Etat d’Urgence Climatique, savez-vous comment poussent les concombres ?

La Ville de Genève décrète l’Etat d’Urgence climatique ! Mais savez-vous comment poussent les concombres ?

A l’instar du Royaume Uni, de l’Irlande, des villes de Lausanne, Zürich et des cantons de Bâle-Ville et Vaud, la Ville de Genève rejoint ce mouvement des états qui appuient sur le bouton d’alerte.

Une fois le geste symbolique passé et les remerciements de rigueur aux jeunes générations qui manifestent dans les rues des capitales du monde entier, qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Au niveau de la collectivité publique

Analyser nos politiques publiques au regard d’autres indicateurs et d’objectifs à atteindre. Favoriser des indicateurs de production d’énergie fossiles, de gestion des déchets et d’impact sur la biodiversité. Quel est le bilan carbone de telle action, quelle quantité de déchets produit-elle et quels sont les moyens de réutiliser ces déchets? Quel impact, ces actions ont-elles sur les végétaux, les animaux, sans oublier les êtres humains?

Poser les priorités sur l’agenda politique de nos communes, de nos cantons, en adéquation avec l’urgence imposée par le dérèglement climatique ; plus précisément, remonter des objets liés à des innovations sociétales dans le domaine de la préservation de l’environnement en haut de la pile des travaux de nos institutions.

Adopter des plans d’actions sur nos territoires et dans notre structure qui vise à atteindre le zéro déchet produit ; dans le cadre des manifestations publiques, dans nos administrations, dans nos services, bannir l’utilisation de récipients en plastique à usage unique, favoriser les documents partagés et le digital plutôt que le papier.

Informer et mener des campagnes de sensibilisation qui renseignent largement, d’une part sur les gestes à adopter, sur les engagements pris par notre institution ; enfin et surtout sur l’état du dérèglement. Il y a là un devoir d’information urgent.

A notre niveau

Analyser nos habitudes et nos journées types ; comment nous consommons notre nourriture, quel aliment, produit par qui et comment ? Qu’utilisons-nous comme outils de travail ? Avons-nous des alternatives facilement accessibles ?

Partager avec notre entourage

Echanger des astuces et des idées, mais aussi du matériel, des outils mutualisés au sein du voisinage. Partager les surfaces de travail. Regarder plus du côté de son quartier, de son village, de ses voisines et voisins et participer à des actions communes, que du côté des offres low cost pour le week end.

Recréer du lien avec la nature

Aujourd’hui nous sommes nombreuses et nombreux à ne pas savoir comment poussent les concombres ? Le savez-vous ? Renouer avec la terre nous redonne du pouvoir sur notre alimentation, nous permet de comprendre les cycles, les difficultés, la taille des légumes et qu’un concombre en forme de S peut être encore plus savoureux qu’un concombre bien droit gorgé d’eau et bourré de pesticides.

Ne pas générer de nouveaux conflits

Dans certain domaine nous pouvons être exemplaire et dans d’autres non. Il ne s’agit pas ici de sanctionner mais de questionner et d’embarquer tout le monde dans ce train et de voir l’ensemble de ces actions comme un chemin. Nous devons être prudente et bienveillant à ne pas creuser de fossé de richesse encore plus grand par une politique trop donneuse de leçon qui ne va qu’exclure les couches sociales plus modestes de notre population. Oui mais comment ?

Peut-être en séduisant plutôt qu’en imposant, en privilégiant le jeu et la légèreté à l’austérité. Nous sommes inondé-e-s de messages alarmistes sur le climat mais pas uniquement, alors essayons de ne pas en rajouter une couche et de rendre ces mesures inclusives, participatives et pourquoi pas…festives!

Négocier avec ses propres incohérences et contradictions

Ecrire des textes à l’aide d’un ordinateur d’un grand fabricant de machine (pas la pomme, l’autre) que l’on ne peut pas soupçonner d’être engagé dans la lutte contre le réchauffement planétaire, acheter encore, de temps en temps, des bouteilles d’eau en plastique parce qu’on a oublié sa gourde, prendre encore trop l’avion parce que l’on a pas réussi à poser un jour avant et un jour après une rencontre à l’étranger, afin de pouvoir opter pour le train… Ou alors parce que l’on culpabilise de ne pas réussir à travailler du départ à l’arrivée de ce fameux voyage en train et que l’on s’est laissée flâner en regardant par la fenêtre (plus de batterie sur le smartphone coréen) et que- Révélation– le soleil sur le Léman vous pousse à voir votre planning de la journée sous un autre angle….

En fait, rien ne presse, si ce n’est cet emballement de la température générale de la planète!

Albane Schlechten

Militante pour la scène alternative au sein de l'Usine, Albane Schlechten monte le club la Gravière en 2011 et le quitte fin 2016 pour rejoindre la faîtière suisse des clubs et des festivals, PETZI. Depuis le début de l'année 2019 elle a repris la direction de la Fondation pour la chanson et les musiques actuelles. Elle est également élue au Conseil municipal de la Ville de Genève depuis 2015.

2 réponses à “Etat d’Urgence Climatique, savez-vous comment poussent les concombres ?

  1. De la poudre aux yeux quoi.

    Vous nous parlez d’urgence mais vous demandez simplement une grande réflexion qui n’aboutira pas à grand chose.

    Si vous voulez du concret, en voici :
    – Isolation des bâtiments
    – Chauffage sans combustible (géothermie, solaire, pompes à chaleur)
    – Remplacement du béton par du bois CLT dans les nouvelles constructions
    – Limitations de vitesse
    – Découragement de la voiture (via parkings)
    – Elargissement des pistes cyclables
    – Encouragement de la circulation à vélo et trotinette, planche à roulette et autres micro-véhicules (financièrement, places de stationnement et de location, ainsi que recharge). Y compris pour les professionnels (cargo-vélo, etc.).
    – Remboursement de l’abonnement TPG
    – Pression sur SIG pour recyclage de tous les plastiques
    – Mesures pour diminuer la consommation de viande et encourager les protéines alternatives (légumineuses, mais aussi insectes et viande artificielle) (n.b. : je vois pas concrètement ce que pourrais faire la ville à ce sujet, à part rediriger ses fonds investis vers de tels projets et encourager de tels produits dans ses caféterias)

    1. Bonjour,
      Vous avez raison les actions doivent suivre et la déclaration doit être suivi d’exigences posées sur un agenda, avec des échéances claires.
      Certaines des actions que vous listez sont en route à des degrés différents.
      Bien à vous Mme, M…..

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