On en parle… Le conseil fédéral soutien l’introduction d’un congé paternité… de deux semaines! Quatre mois après la grève des femmes, l’ambiance est à plus d’égalité. La vague rose rend le congé paternité envisageable. Mais que dire du projet actuel? Deux semaines, ça frise le ridicule. On lâche sur le principe mais la mesure reste symbolique tant la durée du congé envisagé est insuffisante.
Le congé paternité n’est pas un sacrifice et les arguments financiers (« ça coute cher ») sont de mauvaise foi. A ce propos, lire dans 24h l’article de René Knüsel, « Le congé paternité, une option rétrograde? » (https://www.24heures.ch/signatures/reflexions/conge-paternite-option-retrograde/story/25943870).
Un congé paternité ambitieux, version congé parental à la scandinave, par exemple, serait un investissement gagnant.
Il permettrait aux couples avec jeunes enfants de faire une expérience enrichissante d’une phase de la vie particulièrement difficile.
Il permettrait aux femmes et aux hommes d’avoir plus de choix à la naissance des enfants. Les couples pourraient s’organiser de façon à préserver leur travail tout en s’occupant des enfants. Le partage ds tâches, au choix des parents, serait plus égalitaire.
Il donnerait aux enfants un départ plus facile, avec deux parents disponibles.
Il permettrait aux hommes de découvrir la relation précoce, concrètement, ce que la plupart des hommes ne peuvent se permettre actuellement. La relation précoce induit un lien père-enfant plus solide, plus naturel et plus à même de renforcer chez l’enfant la sécurité de base nécessaire à son développement.
Pour les garçons en particulier, la présence paternelle est structurante et permet d’éviter la reproduction des préjugés de genre qui font encore trop souffrir les femmes et les hommes. Pour un père, être auprès des enfants depuis le début est une expérience rare et précieuse qui n’est pas partagée comme elle le devrait.
Les femmes savent se frotter aux soins, à la relation avec les petits, aux échanges non-verbaux. Cette expérience est moins connue des pères que leurs engagements professionnels éloignent de la famille.
L’égalité n’est pas qu’un concept. Elle s’acquiert au fil de la pratique. S’occuper des enfants s’apprend en faisant. Priver les hommes de cet apprentissage, c’est reconduire les bases de l’inégalité qu’on veut combattre en renforçant le stéréotype de l’homme pourvoyeur et de la femme mère de famille.
Un vrai congé parental serait donc bon pour l’harmonie entre les genres, bon pour le développement des enfants, bon pour les femmes qui auraient plus de choix quant à l’équilibre privé-professionnel et très instructif pour les hommes qui pourraient découvrir des aspects d’eux-mêmes qu’ils n’imaginent pas.
Le congé parental est un investissement gagnant.
Très bon arguments auxquels j’adhère totalement.
Merci Alexis Burger.
Vos arguments m’ont convaincu… d’être contre le congé paternité. Je ne veux pas de votre monde de bisounours.
Vous parlez d’investissement gagnant mais n’expliquez pas quels seraient les bénéfices sur le plan économique d’une extension du congé paternité, ni comment ceux-ci justifieraient les coûts importants que cette mesure imposerait aux entreprises. Vous ne faites que mettre en avant des arguments sur le plan social sans fondement scientifique. Pas convaincu. Laissons les entreprises répondre à la demande du marché du travail et d’adapter leurs politiques à leurs circonstances individuelles.