” sera de les réduire. Nous allons donc, comme proposé sur un site écolo que j’ai visité récemment, “supprimer les déplacements inutiles”. C’est à dire:
    1- Cesser d’amener nos enfants aux activités de loisirs, aux goûters chez les copains (sauf s’ils habitent à proximité), …
    2- Cesser d’aller au cinéma, au théatre, au concert, …
    3- Cesser de participer à des activités associatives.
    Autrement dit “cesser d’avoir une vie sociale”. Et là, ce n’est pas de la théorie, mais de la logique de base, totalement humaine.
    Autre option “déménager en ville”. Encore faudrait-il:
    1- Que les logements existent,
    2- Qu’ils soient à des tarifs abordables,
    3- Que la ville en question soit vivable. Sur ce dernier point, je suis français, et “la ville” en question s’appelle Grenoble. Je vous propose de venir en plein été vous faire une idée de sa vivabilité dans des appartements dont la température nocturne ne descend pas en dessous de 25°C, même quand ils sont modernes.

    Donc l’option “douce” que suppose votre texte n’impacte peut-être pas la liberté de chacun, à condition de considéré que “le droit d’avoir une vie sociale” en est exclue. Cela consistera juste à créer des inégalités monstrueuses entre “personnes ayant les moyens de se loger dans les beaux quartiers urbains (vivable grâce à la verdure autour)” et “reste de la population”. On se retrouvera donc dans une “Démocratie à la grec” où seule une portion de la population jouira de l’intégralité de ses droits.

    Après, il y a une autre option, jamais envisagée dans les textes parlant de la transition écologique, car elle est radicale. Et surtout il atteint au “droit de propriété”. Cela consisterait à créer des villes totalement nouvelles (éventuellement en rasant des villes existantes) sur des plans architecturaux efficaces écologiquement (bâtiments à énergie positive, forte proportion d’espaces verts, …) et d’attribuer arbitrairement des logements à chacun des habitants du pays. Et ensuite, de contrôler les prix et les loyers pour maintenir l’accessibilité des logements à tous.

    En terme de “liberté c’est loin d’être anodin, particulièrement durant la phase “déportation” vers les nouveaux logements. Mais ensuite, on retrouverait le gros de nos libertés individuelles, y compris celles de retourner vivre “à la campagne” sous réserve d’accepter de ne plus bénéficier du moindre service public.

    1. Merci pour votre commentaire. J’habite moi-même à la campagne et je comprends votre souci. Notez que je dis dans le texte que la mobilité sera “électrique et plus douce”. Je pense que des voitures électriques petites et performantes ont un rôle à jouer dans la transition, pour peu que l’on veuille bien imposer les normes techniques et les incitations nécessaires aux fabricants (sur les conditions auxquelles les voitures électriques sont intéressantes d’un point de vue environnemental, voir ici). Cela doit bien-sûr s’accompagner d’une réduction du nombre de véhicules et de leur mutualisation, mais en trente ans de transition il est également tout à fait possible d’améliorer le réseau de transports publics dans les zones péri-urbaines et rurales. Je ne pense donc pas que les habitants des campagnes seront les laissés pour compte de la transition.
      Mon texte se concentre sur les différentes conceptions de la liberté et leur rapport à la question environnementale, il n’a donc pas vocation à proposer une liste exhaustive des mesures à prendre. Mais il est clair que des mesures d’urbanisme, de rénovation des bâtiments, d’extension des espaces verts dans les villes, ainsi que des mesures sociales, y compris au niveau du logement sont indispensables.
      Je pense que mon article est clair sur le fait qu’un certain niveau de contrainte sera nécessaire durant la phase de transition, mais je ne pense pas qu’il sera nécessaire de complètement raser des villes, de déporter des populations ou d’attribuer arbitrairement des logements. Vous y allez à mon avis un peu fort.

      1. Bonjour,
        j’avoue que votre réponse m’amuse. Car elle montre bien les freins à la transition énergétique. La “mobilité électrique” est une vaste fumisterie, tant qu’on n’arrivera pas à m’expliquer comment répondre à une tel niveau de besoin énergétique que cela entrainera, sans polluer. En fait, d’une certaines manière, votre réponse oppose “votre liberté de vivre à la campagne” contre une approche rationnelle, et très probablement efficace, de répondre au défi climatique que nous devons affronter. Alors bien sur, ma proposition est un peu extrême. Et il existe des versions “plus douces”. Comme par exemple de créer des zones semi-urbaines denses reliées à la ville par des transports en commun. C’est d’ailleurs ce qu’on trouve dans les capitales nordiques. Mais maintenir un vrai tissu rural, entrainera toujours trop de déplacements individuels polluants. Croire que la technique y suppléera relève de la Foi, pas de la Science. Et donc aujourd’hui, avec les techniques actuelles, supprimer la liberté de s’installer en zone rurale, ou semi-urbaine peu peu desservie par les transports en commun, est et reste quelque chose de nécessaire.

        1. La crise écologique a venir nous forcera obligatoirment à revoir nos modes de vie en profondeur. Vous débattre de moyens de transport pour remplacer la voiture quand il est évident que le transport lui-meme est le problème. Il faut refonder nos sociétés pour revenir à un mode de vie plus local, où les gens habiterons près de leur travail car il faut également revenir à un mode de production plus local… Ne plus polluer pour le transport des marchandise, que ce soit depuis l’autre bout du monde où du pays pouvoir aller faire des courses sans utiliser la voiture… Avoir des activités pour les enfants dans la commune etc…

    2. Vous trouvez sa proposition irréaliste, mais la dernière que vous avez faite (l”autre option”) l’est infiniment plus.

  6. Merci Messieurs,
    Voilà enfin un blog avec des arguments qui génère un débat!
    Je retiens des arguments très pertinents de Monsieur Caillet qui me font choisir le bon candidat pour ces prochaines élections. Enfin je pense que ce sera le bon candidat … car visiblement avec le choix de vrais hommes ou femmes d’état que les partis nous imposent, ce n’est vraiment pas facile de choisir entre le pire.
    Nous avions voté pour la LAT, et bien cette loi a mis très clairement en péril la liberté individuelle, car elle est confiscatoire!
    Et oui en Suisse on confisque la propriété des uns pour faire plaisir à une caste “d’idéaliste urbains” qui veulent venir faire du vélo « électrique » dans nos campagnes le WE.
    Je pensais voter pour un idéal, une limitation raisonné de la construction, et bien je me suis rendu compte que j’avais participé à la faillite personnel de plusieurs membres de ma famille qui avaient depuis des générations constitué par leur TRAVAIL (pénible, car ils travaillent la terre) des domaines ou entreprises agricoles sur lequel leurs enfants pourraient continuer à agrandir leur famille (c’est un droit humain inaliénable sauf en Chine…).
    Et bien non, ils se retrouvent avec des banques comme la BCV, qui réclament la contre valeur des terres qui passent maintenant en zone agricole totale sans possibilité de construire, sans possibilité d’y loger les ouvriers agricoles, etc…
    Cela se passe à quelques kilomètre de zones urbaines, dans le Lavaux avec le nouveau plan de Lavaux, en moyenne montagne, dans la plaine, etc…
    Nul doute que certains “idéalistes urbains” ou “fonctionnaires bien intentionnés” viendront entretenir ces terres agricoles.
    Savez-vous combien l’état paye un agriculteur pour entretenir 10’000 m2 de terrain devenu non constructible pour que le ‘l’idéaliste urbain” viennent passer le WE au vert ? 135.- par année ! Ca représente combien de minutes de travail d’un fonctionnaire ?
    45 min de Madame de Quattro ! Et bien pour moi c’est 4 jours de travail par année !
    Donc on en a marre de se faire dicter des vérités par quelques penseurs bien veillant de la santé de leurs progénitures durant les WE.
    Les mêmes qui balancent à la déchèterie le samedi matin leur anciens vélo « électrique » qui ne font que 250 Watts pour en acheter des nouveaux à 300 Watts car ça remonte mieux les pentes des rues de Lausanne ! Des tonnes de batteries « écologique » que nous retrouvons dans les décharges comme celle de Forel en pleine campagne !!!
    Bref Messieurs, on marche sur la tête en nous tirant une balle dans le pied ! Pas facile comme exercice, mais c’est ce que nous proposent les bons penseurs idéalistes qui veulent participer à la bonne conscience de certains leaders politique soudainement ultra actifs en écologie et protection de l’environnement ! voir la liste des arguments de presque tous les partis pour ce WE de votations !

  7. Suite au récents rapports du GIEC, l’hypothèse d’un changement du climat n’est plus nulle. Les mesures envisagées pour tenter d’y faire face sont pertinentes, et celles ciblant directement la protection de notre environnement (eau, terre, air) devraient être prioritaires et urgentes, mais seront évidement complexes a appliquer, car les temps politiques, institutionnels, socio-professionnels, industriels et commerciaux sont complètement différents du temps dit géologique.
    L’animation publique et médiatique autour de l’environnement et du climat commence enfin à bousculer les populations, ce qui est plutôt rassurant. Je constate aussi que de grandes entreprises jugent qu’il est temps de changer de modèle économique et industriel (la vision financière a 3 mois est obsolète et celle à long terme pleine d’avenir) et que des petites et moyennes entreprises avec leurs personnels prennent progressivement aussi des mesures. Homo sapiens n’est pas stupide, il a enfin compris que contrairement à son nomadisme d’alors, sa sédentarisation avait des conséquences non négligeables sur son environnement et donc son avenir.

    1. Certes, nos dirigeants réfléchissent à des solutions alternatives… Mais encore faudrait-il qu’ils les appliquent ! Pour l’instant on en est loin… Toutes les lois ou presque en faveur de l’écologie on disparues des programmes électoraux du mandat… Quid de la loi sur le glyphosate ? L’engagement de la cop 21, pourtant initié par la France, de réduire les gazs à effet de serre, alors qu’ils ont encore augmenté cette année ? Il serait grand temps d’arrêter les beaux discours pour réellement commencer à faire les efforts nécessaires !

  8. Vous alignez des noix sur un bâton. De toute façon, dans la démocratie, les écologistes ne pourront pas “prendre le pouvoir”. Et ce pour une raison très simple: ils n’auront pas assez d’électeurs.

    Les Verts ne sont pas portés par une vague populaire, tout au contraire.

    Malgré un effort énorme des organisations mondialistes pour tenter de créer artificiellement une panique climatique, le discours qui exige une “transition climatique” ne convainc pas. Les citoyen(ne)s suisses ne sont pas aussi bêtes que les gens qui utilisent Greta Thunberg comme marionnette et qui paient les militants de l’organisation Extension Rébellion.

    https://www.atlantico.fr/pepite/3580975/a-londres-des-militants-du-mouvement-extinction-rebellion-auraient-ete-payes-450-euros-par-semaine

    En Suisse nous allons voir le résultat des élections: il y aura une petite poussée “verte” qui sera un pet de lapin par rapport aux investissements gigantesques faits par le lobby mondialiste. Selon les derniers sondages le parti des “Verts” ne dépassera pas la barre des 10%, autant dire rien. C’est un échec piteux par rapport aux moyens engagés.

    Le peuple suisse ne se laisse pas manipuler. Avec 10% les “Verts” n’auront aucune chance d’obtenir un siège au CF. Regardez comme cela a été dur pour l’UDC, qui tutoie des 30%, d’obtenir une représentation équitable…

    Et si vous croyez que le PDC ou le PLR offriront un marchepied aux “Verts” en leur cédant un siège, vous êtes un doux rêveur.

  9. Votre article parle peu d’écologie et beaucoup du concept de liberté. C’est ce point qui m’intéresse le plus.
    Sur l’écologie, vous dites en somme que continuer à ce rythme revient à détruire la planète et qu’une action vigoureuse de l’état est attendue. Etant relativement vague sur les mesures à prendre, vous notez – et c’est tout à votre honneur – qu’une mise en œuvre de la force coercitive de l’état ne doit se faire que par la voie légale. Cependant, j’imagine mal comment vous auriez pu militer pour une dictature de l’écologie. Mais sur ce point, il semble difficile de vous donner tort.
    Concernant le caractère non-liberticide de l’action de l’état, il en va tout autrement. Profondément libéral, je suis d’un avis diamétralement opposé au votre. N’ayant pas les compétences nécessaires pour vous répondre de façon à la fois concise et complète sur l’ampleur de mon désaccord, je vous joins une citation d’un esprit plus aiguisé portant justement sur cette question:
    “As regards the social apparatus of repression and coercion, the government, there cannot be any question of freedom. Government is essentially the negation of liberty. It is the recourse to violence or threat of violence in order to make all people obey the orders of the government, whether they like it or not. As far as the government’s jurisdiction extends, there is coercion, not freedom. Government is a necessary institution, the means to make the social system of cooperation work smoothly without being disturbed by violent acts on the part of gangsters whether of domestic or of foreign origin. Government is not, as some people like to say, a necessary evil; it is not an evil, but a means, the only means available to make peaceful human coexistence possible. But it is the opposite of liberty. It is beating, imprisoning, hanging. Whatever a government does it is ultimately supported by the actions of armed constables.”
    Ludwig von Mises, Liberty And Property

    1. Je comprends votre étonnement car il y a souvent en français une équivoque sur le terme “libéral”, qui revêt un sens parfois différent dans différents domaines et dans d’autres langues, notamment en anglais. En philosophie politique (mon domaine de recherche), des auteurs tels que Ludwig von Mises, Friedrich Hayek ou Milton Friedman ne sont pas considérés comme des libéraux, mais comme des “libertariens”. En français, on se réfère parfois à ce courant comme à un libéralisme économique. Les auteurs libertariens ont en commun de soutenir une conception minimaliste de l’Etat et conçoivent effectivement l’action de l’Etat comme un péril extrêmement menaçant pour la liberté individuelle. Le libéralisme politique comprend en revanche des auteurs, comme John Rawls, qui sont favorables à un Etat fort dans le but de trouver un équilibre entre liberté individuelle et justice sociale.

      Je ne partage pas la vision des libertariens ni leur aversion pour l’action de l’Etat. L’absence de lois, de normes et de contraintes permet à toutes sortes d’interférences arbitraires, d’effets de domination entre les individus et d’injustices de se développer. De plus, le rôle de l’Etat ne se limite pas à imposer des contraintes, il est également créateur d’opportunités qui permettent à la liberté individuelle de s’épanouir. Comme von Mises le dit d’ailleurs lui-même dans votre citation, l’Etat est un moyen nécessaire pour faire régner l’ordre et il l’est à mon avis tout autant pour résoudre des problèmes complexes d’action collective comme le changement climatique. Cependant, même certains libertariens acceptent l’idée que l’Etat peut intervenir dans l’économie ou dans la sphère privée pour nous éviter de causer des torts irréparables aux autres. De ce point de vue, j’imagine que nous pourrions dire que les régulations climatiques sont certes des privations de liberté, mais qu’elles sont tout de même justifiées.

  10. Tout d’abord, je voudrais dire qu’il est agréable de lire un article sur la transition écologique qui évoque « des lendemains qui chantent ». Cela change de la théorie de l’effondrement… Et pourtant, vous n’oubliez pas de rappeler que les bonnes volontés individuelles ne suffisent pas. Mais si « la responsabilité individuelle consiste avant tout à admettre la nécessité d’un changement systémique » (ce avec quoi je suis tout-à-fait d’accord), de quel système voulons-nous pour répondre au mieux aux enjeux écologiques ?

    Économique d’abord : l’écologie est-elle soluble dans le système capitaliste libéral ? Dans un monde aux ressources limitées, pourquoi continuer à faire fonctionner un système qui a besoin que la consommation augmente pour que la croissance continue ?
    En France, les mesures incitatives pour remplacer l’ancien parc automobile par des véhicules moins consommateurs de carburant, voire électriques, sont un bel exemple de l’absurdité de la « croissance verte » : encore plus de ressources utilisées pour fabriquer de nouveaux véhicules, plus de mines où puiser les métaux rares des batteries, plus d’électricité d’origine nucléaire produite car il est impossible de couvrir nos besoins actuels (et certainement à venir) grâce aux énergies renouvelables. Pendant ce temps, aucune politique ne semble penser la mobilité plus largement : quid du télétravail ou de la relocalisation des emplois ? Les rois de l’industrie automobile, eux, se frottent les mains (quoique… la croissance tant espérée n’est pas au rendez-vous).

    Politique ensuite (je précise que je parle d’un point de vue français). L’État centralisé « à la française » et son régime présidentiel incarné par un homme providentiel changeable tous les cinq ans est-il le système politique le plus à même de répondre aux enjeux écologiques ? Les manifestations des gilets jaunes ont montré que la loi, pourtant censée être établie démocratiquement, est de plus en plus perçue comme arbitraire pour une large partie de la population dans un pays qui souffre d’une crise de la représentativité. Ne trouverait-on pas de réponses plus appropriées aux enjeux écologiques dans un système politique plus décentralisé, permettant ainsi une démocratie plus directe ?

    Bref, il semblerait que nos systèmes politiques et économiques soient à bout de souffle et inaptes à répondre à l’urgence écologique. Cela me plairait de connaître les utopies que les philosophes dessinent pour l’avenir.

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