Des noms de code pas si secrets

Les Services secrets américains utilisent des noms de code pour parler du président des Etats-Unis, des membres de sa famille et de certaines personnalités qui les entourent. Et, comme par hasard, ces sobriquets fuitent très vite dans la presse. A croire qu’il y a les «noms de code révélés publiquement» et ceux que les Services secrets utilisent vraiment, en se gardant bien d’en parler publiquement, non mais! D’autant plus que ce sont les Services secrets eux-mêmes qui les transmettent aux médias, comme l’avoue CNN. Pas louche tout ça? Pas totalement: ces codes remontent à une époque où les communications cryptées n’existaient pas ou restaient peu fiables. Ils avaient un but sécuritaire évident. Aujourd’hui, c’est presque plus par tradition qu’ils sont préservés.

Voici donc les noms de code, tels qu’ils sont relayés par les médias américains. Donald Trump est «Mogul» (magnat) – il l’a lui-même choisi —, sa femme Melania «Muse», le vice-président Mike Pence est «Hoosier» (surnom donné aux habitants de l’Indiana, lui qui était gouverneur de l’Etat), son épouse Karen, «Hummingbird» (colibri), allez savoir pourquoi.

Ce ne sont pas les Services secrets qui choisissent ces noms, mais la «White House Communications Agency», qui s’impose une contrainte: les membres d’une même famille ont des noms de codes qui commencent en principe par la même lettre. Les enfants Trump? «Marvel» pour Ivanka, «Moutaineer» pour Donald Trump Jr. et «Marksman» pour Eric. Le nom du petit Barron, 10 ans, n’a pas encore été révélé. Barack Obama était «Renegade» et Michelle Obama, «Renaissance». Quant aux Clinton, c’était «Eagle» pour Monsieur, «Evergreen» pour Madame, «Energy» pour la fille. Wikipedia a tenté d’en faire une liste complète, même si certains noms manquent ou que certaines personnes semblent en avoir plusieurs. On y découvre par exemple «Rawhide» (cuir brut) et «Rainbow» (les Reagan). Ou encore «Searchlight» et «Starlight» (le couple Nixon).

Le Washington Post va plus loin. Il propose aux curieux de connaître leur propre nom de code tel qu’il pourrait être utilisé par les Services secrets américains. Pour cela, il suffit, ici, de donner son nom, de dire à quelle génération on appartient – on peut aussi ne rien dire – et préciser s’il l’on était candidat à la présidentielle ou pas. Mon résultat? Flaming Lance. Allez savoir pourquoi.

Valérie de Graffenried

Valérie de Graffenried est la correspondante du Temps aux Etats-Unis.

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