Le fléau des contrôlants

Au travail, vous êtes-vous déjà demandé combien de temps vous deviez passer à rassurer les managers contrôlants ? Et sans même vous en rendre compte ?

Rassurer si nous partons de l’hypothèse que finalement les contrôlants sont ceux qui sont toujours là à jouer leur rôle de petit chef juste pour nourrir leur manque de confiance en eux-mêmes.
Que faire du sempiternel : « fais-moi un topo » lorsqu’il arrive alors que vous avez déjà rédigé le fameux topo en mettant tous les concernés en copie et que personne ne semble avoir pris la peine de le lire.
A moins d’inventer vite fait un logiciel qui leur lise vos messages en temps réel et avec considération, vous voici en train de batailler avec votre susceptibilité et toute votre énergie du moment est plombée.
La susceptibilité ?
Wikipedia nous en donne la définition suivante : en psychologie, la susceptibilité désigne la disposition à se vexer et caractérise l’individu qui s’offense facilement.
Puisque le topo a été fait, laissez passer votre réaction quelque peu fâchée du moment et transformez-la en essayant l’humour. Pas envie de rire ? Essayez !
Cela pourrait ainsi donner : ne t’inquiète pas, tout est sous contrôle (et moi aussi). Bon, le texte entre parenthèses, vous le gardez pour vous.
Si vous aviez le courage de demander aux contrôlants ce qui les pousse à agir ainsi, il est possible que la réponse ne soit pas si spontanée que cela ou pire encore, remplie de condescendance : faire confiance ne signifie pas ne pas contrôler !
Ne pas subir constamment le fléau des contrôlants pourrait commencer par ne pas tout prendre à titre personnel. Finalement, le fonctionnement de votre manager lui appartient et bonne nouvelle, la mauvaise foi n’est pas contagieuse.
Nous côtoyons tous des contrôlants au quotidien et pas seulement dans le milieu professionnel.
Mon conseil : tentez de les ignorer tout comme ils ignorent votre ressenti. La plupart du temps, c’est simplement par manque d’empathie., rien de personnel.
Et surtout ne devenez pas vous-même le contrôlant ou la contrôlante que vous conspuez tant !

Anne-Marie Van Rampaey

A la tête des ressources humaines pendant de nombreuses années, Anne-Marie Van Rampaey est devenue une experte en comportements relationnels au travail. Indépendance d'esprit, engagement et pragmatisme sont ses meilleurs outils pour la compréhension et le respect de l'humain.

5 réponses à “Le fléau des contrôlants

  1. Oui, l’humour peut parfois nous sortir d’affaire. Et c’est un précieux secret de la cohabitation pacifique dans un environnement professionnel.

    Mais pourquoi cacher ce que nous indique l’instinct ? Pourquoi le respect de la hiérarchie doit-il passer avant le respect pour soi-même ?
    Pourquoi rester indifférent et laisser un environnement toxique s’installer plutôt que d’emmener son contrôlant boire un café et lui expliquer ?
    Bien sûr, ignorer est un moyen de défense, mais la vie au travail ne devrait pas être un terrain de conflits mais plutôt un endroit où l’on apprend à connaître l’autre, à en respecter les limites et les différences de caractère. Je crains qu’on ne puisse ignorer totalement ses propres frustrations sans que cela ne mène à un conflit ; vient le moment où il faut faire front, justement pour éviter que le conflit ne s’installe.

  2. Personnellement, je préfère demander où vous en êtes que pourquoi ne m’avez-vous pas encore remis votre travail. Et s’il me fait un compte-rendu de la situation, je prends sur moi pour ne pas lui dire: j’attendais votre travail et bien sûr que j’ai lu votre topo, mais c’est le produit fini que j’attendais…

    🙂

  3. De ma vie de patron je me suis efforcé avec réussite de ne pas contrôler et de faire confiance. Pourtant le risque se montait à des million. Par contre les abuseurs ne faisaient pas long, après au moins six mois d’essais. Un patron se doit de prendre des risques. La hiérarchie doit être meilleure que lui, chacun dans son domaine. Quelle paix à chaque échelon!
    Donc avec votre concept de contrôlant (méfiance) ou de petit chef, vous êtes déjà virée. Mesquine!

    1. Cher Monsieur
      Un grand merci pour votre témoignage encourageant et d’avoir pris la peine de l’écrire. Si le concept de contrôlante était le mien, je vous remercierais de me virer.
      Pleinement d’accord avec vous au sujet d’un temps d’essai de 6 mois.

  4. Oui, cette question de l’utilité des “têtes intermédiaires” dans l’Entreprise se pose fréquemment, et surtout pendant les périodes de vaches maigres, mais je pense que votre jugement est un peu réducteur (j’allais écrire très réducteurs mais j’ai modéré mon propos), puisque les “contrôlants” sont souvent les encourageants, les encadrants, les enseignants, les visionnaires, les délégués à exécuter la stratégie, les modérateurs, les compensateurs, les motivants, les diagnostiqueurs, les coussins d’appui, les défenseurs, les protecteurs, les souffre-douleurs, les organisateurs, etc. Quand ils demandent des rapports, c’est pour se rendre compte si l’exécutant sait exactement ce qu’il fait, et si son action n’aurait pas besoin d’une nouvelle orientation !

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