Carnet de campagne épisode 4 : alea jacta est

Dans 48 heures environ, nous connaîtrons la composition du Conseil national pour les quatre prochaines années. La campagne électorale s’achève – en tout cas pour ce qui est du premier tour – ce weekend, et au moment de franchir le Rubicon il est temps d’en tirer un bilan.

Le principal constat – subjectif comme tous les autres d’ailleurs – que je fais est celui du caractère relativement paisible de cette campagne, qui en tout cas en terres vaudoises a été marquée par l’absence d’agressivité entre partis ou candidat-e-s. Il y a certes eu quelques tentatives, notamment de la part de l’UDC, de faire de l’ “écolo bashing” en brandissant le spectre de taxes et autres limitations des libertés individuelles qui pendraient au nez de notre pays en cas de concrétisation de la “Vague verte”, mais cela n’a pas vraiment pris dans le débat public ou médiatique. On est bien loin du caractère tendu et des attaques personnelles qui ont marqué les dernières campagnes, et c’est tant mieux. D’aucuns semblent avoir compris que les prises de bec et accusations ad personam ne font pas partie de la culture politique suisse, et sont plus contre-productives qu’autre chose…

Ce constat est cependant à tempérer pour ce qui est des réseaux sociaux, où je suis toujours abasourdi par la virulence de certains propos. Beaucoup de personnes semblent oublier que ce qui s’écrit sur facebook est public, et que comme on ne traite pas de tous les noms quelqu’un – même s’il nous insupporte fortement – dans la rue, on devrait éviter de le faire par commentaires informatiques.

Cette paisibilité cache également une certaine absence de grands débats. Bien sûr, on a parlé – beaucoup – de climat, – un peu – d’assurances maladie ou d’égalité hommes-femmes, mais les débats ont eu de la peine à décoller, et on a rarement dépassé les slogans pour entrer dans un débat de fond sur les grands changements de société qui doivent être amorcés ces quatre prochaines années.

Plus généralement, une campagne électorale est l’occasion de sillonner son canton, de faire des rencontres, de discuter et essayer de comprendre des personnes d’horizons divers et souvent éloignés des nôtres. Une campagne électorale demande du temps, de l’énergie, un certain sang froid par moments et surtout un estomac solide, capable de carburer au chasselas et aux ramequins pendant deux mois. C’est une jolie expérience humaine, que je suis ravi d’avoir vécu aux côtés des 378 autres candidates et candidats qui briguent l’un des 19 sièges vaudois, et ce, quel que soit le verdict des urnes dimanche sur le coup de midi.

Alberto Mocchi

Alberto Mocchi est député vert au Grand Conseil vaudois et Syndic de la commune de Daillens, dans le Gros de Vaud. À travers son blog, il souhaite participer au débat sur les inévitables évolutions de notre société à l'heure de l'urgence écologique.

3 réponses à “Carnet de campagne épisode 4 : alea jacta est

    1. Tout à fait. Il s’agit d’une faute de frappe, que je viens de corriger, merci ! Un peu d’indulgence et un peu moins de condescendance seraient également bienvenues cela dit… 🙂

  1. Bonjour Alberto,
    Bravo, la vague verte et féminine est enfin concrétisée. Le plus dur commence mais je suis heureux de voir que les citoyens ont pris consciences des futurs enjeux. Je vous rejoint également par rapport aux commentaires inquiétants lus sur la toile … cela me laisse perplexe pour l’avenir car je sais (j’imagine) que l’avenir nécessitera des mesures contrariant les intérêts des bénéficiaires actuels(!) pour maintenir / assurer la vie (végétale, animale et humaine). L’humain devra réaliser son introspection et redéfinir son mode de vie … et encore, en Suisse nous sommes privilégiés par rapport au reste du monde!
    C’est toujours un plaisir de vous lire!

    Ah oui, je me suis inscrit au parti! 🙂

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