L’un des plaisirs les plus simples de la vie est de faire du shopping. Si vous avez un petit coup de blues, achetez donc un nouveau rouge à lèvres, une chemise, une robe ou des chaussures. Dans la plupart des cas, cet achat procure une gratification instantanée. Si c’est aux femmes qu’on associe le plus souvent ce sport qu’est le shopping, les hommes ne sont pas en reste : ils éprouvent le même plaisir lorsqu’ils achètent des outils, de l’électronique, de l’équipement de plein air et surtout… des voitures. En fait, les hommes dépensent probablement plus d’argent pour leurs achats que les femmes. Ce qui n’empêche pas qu’ils soient considérés comme plus pragmatiques que les femmes lorsqu’ils se livrent, comme elles pourtant, à leur shopping.
Que se passe-t-il dans le cerveau?
Le principal neurotransmetteur qui produit ces plaisirs est la dopamine. Lorsque vous achetez quelque chose de nouveau, il y a une libération de dopamine appelée « shoppers high ». Ce même neurotransmetteur est, par exemple, libéré en buvant de l’alcool, en jouant dans les casinos ou en fumant.
Une importante étude a été publiée en 2007 décrivant les résultats de l’analyse cérébrale des individus qui avaient le choix d’une certaine variété d’articles à acheter. Tous les participants ont montré une augmentation du « centre de plaisir » du cerveau, c’est-à-dire le noyau accumbens. Mais lorsque les volontaires ont eu connaissance des prix des articles, leur cortex préfrontal associé à la prise de décision s’est également allumé, tout comme l’insula, une zone impliquée dans le traitement de la douleur. Les personnes qui ne voulaient pas acheter un article avaient plus d’activité dans l’insula par rapport aux participants qui voulaient acheter le produit. On peut en déduire que les personnes qui n’éprouvent pas les «shoppers high» ont probablement beaucoup de mal à abandonner leur argent et renoncent ainsi à l’achat d’un article.
Est-ce que les achats en ligne vous donnent la même libération de dopamine?
Selon un neuroscientifique bien connu, Robert Sapolsky, la dopamine est libérée en prévision d’une récompense (c’est-à-dire l’article acheté). Par conséquent, lorsque vous commandez un produit en ligne, vous devez attendre, mais l’anticipation de la réception de votre produit provoque une augmentation de la libération de dopamine. En d’autres termes, les achats en ligne peuvent être tout aussi excitants et même plus excitants que les achats effectués immédiatement dans un magasin.
Le shopping peut-il devenir addictif?
Un neuropsychologue, Robert Bilder, croit que les achats excessifs ne sont pas simplement une contrainte mais une véritable dépendance. En 2015, Bilder a publié une enquête auprès de 23 537 adultes qui répondaient aux critères de la dépendance au shopping. Ces personnes étaient plus susceptibles d’avoir des symptômes de dépression ou d’anxiété qui étaient peut-être responsables de leur incapacité à arrêter d’aller faire des achats.
Donner votre argent fournit plus de bonheur
Si le shopping vous fait vous sentir bien, continuez tout simplement. Mais la science dit qu’il y a une autre façon de vous rendre plus heureux. Simplement en donnant votre argent aux autres.