Et si on osait l’humanité

Je lance ici un appel à toutes celles et tous ceux qui trouvent aussi grisant de rester humain que de réussir leur vie professionnelle.

Oui, en entreprise, nous sommes nombreuses et nombreux à vouloir continuer à faire preuve d’humanité. Et pourtant, cela semble être de moins en moins valorisé.

Je rends hommage ici à tous les dirigeants et j’en connais, qui au quotidien sont et veulent être humains sans en avoir honte. Au contraire, leur recette est de croire avant tout aux personnes, malgré tout.

Une attitude humaniste passe facilement, trop facilement, pour un geste de faiblesse. Alors, à quoi avons-nous envie de ressembler ? A des bisounours ou à des monstres ?

Il est temps d’arrêter de fantasmer et de croire que la pression exercée sur les collaborateurs va les rendre plus performants. Arrêtons de nous cacher derrière des tableaux Excel et tentons d’être rassurés par la magie de l’humain, par ce qu’il est disposé à donner lorsqu’il se sent en confiance.

Cela vaut vraiment la peine d’essayer encore et encore, par conviction ou sous la contrainte. Peu importe !

Le jour où nous serons tous des robots, la question ne se posera tout simplement plus. N’est-ce pas ?

 

 

Anne-Marie Van Rampaey

A la tête des ressources humaines pendant de nombreuses années, Anne-Marie Van Rampaey est devenue une experte en comportements relationnels au travail. Indépendance d'esprit, engagement et pragmatisme sont ses meilleurs outils pour la compréhension et le respect de l'humain.

11 réponses à “Et si on osait l’humanité

  1. BRAVO Anne-Marie! Félicitations pour un très bon article. Effectivement on a besoin d’une révolution RH 2.0 pour favoriser une restructuration de la fonction ressources humaines sur la base de ce qui se passe dans le cerveau humain. Par exemple, la compagnie neuroscientifique internationale «Pymetrics» aide à identifier les traits de vos employés les plus performants et embaucher des personnes comme eux, mais sans le biais discriminatif du recrutement traditionnel à l’aide des logiciels qui se basent sur les recherches en neurosciences affectives et cognitives : la mémoire, la détection des émotions, la prise de risque, l’équité et la concentration. Pymetrics détermine quels traits correspondent à une performance élevée pour des rôles spécifiques dans l’entreprise. Cette complémentarité améliore le fonctionnement de l’équipe RH et leurs relations avec les employés concernant : l’étude des fonctions de planification, recrutement, sélection, assignation, mutation, supervision, évaluation et formation. Cependant, dans la foulée de ces informations privées sur la personne, mégadonnées et sélection en se basant sur le fonctionnement du cerveau, la révolution RH 2.0 aura tout intérêt à s’impliquer pour comprendre et discuter les enjeux éthiques/droit dans les organisations. Cela peut conduire à la mise en place de meilleures règles de procédures : Le droit à la liberté cognitive, le droit à la vie privée mentale, le droit à l’intégrité mentale et le droit à la continuité psychologique dans les organisations. Que ce soit au niveau de l’individu, du groupe, de l’organisation, de l’inter-organisation ou de la société. Toutes les entreprises sont actuellement secouées par des changements violents: nouveaux outils, nouvelles habitudes de consommation, nouveaux modèles d’affaires, dématérialisation et, naturellement, mondialisation. Les enjeux et les nouvelles réalités nous invite à développer une mentalité dite « différente » qui s’appuie sur l’HUMAIN! Pour le management et la gouvernance qui le contrôle, un nouvel apport de connaissances et de compréhension du fonctionnement du cerveau humain, appelle à une relecture des fondamentaux des relations humaines et sociales dans l’organisation. Gouverner, gérer au mieux et exercer le pouvoir de manière efficace suppose de comprendre ses concitoyens ou salariés, voire de prévoir ou prédire leurs attentes et comportements.

    1. Votre commentaire est intéressant mais attention aux techniques (Pymetrics) et technologies qui explorent et exploreront ou prédisent nos comportements ou pire encore qualifient notre caractère car le risque de dérapage peut-être important voir totalement discriminatoire (j’ai vu, encore cette semaine, un documentaire sur la recherche sur le fonctionnement du cerveau et comment le découper, techniquement et informatiquement, en tranches suffisamments fines pour arriver à en produire un clône…et donc de le manipuler pour être encore meilleur que l’original) !!! En tant que passioné, cela me réjouit, en tant que personne, cela me laisse songeur et m’inquiète.

      Dans les articles que je publie ou les commentaires que je rédige, notamment sur LinkedIn, je ne cesse de répéter que les nouvelles technologies sont et seront une formidable avancée dans tous les domaines (je suis à la base issu de la technique et je suis un passionné) mais que les Gouvernements doivent absolument et rapidement légiférer sur toutes ces nouvelles technologies car elles avancent très vite, trop vite pour la politique. De par son inertie (c’est normal car la politique est complexe), elle met du temps à réagir et à agir. Nous ne pourrons pas dire que nous ne le savions pas !!!
      Il suffit de voir les voitures connectées, aucune législation claire et précise n’existe et pourtant cela fait 10 ans que nous parlons de voitures connectées et autonomes et qu’elles vont arriver sur le marché. TESLA annonce pour cette année 2018 la vraie voiture autonome et entièrement connectée !!! Il y a de quoi réfléchir et se poser des questions sur tout ce qui a un lien direct avec l’humain, le médical et surtout le génome et les manipulations génétiques !!!

  2. Chère Anne Marie, je reconnais dans cette article tout ce qui fait ton talent et ton génie : ton humanitude. C est decapant de prendre conscience que nous sommes arrivés au stade où, face aux robots et aux tables Excel, nous sommes obligés de réfléchir en profondeur sur ce qui nous fait humain. Lisons le livre sacrément bien documenté ” Homo Deus” de Y. N. Hatari pour y voir l urgence . L intelligence artificielle s’ insinue et s ‘infiltre jour après jour dans ces 5 P :
    1. Penibilite : oh comme ma mère fut heureuse de sa première machine à laver … car nous étions six enfants…oui la penibilite des tâches disparaît. ..et l obésité croissante se réjouit de ces êtres qui ne bougent plus leurs fessea de leurs chaises.
    2. Paresse : un trajet dans une ville inconnue sans GPS : nous n y pensons plus. Et une marche arrière sans écran sur le tableau de bord : c est ringard ! Et nous perdons nos facultés de lire un plan de ville , de trouver un itinéraire à la boussole ou même de connaître par coeur les numéros de téléphone de nos amis…voir la table de multiplication
    3. Peur de la non connexion . Et nous sommes tous venus dependents de nos nouveaux doudoux, quelque soit notre âge : le smartphone . Partir au désert sans smartphone ? Vous n y penser pas ! Un hôtel sans Wi Fi ? Vous oubliez !
    4. Pairs : nous élevons nos outils informatiques au stade d’ alter egos à qui nous delegons une partie de nos activités et de nos responsabilités . L avance de robots humanoïdes est grande. Pensez aux réceptionnistes de certains hôtels déjà remplacés par des robots qui simulent l humain incarné.
    5. Pouvoir. Nous perdons de plus en plus de pouvoir face aux robots. Apple decide de vous installer une nouvelle version de logiciel. ..et quel choix avez vous ? Aucun ! Et la fréquence des changement de versions ne fait qu augmenter. Notre choix ? Obéir , courir derrière et installer.

    Oui plus notre civilisation deviendra ” High Tech “plus notre seule réponse deviendra “High Human touch”. La différence qui fera la différence entre deux offres ou deux services ce sera la touche d humanité.

    Merci Anne Marie de le proclamer .
    De mes deux bras je t offre un gros câlin bien chaleureux
    Josy

  3. Merci Anne-Marie pour ce blog plein de sens. J’applique cette façon d’être depuis 18 ans et j’en retire tellement de satisfaction. Je suis également persuadé que notre travail doit rester un plaisir pour qu’il puisse durer. La pression n’amène à rien, sauf à engendrer du burn out ou du turnover dans l’entreprise. Le manager doit montrer l’exemple, avoir une cool attitude, remercier sans cesse ses collaborateurs et ainsi, son équipe aura du plaisir à venir travailler chaque jour, à faire fructifier cette société pour laquelle elle travaille et transmettre une image positive et rassurante autour d’elle. Les gens de l’extérieur doivent avoir envie de collaborer avec cette entité, voire même avoir envie de la rejoindre. C’est la meilleure publicité qu’une entreprise peut faire et qui ne coûte rien, à part du bon sens.

  4. Oui , osons l’humain à l’heure où on passe pour être, au mieux ringard et au pire has been, sitôt que l’on brandit comme un étendard blanc ” humain”
    Mais qu’est-ce donc que cet humain ?
    C’est remettre au centre des relations ce qui n’appartient qu’à l’homme : le sens des valeurs. Discerner ce qui maximise le bien sans sacrifier ce pourquoi et ce pour quoi toute une vie a été construite . Ériger comme un sanctuaire les attributs de ce qui rend toute vie en commun possible, le respect de l’autre, la compassion, l’aide, la solidarité et le partage. Équation simple !
    Pourtant, on s’évertue à brouiller ces fondamentaux au nom d’une sacro-sainte entente sur le profit.
    Ne peut-on concilier ces deux mondes?
    Anne-Marie , c’est un exercice que tu as brillamment réussi dans une certaine entreprise dans laquelle tu avais alors imposé comme un dictat ” l’écoute et le respect” . Tu pourrais refiler ta recette ….
    Merci pour ce blog et pour les questions qu’il suscite

  5. Absolument. D’ailleurs, les machines font très bien le travail des machines, et les robots (ceux qui tournent dans nos ordinateurs, pas ceux d’Asimov) auront tôt fait de faire le travail “programmable”, abrutissant et répétitif, permettant aux humains de se concentrer sur ce qu’ils savent aussi le mieux faire: gérer les gens, dans toute leur complexité, et faire en sorte que les exigences de production se déclinent et s’insèrent dans la réalité humaine, se nourrissant des forces et des faiblesses humaines. Les débuts de l’industrialisation ont vu des gens être déshumanisés pour les réduire à l’état d’outil de production industriel, et la même aliénation menace l’économie du savoir. Les machines outils et la robotisation de la production ont ouvert d’autres perspectives aux cols bleus pour créer de la valeur, c’est maintenant le tour des cols blancs! Merci Anne-Marie pour cette belle intervention, notre humanité est une force, et c’est important de le rappeler.

  6. Bravo Anne-Marie pour cette injonction joliment tournée! On ne peut que souhaiter qu’elle ait un effet sur la vision du monde des managers.
    Pour faire simple, ce n’est pas tant la technologie qui fait la différence entre deux entreprises concurrentes, mais bien les humains. Et un être humain respecté et écouté sera forcément plus rentable. Trivial, mais vrai.

  7. Bonjour Anne-Marie et merci pour cet article fort prometteur.

    C’est avec plaisir et intérêt que je vais le (te) suivre car ton expérience et tes compétences connues et reconnues sont une source enrichissante pour toutes et tous même sans être dans les RH.

    J’aime bien cet article car sur une moitié de page A4, il dit et suggère beaucoup de choses intéressantes et importantes dans la vie professionnelle de tout en chacun que nous vivons ou subissons tous les jours.

    Personnellement en tant que chef, je me trouve souvent entre deux niveaux hiérarchiques, les collaborateurs avec qui je travaille et j’échange tous les jours et les dirigeants qui eux peut-être ne voient que les tableaux Excel et autres statistiques (j’ai la chance d’avoir un patron extraordinaire et très humain, quel bonheur et je le souhaite à tous les employés d’avoir cette chance) !
    Ainsi ce rôle acquiert une nouvelle dimension, bien plus importante que les éternelles qualités et compétences de gestion technique des projets, la dimension humaine ! On demande beaucoup au chef de projet en termes de qualité des produits délivrés, c’est normal c’est son rôle, mais tout en étant un super communicateur, négociateur, meneur, rassembleur,…il est donc important pour les RH, mais peut-être également et déjà lors des études, de bien préparer ces nouveaux chefs !

    Meilleures salutations et à bientôt.

  8. Chère Anne-Marie, voilà un rappel rafraîchissant : nous ne vivons pas pour travailler, mais nous travaillons pour vivre. On a trop souvent tendance à l’oublier. Étant moi-même chef d’entreprise je sais faire la distinction entre un consentement (nourri par la raison) et un engagement (nourri par l’émotion). Le premier fourni un repis, le second déplace des montagnes et s’alimente d’une seule manière : la motivation!

  9. Anne-Marie, tu as toujours eu le courage de choisir la suprématie de l’humain sur la machine et sur le profit. Si les humains sont si manipulables et conditionnés par la technologie, il y a la loi du petit nombre, dont manifestement tu fais partie, impliqué dans la modernité mais qui n’est pas dupe de ses artifices et de ses pièges. La pensée aura le dernier mot.

  10. Chère Anne-Marie,
    Effectivement, je ne peux qu’à me joindre aux commentaires déjà faits. Ayant juste terminé la lecture du livre Humanity vs Technology, je me réjouis de vivre encore quelques années (j’espère) avec un peu de humanité!
    Bien à vous, Doris

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