Des importations de voitures à l’envers du bon sens

Le chiffre est tombé impitoyable début juillet : pour la 3ème année consécutive l’objectif de limitation des émissions de CO2 des véhicules neufs n’a pas été atteint en 2018. Pire encre, les émissions moyennes de ces véhicules ont augmenté par rapport à l’année précédente. Cela signifie qu’alors que le réchauffement climatique est sur toutes les lèvres, et que d’aucuns nous disent qu’ “on en fait déjà bien assez”, les voitures que nous conduisons sont toujours plus polluantes.

En 2011, alors que l’initiative des Jeunes Vert-e-s “Pour des véhicules plus respectueux des personnes” avait obtenu un franc succès dans la phase de récolte de signatures, les Chambres fédérales avaient proposé ce système de limitation des émissions de CO2 pour les nouveaux véhicules comme contre-projet indirect. L’idée était simple et à prime abord séduisante : plutôt que d’interdire les véhicules trop polluants comme le proposait l’initiative, il était plus judicieux de passer par des mesures moins contraignantes, en fixant des objectifs d’émissions moyennes pour les nouveaux véhicules immatriculés, et en amendant les importateurs en cas de non respect des valeurs fixées.

Résultat des courses 8 ans après ce deal qui avait vu le retrait de l’initiative : Les nouveaux véhicules immatriculés l’année dernière ont émis en moyenne 138 grammes de CO2 par kilomètre parcouru, soit 8 grammes de plus que les objectifs pourtant tout sauf ambitieux fixés pour 2015. Surtout, nous sommes très très loin des 95 grammes par kilomètre prévus pour 2020.

La main invisible du marché a une fois encore montré un certain engourdissement, et c’est notre environnement qui en fait les frais.

On parle d’un peu plus de 19 milliards de francs d’importations de véhicules en 2018 dans notre pays, et même si on soustrait à cette somme les montants relatifs aux camions, tracteurs et machines de chantier, on reste tout de même dans des ordres de grandeur qui rend les montants des amendes pour non respect des objectifs carbone tout à fait dérisoires.

À l’heure ou certains pays comme la Norvège, les Pays Bas ou même l’Inde parlent d’interdire l’immatriculation de véhicules roulant avec un moteur à essence d’ici 2025 ou 2030, la Suisse reste donc dangereusement à la traine en matière de mobilité durable.

Pour faire bouger les choses dans le bon sens, il semble  nécessaire de fortement augmenter les montants des amendes pour les importateurs, mais aussi d’augmenter les incitatifs financiers en faveur des voitures les moins polluantes. Il faut surtout mener un transfert modal qui permette à toujours plus de monde de se passer de la voiture pour ses déplacements, soient-ils professionnels ou de loisirs. Le Parlement qui sortira des urnes le 20 octobre prochain aura cette tâche parmi tant d’autres en matière environnementale.

Et s’il ne souhaite pas s’en saisir, espérons que les Jeunes Vert-e-s relancent une initiative pour des véhicules respectueux de l’environnement et des humains, sans se faire avoir à la fin par des contre-projets par trop timorés.

Alberto Mocchi

Alberto Mocchi est député vert au Grand Conseil vaudois et Syndic de la commune de Daillens, dans le Gros de Vaud. À travers son blog, il souhaite participer au débat sur les inévitables évolutions de notre société à l'heure de l'urgence écologique.

20 réponses à “Des importations de voitures à l’envers du bon sens

  1. En tous les cas, que le suisse ne tombe pas dans le piège “vert libéral”
    (ça me faisait penser au comment de Martin sur le blog de Longet)!

    Je viens de voir “Forum” sur le e-vote, quelle misère et rétrograde Dame I. Chevalley!!!!
    Et j’aurais presque voté pour elle, il y a 4 ans, mais par chance, le bulletin n’est pas arrivé, pfff!!!

    🙂

  2. D’un côté les importateurs font peu d’efforts, de l’autre la majorité des personnes qui ont acheté une voiture neuve en 2018 ne se soucient pas beaucoup d’une réduction de consommation de pétrole durant la transition (espérée possible vers le tout électrique). Lors des sondages effectués dans le public, portant sur la conscience du problème climatique, une forte majorité se dit préoccupée… Et 30 % des voitures neuves achetées en 2018 sont des SUV… Les moteurs actuels sont moins polluants, consomment moins, mais le SUV est relativement plus lourd (indépendamment de son volume d’habitacle), a un Cx peut favorable, une résistance au roulement forte (gros pneus), tout cela pour être un véhicule soi-disant sportif sans être un véritable tout-terrain… Difficile de montrer du doigt les importateurs qui ne font que répondre à la demande, ils veulent vivre comme n’importe quel commerce. Dans un cas de figure similaire on ne va pas pénaliser celui qui vit de la vente des journaux et cigarettes, sous prétexte qu’il occasionne des coûts de santé pour tous. On agit dans ce cas en amont, en légiférant tant soit peu, sans taxer davantage le tabac à forte teneur en goudron pour réduire en même temps celui qui est plus léger… L’analogie entre le tabac et les émissions des moteurs est évidemment limitée, mais fondamentalement je la trouve valable. Le fumeur ne résout pas le problème en payant son paquet surtaxé, pas plus que le conducteur de SUV. Je pense que le constat entre la volonté du public de prendre au sérieux la question du climat, et ses actions personnelles qui s’en éloignent grandement, est essentiel. C’est à mon avis envers la responsabilité personnelle qu’il faudrait agir en premier lieu. Le SUV est disponible en stock avant que l’acheteur porte son choix, mais c’est bien son choix qui actionne la machine à importer ce genre de modèles…

    1. @dominic
      Je suis tout à fait d’accord avec vous. Les fabricants, importateurs, tout comme nos politiciens d’ailleurs, ne font que suivre la volonté du peuple. Chacun d’entre nous, moi le premier, devrait être conscient que ses choix (achats, modes de transport, etc.) dictent les orientations économiques et politiques actuelles.

    2. Oui, le problème ne va pas se résoudre par des taxes, mais en rendant “ringard” le fait d’aller chercher ses enfants à l’école avec un 4×4 de 3 tonnes.

      Regardez la course que se livrent les milliardaires pour savoir à qui aura le yacht le plus long.
      Sauf erreur on doit en être à 250 m!

      L’égo est le paramètre difficile de l’équation climatique (sans parler du portemonnaie pour les producteurs).

      1. P.S. il y a beaucoup de “sociologues” sur ces blogs.
        Pour le surplus, il serait intéressant qu’ils donnent leur opinion sur le climato-sceptisisme, peur, déni, arrogance y bla…

        C’est quand même incroyable que l’on accuse la “communauté scientifique” dans son entier (à part les lobbyistes comme Giot) de raconter des bourdes.

        Bon, c’est vrai aussi que personne ne voit d’un bon oeil de perdre son chalet de montagne, son 4×4, son bateau, son appartement avec vue sur la mer, en renoncant à toutes les merdes et autres saloperies ou compromissions qui lui donnent une si jolie famille, une situation si enviable, une réussite saluée par tous ses faux amis, et ptêt même une jolie situation comme conseiller d’Etat ou même comme bureaucrate au CICR, hahahahah 😉

        1. Il y a bien eu des articles traitant du climato-scepticisme (Neirynck) et son opposé dans son style (Ratalska). Mais je ne me souviens pas d’un seul auteur dans ce journal, de formation scientifique, qui aurait exposé ce qu’il est possible de reconnaîte de part et d’autre, sans que l’on bondisse en assimilant les critiques purement scientifique à un manque de volonté d’agir. Le climato-sceptique primitif n’apporte rien, mais à mon avis pas plus que le militant geulard anti-capitaliste qui en réalité se fout du climat. La communauté scientifique « en entier » n’est pas dans ce journal, mais les commentateur oui, de tous milieux. Positivement aussi pour apporter dans le débat un peu d’air frais en plaisantant sur le professeur Hub. Finalement, je pense que ce qui compte, c’est de ne pas fuir le problème du réchauffement climatique, et c’est pourquoi j’ai pris personnellement la décision que je continuerai à lire Le Temps à bord de mon yacht, tout en consultant l’écran des températures pour choisir vers quelle île je veux me diriger, où la mer est la plus chaude pour me baigner, si je dois prévoir un chapeau, etc…

          1. C’est sage et n’oublez pas de télécharger antiméduse.com, il parait qu’elles deviennent même vertes de rage, ces salopes ???

          2. P.S. Et de temps en temps, on se donne bonne conscience et on va sauver un ou deux migrants avec votre amie Caye )!

  3. Je ne suis pas certain que « la main invisible du marché », ce miroir aux alouettes, sera en mesure de régler cette demande rutilante modulée par la démographie et par voie de conséquence la production accrue de grammes de CO2. Contrairement au CO2, la démographie n’est pas une variable ajustable. Effectivement, les politiques (hommes >> femmes) en place n’ont pas encore entendu le message. Sera t il mieux perçu après les élections ?

    1. L’embonpoint du parc automobile suisse est une absurdité qui démontre les effets pervers d’un marché débridé. Alors oui, le contexte actuel justifie de remettre ce débat au centre de la discussion énergétique. Alors que dans plusieurs domaines des efforts sont menés, celui des transports individuels roule à contre-courant en proposant un gaspillage d’énergie croissant. Donnons déjà un premier signal : Signez la pétition contre les véhicules surdimensionnés à Lausanne : http://www.mobilite-respectueuse.ch

  4. Voilà bien qui prouve que les taxes ne jouent pas de role dans cette équation. Il faut tout simplement exclure les véhicules 100% thermiques , c’est-à-dire remplacer systématiquement ces modèles par des hybrides ou 100% électriques .
    L’avantage de l’hybride est de ne pas polluer les agglomérations où la vitesse faible se contente d’une puissance électrique limitée, tandis que le moteur auxiliaire thermique fonctionnera en régime optimal en dehors des villes tout en rechargeant la batterie sans devoir exiger une source électrique additionnelle (pas encore disponible).
    Le tout électrique ne sera intéressant que le jour où les installations solaires satisferont la demande globale en électricité , soit dans quelques décennies , le CF étant incapable de soutenir davantage de projets de ce type …
    Ce n’est pas qu’une question de responsabilité individuelle, mais la volonté de l’Etat qui s’est engagé avec l’accord de Paris ! Si le gouvernement ne montre pas l’exemple, pourquoi voulez-vous que les citoyens d’engagent davantage ?

  5. L’embonpoint du parc automobile suisse est une absurdité qui démontre les effets pervers d’un marché débridé. Alors oui, le contexte actuel justifie de remettre ce débat au centre de la discussion énergétique. Alors que dans plusieurs domaines des efforts sont menés, celui des transports individuels roule à contre-courant en proposant un gaspillage d’énergie croissant.

  6. Pourquoi dans un pays où il y a de moins en moins de neige, où les routes sont de mieux en mieux dégagées, que les pneus neiges sont d’une performance étonnante les gens achètent des 4X4 les plus gros possibles ? Il faut faire croire que l’on est quelqu’un d’important, de plus riche que le voisin ou alors encore plus grave espérer qu’en cas d’accident son gros 4X4 soit plus solide que la voiture d’en face. Tous ces gens qui suivent cette mode stupide, n’ont aucun respect et se fichent éperdument des générations futures. Tout cela est bien triste.

  7. @ M. Zigomar

    Mon avis rejoint le vôtre sur l’engouement stupide pour le SUV (à distinguer du 4X4 simple qui ne prétend pas être un véhicule de sport en plus, ce qui est grandement fantaisiste car parfaitement incompatible en rapport du poids, garde au sol, Cx, etc…)

    Parlons maintenant de sécurité : Une évolution dans l’étude de la déformabilité et l’absorption des chocs, en complément aux airbags, a permis de limiter sérieusement les atteintes physiques du conducteur et des passagers. Les premiers crash-tests ont été effectués 1965 par Ralph Nader, sur la Chevrolet Corvair qui causait de graves dégâts humains. Il a pu démontrer en justice la responsabilité du constructeur qui a dû dédommager les victimes, et interrompre la fabrication de ce modèle. Puis les crash-tests comparatifs entre marques différentes se sont poursuivis, financés par des associations automobiles et des magazines-auto à fort tirage. Les constructeurs ont été ainsi amenés à prendre au sérieux la sécurité, inclure les crash-tests en usine avant la sortie d’un nouveau modèle, et enfin en faire un argument concurrentiel de vente. Puis des normes ont été établies par les services officiels d’homologation des véhicules, en Europe également. Les pare-chocs en métal chromé n’ont pas été remplacés par des coques d’ABS qu’en raison de leur poids ou leur coût, mais également pour limiter les dégâts sur le corps des piétons heurtés sur la route… Ensuite cela a été la forme de la calandre, le capot, et le pare-brise qui ont été étudiés, afin que la personne soit soulevée, roule ou glisse sur le capot, au lieu d’être projetée horizontalement comme une boule de billard.

    J’ai dérivé du sujet pour aborder mieux le SUV… Voyez la calandre de certains de ceux-ci, haute, peu bombée, et verticale. Et placez un enfant devant… Un adulte de taille moyenne aura déjà la probabilité d’avoir les jambes cassées et des atteintes au bassin avant de basculer en porte-à-faux sur le capot… Mais pour un enfant, son corps absorbera bien plus fortement l’impact.

    Les normes, en Suisse en tout cas, et apparemment en Europe, ne s’occupent pas de cela. C’est se foutre du monde. J’ignore du reste s’il existe des normes pour les automobiles conventionnelles, ou si ce serait les constructeurs qui ont cette fois-ci pris les devants. Je me souviens cependant de l’interdiction des emblèmes métalliques pouvant blesser, qui à l’origine étaient fixés sur le bouchon du radiateur. Mercedes avait conçu une étoile qui pouvait se coucher et se redresser à l’aide d’un ressort, et Rolls-Royce un mécanisme électrique qui permettait à l’ange argenté de s’éclipser en un clin d’œil (mais c’était plutôt pour le protéger du vol !)

    Conclusion de ce (long) commentaire : On peut être très déçu, et à raison, du manque de conscience professionnelle de personnes de nos bureaux administratifs qui ne prennent pas au sérieux leur fonction, qui se promènent dans les couloirs en attribuant leu manque d’efficacité à des problèmes de coordination, l’excuse continuelle qui permet de ne pas se remettre en question…

  8. Ces chères bagnoles,
    Deux modestes propositions, fondées sur les lois de la physique, qui ne seront jamais prises en considération, je vous dirai pourquoi.
    Deux propositions applicables sans délais et à effet immédiat.

    1.- limiter la vitesse sur les autoroutes, 100 puis 80 kmh.
    2.- limiter le poids, disons ~1 tonne.

    La logique du Zeitgeist veut que toute mesure environnementale enrichisse quelqu’un et comme ces deux règles ne coutent rien…

    Luc

    1. Vous avez tout à fait raison. La limitation de vitesse est bonne pour l’environnement et pour la sécurité des automobilistes. Quand on voit le psychodrame qui s’est déroulé en France suite à la baisse de 10km de la vitesse autorisée sur les routes nationales, on peut par contre craindre le pire… Mais c’est une proposition à remettre sur la table, comme l’avait fait il y a quelques années l’ATE en proposant de passer à 30km/h dans les localités. À suivre 🙂

  9. Commentaires (et articles) trop longs? Pas de problème. Moi, Gugusse, générateur automatique de résumés de textes, j’ai la solution. Exemple (pris au hasard):

    **
    Zigomar

    Mon avis rejoint le vôtre sur l’engouement stupide pour le SUV (à distinguer du 4X4 simple qui ne prétend pas être un véhicule de sport en plus, ce qui est grandement fantaisiste car parfaitement incompatible en rapport du poids, garde au sol, Cx, etc…)

    Parlons maintenant de sécurité : Une évolution dans l’étude de la déformabilité et l’absorption des chocs, en complément aux airbags, a permis de limiter sérieusement les atteintes physiques du conducteur et des passagers. Puis les crash-tests comparatifs entre marques différentes se sont poursuivis, financés par des associations automobiles et des magazines-auto à fort tirage. Les constructeurs ont été ainsi amenés à prendre au sérieux la sécurité, inclure les crash-tests en usine avant la sortie d’un nouveau modèle, et enfin en faire un argument concurrentiel de vente. Les pare-chocs en métal chromé n’ont pas été remplacés par des coques d’ABS qu’en raison de leur poids ou leur coût, mais également pour limiter les dégâts sur le corps des piétons heurtés sur la route… Ensuite cela a été la forme de la calandre, le capot, et le pare-brise qui ont été étudiés, afin que la personne soit soulevée, roule ou glisse sur le capot, au lieu d’être projetée horizontalement comme une boule de billard. Et placez un enfant devant… Un adulte de taille moyenne aura déjà la probabilité d’avoir les jambes cassées et des atteintes au bassin avant de basculer en porte-à-faux sur le capot… Mais pour un enfant, son corps absorbera bien plus fortement l’impact. Mercedes avait conçu une étoile qui pouvait se coucher et se redresser à l’aide d’un ressort, et Rolls-Royce un mécanisme électrique qui permettait à l’ange argenté de s’éclipser en un clin d’œil (mais c’était plutôt pour le protéger du vol !)

    “Conclusion de ce (long) commentaire : On peut être très déçu, et à raison, du manque de conscience professionnelle de personnes de nos bureaux administratifs qui ne prennent pas au sérieux leur fonction, qui se promènent dans les couloirs en attribuant leu manque d’efficacité à des problèmes de coordination, l’excuse continuelle qui permet de ne pas se remettre en question…
    **
    (à 70 % de l’original)

    **
    Mercedes avait conçu une étoile qui pouvait se coucher et se redresser à l’aide d’un ressort, et Rolls-Royce un mécanisme électrique qui permettait à l’ange argenté de s’éclipser en un clin d’œil (mais c’était plutôt pour le protéger du vol !)

    Conclusion de ce (long) commentaire : On peut être très déçu, et à raison, du manque de conscience professionnelle de personnes de nos bureaux administratifs qui ne prennent pas au sérieux leur fonction, qui se promènent dans les couloirs en attribuant leu manque d’efficacité à des problèmes de coordination, l’excuse continuelle qui permet de ne pas se remettre en question…
    **
    (à 5 %)

    Compte tenu du fait que, tout bien calculé, il faut en moyenne trois semaines pour lire un seul numéro du “Temps” de la première à la dernière ligne, qu’on soit en cure de remise en question à bord de son yacht, sur la terrasse de sa villa des Bermudes, aux commandes de son “Lear Jet”, à une table du Fouquet ou dans sa chaise roulante de victime de la circulation, Moi, Gugusse, bientôt disponible en ligne pour le prix de trois pistaches, à bien plaire, suis à votre disposition. Lire “Le Temps” en cinq minutes? Oui, c’est désormais possible…

  10. la solution a échoué, peut-être parce qu’on a mal compris le problème :
    pourquoi quelqu’un achète-t-il un suv ?
    – une fraction sans doute insignifiante est pour raison “technique” (personne ayant des difficultés à “descendre” s’assoir dans une voiture basse,, et encore, il y a des modèles moins cher haut de siège comme une Renault Berlingo”)
    – une fraction sans doute insignifiante est pour raison “chemin peu carrossable” genre un exploitant d’une buvette touristique dans les alpages
    – le reste ? la frime, épater la galère, comme signe réel ou simul de réussite sociale. quand ces gens sont capables de dépenser 20-30-40-50k chf pour cela + la surconsommation de carburant, est-ce vraiment un petit surcout qui change la donne ? non, ça les fait éventuellement râler avec “l’ilot de cherté du aux écolos” et puis c’est tout.
    une taxe moins sympathique (avec quoi roules les élus ?) devrait commencer par :
    – établir les surcoûts que cela entraine pour la collectivité (surpoids=usure + prononcée des infrastructures + énergie grise plus importante + consommation carburant plus importante).
    – être multiplié par 3 (pourquoi 3 ? une première fois pour payer les coûts identifiés, une deuxième fois parce qu’on oublie toujours des coûts indirect, une troisième fois afin de transformer un comportement individuel problématique en source de financement permettant de faire mieux que juste effacer les conséquences.)
    – être augmentée chaque année à un rythme non symbolique jusqu’à atteindre l’objectif de résultat fixé.
    Vu l’inertie entre le changement de taxe et l’impact GES (la voiture acheté aujourd’hui va être utilisé pendant 15 ans et les GES émis vont agir pendant encore + longtemps), c’est atteindre les objectifs le plus vite possible qui est urgent. l’effort est bien moindre si dès demain certains gaspillages sont évité comparé à devoir après demain rattraper/compenser les excès de demain.

  11. On définit un seuil cible. Par exemple 100 grammes CO2 par kilomètre pour les moteurs essence, et 70 pour les diesels et quelque chose de sensé pour les véhicules utilitaires légers, les véhicules purement électriques et les immatriculations étrangères. On calcule la différence entre la consommation et le seuil. Si celui-ci est positif, l’immatriculation annuelle est renchérie de la différence multipliée par un coefficient qui augmente d’année en année. 30 francs la première année, 40 la deuxième, etc. On peut même imaginer baisser la valeur de seuil pour encourager le progrès et/ou affecter une partie des profits au subside des véhicules les moins gourmands.

    Cette manière de faire n’amènera pas d’interdiction, elle serait juste une adaptation aux besoins actuels des diverses méthodes de taxation d’immatriculation déjà en place. La main du marché fonctionnera parfaitement. Il faut juste de la volonté.

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