Un ministre ne devrait pas dire ça

Mercredi passé en direct de l’émission la plus regardée de Suisse Romande, le journal télévisé de 19h30, le Conseiller d’Etat Philippe Leuba s’est exprimé au sujet du coronavirus et des mesures prises pour contenir l’épidémie. “Vent de panique ne reposant sur strictement rien”, “psychose généralisée entretenue par des mesures irréfléchies”, ” maladie qui se soigne en 4 à 5 jours à l’aide de dafalgan”, les propos du ministre vaudois de l’économie lors de cette interview ( que vous pouvez réécouter en cliquant sur le lien ci-dessus) interpellent.

Quand on voit la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le Nord de l’Italie, et dans laquelle a été plongée depuis le début de l’année la ville de Wuhan et sa province, quand on consulte les statistiques journalières des décès et infections qui dans certaines régions du globe s’apparentent à des bulletins de guerre, on se dit qu’on ne fait peut-être pas face à de l’alarmisme, mais plutôt à une prudence bienvenue.

Lorsqu’il est question de santé de la population, le principe de précaution doit pouvoir être appliqué dès que cela s’avère nécessaire, et les intérêts économiques mis au second plan. Il ne faut bien entendu pas sous-estimer l’impact des mesures prises sur de nombreux secteurs économiques, et les problèmes qui se posent pour les organisateurs de manifestations, événements culturels, sportifs ou autres. Il faut dès à présent réfléchir à des manières de dédommager, accompagner, soutenir les organisateurs et les entreprises touchées par les restrictions. Mais renoncer à la prudence par peur de nuire à l’économie peut s’apparenter à de l’irresponsabilité.

Il est trop tôt pour savoir si nous allons nous retrouver dans quelques semaines dans la même situation que la Lombardie, ou si au contraire nous allons échapper à des contagions massives et au caractère tragique de ces situations. Il semble en tout cas indispensable de laisser les autorités en charge de la santé publique prendre les décisions qui s’imposent, aussi impopulaires soient-elles, et éviter toute déclaration à l’emporte pièce.

Il en va de la santé de la population, et par ricochet également de la santé de notre système économique, que d’aucuns pensent pourtant protéger en faisant fi de toute prudence…

Au revoir le Comptoir

L’annonce faite ce matin de non reconduction du Comptoir Suisse pour une 100ème édition à de quoi réveiller une certaine nostalgie.

Le Comptoir a quelque chose de presque mythique pour toute une partie de la population vaudoise, voire romande, et fait partie du patrimoine immatériel cantonal, au même titre que les Abbayes, les Brandons ou encore le papet aux porreaux.

Doit-on se résigner à sa fin, et plus généralement à la disparition de ce type de grandes manifestations populaires ? Certainement pas, mais il faut que pouvoirs publics et société civile retroussent leurs manches pour réinventer un grand événement qui n’a pour l’heure pas réussi à s’adapter à l’air du temps !

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