Initiative “Soins infirmiers forts” : verdict le 28 novembre

Les urnes à peine closes après le scrutin de ce dimanche 26 septembre, de nouvelles votations fédérales pointent déjà à l’horizon : celles du 28 novembre, dans à peine plus de deux mois.

Parmi les sujets soumis au vote populaire, l’initiative “Pour des soins infirmiers forts” risque de catalyser une part non négligeable de l’attention médiatique.

Le thème est en effet on ne peut plus d’actualité, alors que l’on semble enfin sortir péniblement d’une année et demi de crise sanitaire.

En première ligne pour faire face aux vagues successives de COVID qui ont rempli les services de soins intensifs de nos hôpitaux, risquant de mettre à mal le fonctionnement de notre système de santé, les infirmières et infirmiers réclament aujourd’hui de meilleures conditions de travail.

Horaires irréguliers, difficultés à concilier vie professionnelle et familiale, soins toujours plus complexes et effectifs qui ne permettent pas une répartition équitable du travail sont autant de facteurs qui poussent un nombre croissant d’infirmières et d’infirmiers à quitter prématurément la profession.

Comme l’indique dans la langue de Goethe le tableau ci-dessus, près de la moitié des détenteurs d’un diplôme en soins infirmiers  (46 %) quitte sa profession au cours de sa vie active. Un tiers de ces personnes a même moins de 35 ans. Chaque année, ce sont en moyenne plus de 2000 infirmières et infirmiers qui renoncent à l’exercice des soins.

Si on ajoute à cela de sévères lacunes en matière de formation en soins infirmiers, avec des milliers d’étudiant-e-s qui manquent chaque année à l’appel, on a un système de santé qui risque d’aller droit dans le mur si rien n’est fait pour inverser la tendance.

Le vieillissement de la population, la volonté de maintenir à domicile autant que faire se peut les personnes indigentes tout comme une complexification des soins vont en effet nécessiter ces prochaines années un nombre toujours plus important de soignant-e-s.

Améliorer les conditions de travail et renforcer l’attrait de la formation en soins infirmiers, voilà ce dont a besoin notre système sanitaire s’il veut répondre aux défis qui l’attendent et continuer à prodiguer des soins d’excellente qualité. Or c’est précisément ce que propose l’initiative “Pour des soins infirmiers forts”.

Son acceptation le 28 novembre prochain serait donc un pas bienvenu vers le maintien de soins de qualité pour l’ensemble de la population de notre pays.

Alberto Mocchi

Alberto Mocchi est député vert au Grand Conseil vaudois et Syndic de la commune de Daillens, dans le Gros de Vaud. À travers son blog, il souhaite participer au débat sur les inévitables évolutions de notre société à l'heure de l'urgence écologique.