L'Université: rôle et défis dans un Etat de droit

Le rôle de l’autonomie des universités

L’autonomie des Hautes Ecoles Universitaires a été successivement renforcée ces dernières années, tant au niveau des législations cantonales qu’au niveau de la législation fédérale. Rappelons aussi que cette maxime figure aussi dans la Constitution fédérale et n’est dès lors pas à disposition du législateur (bien que celui-ci bénéficie, bien entendu, d’une large marge de manœuvre quant à son articulation concrète).

Mais pourquoi convient-il d’opter pour un tel principe d’autonomie?

Tout d’abord, l’autonomie permet aux universités de se développer dans un environnement dynamique, afin de pouvoir se profiler aux niveaux national et international et ainsi participer et contribuer à la recherche et à l’enseignement scientifique de haut niveau. Dans ce sens, l’autonomie contribue aussi à ce que les universités puissent développer un enseignement de qualité et une recherche originale. En effet, l’expérience montre que des « orientations politiques » ne sont pas propices à atteindre cet objectif.
Ensuite et en étroit lien avec ce qui précède, c’est précisément l’autonomie qui permet aux universités de jouer leur rôle en tant qu’institutions dans lesquelles l’enseignement et la recherche ne suivent pas un intérêt particulier, mais se destinent à favoriser le développement d’une pensée autonome et critique, l’étude approfondie de questions scientifiques et le renouvellement de connaissances originales. Ainsi, les universités et leurs chercheurs doivent aussi être à l’origine d’idées novatrices, identifier des défis scientifiques et sociétaux et contribuer à les relever. C’est par ailleurs en particulier cet aspect qui justifie le financement public d’une institution dont le travail profite à la société dans son ensemble.

Dans ce sens, l’autonomie des universités joue un rôle central pour la liberté de la science : sans une certaine autonomie, cette liberté ne saurait être garantie, alors qu’elle constitue la raison d’être de l’Université. Ainsi, l’autonomie de l’Université et la liberté de la science sont deux faces de la même médaille.
A l’intérieur des universités, il convient dès lors de mettre en œuvre l’autonomie de façon à ce que les conditions-cadre pour les activités scientifiques soient garanties et que l’Université puisse remplir sa mission spécifique, tout en garantissant la marge de manœuvre et la gouvernance de l’institution nécessaires à son profilage et à son positionnement.
Vers l’extérieur, il s’agit de garantir que les influences politiques sur les activités d’enseignement et de recherche respectent scrupuleusement le cadre législatif qui doit lui-même tenir compte de la liberté de la science.
Le défi consiste alors précisément à trouver un équilibre à ces différents niveaux – qui peut, bien entendu, s’articuler de différentes manières, mais pour lequel tous les acteurs impliqués portent une responsabilité – tout en sachant qu’un tel équilibre représente le cadre indispensable pour que l’Université puisse, aussi à l’avenir, jouer son rôle spécifique si nécessaire à la société.

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