Présentez-vous en quelques mots
Natacha Delessert, 37 ans, mariée, je vis en pleine campagne avec des animaux… pas vraiment le profil type de la digital working woman. Pourtant, apprendre continuellement et expérimenter sont mes moteurs. En ça et même si j’ai dépassé l’âge limite, je me sens proche de la génération Y, ainsi qu’en phase avec le monde digital et tout ce qu’il amène comme changements, cela me passionne.
Quel a été votre parcours professionnel?
Je suis tombée dans la marmite de la communication dès mon apprentissage de commerce en relations publiques. Ensuite, j’ai tout testé !
- Le secrétariat dans une rédaction et la vente d’espaces publicitaires dans un journal ;
- plusieurs années en agence dans le média planning ;
- plusieurs années en entreprise en communication marketing ;
- ensuite, je me suis spécialisée d’abord en médias électroniques et web, puis en social media, avant de faire la certification Adwords et d’autres formations Google.
Aujourd’hui, je suis spécialiste marketing digital. Je peux me décrire comme une généraliste-experte de plusieurs domaines; ce profil me permet de maîtriser tant les aspects opérationnels que de conseils et d’accompagnement sur les projets digitaux. Communication, relation client, technologies, workflow, dématérialisation, génération de leads, la palette de mes compétences et de mes activités est large et c’est ce qui rend ce domaine si attractif.
Votre rencontre avec le digital?
En 2008, je travaillais en entreprise en tant que spécialiste communication marketing et j’ai collaboré avec le « département Internet » dans le cadre de notre site web. Dans le même temps, lors d’un lancement de produit, nous avons créé une nouvelle plateforme dédiée. J’ai adoré gérer ce projet et pour la première fois je me suis rendue compte du gap entre ce qu’on faisait et ce qui pouvait être fait.
Qu’est-ce qu’une femme digitale?
Une femme qui ne s’est pas laissée impressionner par un faux-semblant de « monde de geek » plutôt masculin. Une personne qui aimerait participer à la révolution digitale, en aidant les entrepreneurs à avancer vers ces nouvelles opportunités. Je pense que les aspects relationnels des réseaux sociaux notamment peuvent attirer les femmes et que très vite les questions de parcours digitaux et de solutions techniques deviendront passionnantes à maîtriser.
Le digital a-t-il un genre?
Non. Pour moi c’est une philosophie. Homme ou femme, soit on est en phase avec le monde digital, on voit les côtés positifs et on a envie de s’y engouffrer, soit on reste sur la retenue voire on refuse de suivre le mouvement.
La Suisse un pays digital?
En ce qui concerne la communication, j’ai vécu la période durant laquelle les annonceurs ne croyaient pas au digital. Les investissements étaient ridicules dans le mix-media. Puis celle où les Google Adwords étaient devenu une quasi obligation. Aujourd’hui, c’est l’avènement des réseaux sociaux qui sont devenus de vrais rivaux pour Adwords en terme de résultats. A chaque fois, j’ai observé les coups de frein, parfois du rejet de la part des décisionnaires.
La Suisse est assez schizophrène au fond. Nous avons d’un côté l’EPFL et nombre de start-ups qui mènent la marche de la transformation digitale à tous les niveaux de la société, et de l’autre des entreprises qui peinent à changer leur organisation interne d’une part et leurs business modèles de l’autre. Dans les grandes structures, je constate également une inadéquation entre les processus en place, les mentalités parfois protectionnistes et les ambitions de digitalisation. Il reste des efforts de formation et d’adaptabilité à fournir je pense pour nos entreprises suisses.