Bon baiser de Suisse

AIR2030: A la rencontre de Dassault et du Rafale (2/5)

Rafale de l'Armée de l'Air Française en opérations extérieures (Opération Harmattan) - Vue en vol. Equipé d'AASM, Mica IR et de la nacelle Damoclès. / French Air Force Rafale in operations (Opération Harmattan) - In flight view. Fitted with AASM, Mica IR missiles and Damoclès Pod.

Une industrie de la défense en Suisse ?

Existe-t-il une industrie de la défense en Suisse ? Cette question, pertinente, fut posée par certains parlementaires à l’heure de décider si le programme AIR 2030 devait être conditionné à des affaires compensatoires.

La réponse à cette question en Suisse n’est pas aussi claire que ce qu’elle pourrait être en France ou en l’Allemagne, pays qui possèdent des industries lourdes dévolues entièrement au secteur sécurité & défense.

En Suisse, dont on rappelle que le tissu économique se compose à 90% de PME, l’industrie de la défense se compose d’une myriade de PME/PMI qui produisent principalement des machines ou des composants qui rentrent dans la chaine de production de groupes étrangers actifs dans le domaine.

Par exemple, nos machines à haute précision sont aussi utiles et demandées dans le domaine civile que militaire.

Selon SWISSMEM, l’association faîtière des PME et des grandes entreprises de l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM), l’industrie MEM concerne près de 320’000 emplois en Suisse et un chiffre d’affaire à l’export trois fois supérieur à celui de l’industrie horlogère. La part de l’industrie de défense est nettement plus faible mais permet de maintenir en Suisse des postes de travail à très haute valeur ajoutée.

A la lecture de ces chiffres, les affaires compensatoires prévues dans le programme AIR2030 sont indiscutablement une opportunité exceptionnelle pour l’économie suisse.

Dassault – Safran – Thalès, l’excellence industrielle française

Retour à Lausanne le mercredi 16 octobre, 0800, pour la seconde journée BtoB entre les industriels suisses et les avionneurs retenus dans le cadre du programme AIR2030.

Au menu de ce jour, le Rafale du consortium Dassault – Safran – Thalès.

Le Rafale est un biréacteur de 4ème génération voire 4ème génération +, selon les classifications, en vertu d’une certaine furtivité active et tactique.

C’est le fleuron de l’armée de l’air française et probablement le chasseur européen le plus avancé en matière technologique.

La présentation est dirigée par Monsieur Florent SEYROL, responsable du Business Développement et Coopération Internationale pour Dassault Aviation et par Monsieur Pascal DIDIERJEAN pour le groupe Safran.

Le programme Rafale étant un programme achevé en matière d’étude et bien rodé en matière de production, la présentation de Dassault est principalement axée sur la compensation indirecte.

Les maîtres mots de la présentation sont l’innovation et la recherche.

Poids lourd de l’industrie française et mondiale, Dassault c’est 4.8mia de chiffre d’affaire dont 20% sont alloués à la recherche et au développement. Hormis les pharmas, peu de sociétés suisses ont accès à un tel niveau de financement.

Le fil conducteur semble tout trouvé et le consortium formé par Dassault, Safran et Thalès, au travers de leurs divisions combinées, offre de nombreuses possibilités pour les sociétés suisses et des perspectives intéressantes en matière de croissance dans des secteurs allant de l’aéronautique à l’optique en passant par la motorisation et l’électronique.

Monsieur Florent SEYROL le souligne, Dassault a une taille internationale, l’expérience de la croissance et des grands contrats, et c’est également cette expérience que le groupe transmet à ses partenaires pour que ceux-ci puissent exploiter pleinement leur potentiel économique.

Monsieur Pascal DIDIERJEAN, pour le groupe Safran, abonde dans ce sens, illustrant son propos avec l’exemple de la technologie VTOL (Vertical Take-off and Landing aircraft), où la Suisse, je l’apprends, à une carte à jouer, surtout aux cotés d’un motoriste comme Safran.

Premier avionneur à le souligner, Dassault est également très sensible à l’innovation dans le milieu académique et les succès suisses des EPF ne sont pas passés inaperçus.

A l’heure des difficultés rencontrées par ces institutions dans le cadre des projets européens, des financements indirectes de ce type dans le cadre des affaires compensatoires seraient pertinents et bienvenus.

Pour Dassault, la force de la Suisse c’est l’innovation et investir dans notre pays et nos entreprises c’est investir dans les technologies du futur, un win win français.

On notera enfin que plusieurs sociétés suisses présentes se sont félicitées du contact franc et direct qu’ils ont pu avoir avec les représentants du consortium Rafale, plus faciles d’accès et moins rigides que certains concurrents.

 

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